Le Bilan flingué des Pistons : une magnifique saison en hommage à leur ville plongée dans la misère

Le 12 avr. 2014 à 20:48 par Leo

Il y a tout juste dix ans de cela, les Detroit Pistons de Larry Brown s’octroyaient le troisième titre de champion de leur histoire en triomphant des Los Angeles Lakers lors des Finales NBA. Quelques saisons blanches et une crise financière plus tard, la ville de Détroit est déclarée en faillite, perd sa manne industrielle et devient sujette à tout type de corruption. Seul rayon de soleil au cœur de cette grisaille sociale : le sport. Ainsi, à coup de transferts mirobolants, Joe Dumars souhaitait raviver cette flamme singulière de la victoire et du partage dans le but de refaire vibrer “Motor City” au rythme effréné des PlayOffs. Or, rien ne s’est produit comme espéré… Récit d’une saison teintée de honte et d’aberrations en tout genre.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Avec les arrivées de Josh Smith et de Brandon Jennings ainsi que le retour du MVP des Finales 2004, Chauncey Billups, nous avions assez logiquement promu ces Pistons renforcés au rang d’outsiders de leur division (ici). Hormis Indiana et les Bulls avant leurs mésaventures consenties avec Derrick Rose, rien ne semblait priver les hommes de l’entraîneur rookie, Mo Cheeks, d’atteindre les PlayOffs au regard d’un effectif qui avait alors fière allure. Smith et Jennings se voient offrir la chance de devenir les leaders de leur équipe après avoir été dévisagés lors de leurs débuts respectis aux Bucks et aux Hawks, Greg Monroe et Andre Drummond positionnés dans la raquette : certaines franchises ont connu pire. Ainsi, une place confortable dans le Top 8 d’une Conférence Est, qui d’ailleurs s’est avérée déplorable par la suite, n’était pas trop demandée…

Ce qui s’est vraiment passé :

Ce qu’il s’est passé ? Un sulfureux sentiment de honte a vu le jour au bout de la traversée de cette saison minable. Pointant à la onzième place, défaits à 51 reprises pour seulement 29 succès décrochés, les Pistons personnifient l’une des plus grandes déceptions de cette année. Cherchant en permanence des boucs émissaires à leurs nombreux échecs, incapables d’instaurer une véritable cohésion d’équipe, losers de près de 30 unités face aux Sixers de Philly le soir où ces-derniers étaient en passe d’établir le record de la plus longue série de défaites de tout sport américain confondu, les piètres performances des hommes de Mo Cheeks lui ont même coûté sa place. De plus, comme si les airballs répétés et maladifs de J-Smoove n’accentuaient pas déjà assez l’agonie d’une poignée de fans qui se rendaient à reculons dans un Palace d’Auburn Hills délabrement morose, les conséquences de ce néant émotionnel construit par les joueurs ont ruisselé jusque dans les racines de leur propre institution, jusqu’à toucher un intouchable, en la personne de Joe Dumars. Effrayant…

L’image de la saison :

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Symbole de la saison des siens, Drummond soulève son trophée brisé de MVP du “Rookie Game” à la Nouvelle-Orléans… (Source : freep.com)

On ne l’attendait pas, il a cartonné :

Andre Drummond, justement ! A seulement 20 piges, l’ancien de la fac d’UConn n’a cessé de se montrer agressif et dominant, bien que promulgué aux tâches ingrates. Aspirateur à rebonds, point d’encrage imposant dans la raquette, le bougre réalise une saison en double-double (13,4 points et 13,2 rebonds par rencontre), son dévouement n’étant cependant pas récompensé et n’obtenant pas le mérite qui lui est dû en dépit de ses statistiques faramineuses. Seule raison de sourire dans ce brouillard épais enveloppant tout le Michigan, Drummond s’affirme comme LA révélation de son escouade désarticulée. Triste destin…

On l’attendait au taquet, et il a abusé :

Sans surprise, même si une légère hésitation avec Brandon Jennings nous chatouille le lobe de l’oreille, Josh Smith paraît l’élément le plus critiquable dans l’échec collectif des Pistons, et ce bien qu’il ait récemment vociféré le contraire… Croyant donner l’illusion au monde entier que ses jump shots à mi-distance ou derrière l’arc allaient devenir cette année des armes de destruction massive dès le coup d’envoi d’un match, l’ancien poste 4 d’Atlanta a majestueusement raté sa reconversion à l’aile. Se noyant dans des prises de décision douteuses, Smith a manqué à son devoir de prétendu capitaine de son nouvel eldorado, le faisant couler avec lui dans son obstination au tir. Résultat ? Aucune évolution et un malaise sur le parquet que son langage corporel ne saurait masquer. Longtemps révolté de ne pas figurer dans la sélection du All-Star Game, le vainqueur du Slam Dunk Contest en 2005 devra se mordre les lèvres encore un moment avant que de recevoir une quelconque invitation pour cet événement s’il continue à fuir ses responsabilités de la sorte. Longtemps, très longtemps…

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Après une tel désastre psychologique, concevoir l’avenir ne se fait pas de gaieté de cœur. Dans l’immédiat, il faudra retrouver un general manager charismatique qui tenterait de remplacer ne serait-ce que la silhouette de Dumars, choisir un entraîneur expérimenté ou, du moins, qui saurait comprendre son équipe mais surtout l’éduquer, la guider, la remettre en question. Enfin, repartir sur de bonnes bases, autrement dit construire autour de Drummond et lui donner l’attention qu’il mérite. En d’autres termes, ces réformes sentent davantage la rouille que la rose…

Source image : USA Today Sports


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