Le franchise-player pour les nuls : Quel est son idéal ?

Le 01 avr. 2014 à 16:00 par Clément Hénot

On entend beaucoup parler des franchise-players en NBA, ces joueurs qui tentent tant bien que mal de porter leur équipe à bout de bras, et qui ont de plus en plus de responsabilités au sein de leur team, certains deviennent des légendes, d’autres tombent dans l’anonymat ensuite. Certains marquent la NBA de leur empreinte, mais ça, c’est encore une autre histoire. Tentative de mise en lumière sur un costume que chaque franchise doit faire endosser à son meilleur joueur, tantôt, il aura la taille parfaite, tantôt il sera beaucoup trop grand pour un joueur aux épaules trop frêles.

Être le patron sur le terrain

C’est bel et bien la première chose que l’on attend d’un franchise-player : être le meilleur joueur de son équipe. De prime abord, ce type doit être le leader sur le terrain, et le meilleur, en gros, avoir la petite étoile à côté de ton nom sur NBA 2K, sauf quand tu joues aux Sixers. Le gars doit également être capable de haranguer ses coéquipiers, voire la foule pour les plus extravertis, car le leader, c’est lui et personne d’autre.

Bien sûr, certains n’en ont pas l’étoffe, ils sont franchise-players de leur équipe, mais purement par défaut, on imagine qu’à l’époque, les Warriors auraient souhaité mieux que Baron Davis, même s’il était un très bon joueur, il ne faisait pas partie des plus grands de sa génération. Idem pour Arron Afflalo aujourd’hui, sans vouloir lui manquer de respect, car il fait du très bon boulot, mais dans une équipe en plein tanking et au bord du naufrage, difficile de lui décerner ce titre en toute logique.

Être une personne charismatique

On y pense pas forcément, mais c’est parfaitement indispensable, comment percer en NBA sans charisme ? Le franchise-player doit pouvoir être le leader vocal de l’équipe, en somme, jouer un rôle de second coach pour n’importe quelle équipe, ou de head-coach si tu joues aux Knicks de Mike Woodson. Plus sérieusement, le leader, c’est lui, les systèmes sont appelés pour lui, et il peut même être amené à monter la balle à la place du meneur lorsqu’il ne joue pas à l’intérieur, à l’image de Kevin Durant et LeBron James. Ces joueurs portent l’équipe vers le haut dès qu’il y a besoin, lorsque Russell Westbrook est absent par exemple.

Ces personnages ont également un rôle à jouer en coulisses, en dehors du terrain, dans le recrutement ou dans le choix d’un coach, il est souvent fait appel à leur avis avant de prendre une décision, d’après l’exemple Carmelo Anthony, dans le cas contraire, cela peut amener à une bouderie, comme lorsque Kobe Bryant a appris que Mike D’Antoni avait été choisi pour être le coach des Lakers. Mais bon, c’est compréhensible…

Le joueur est également le joueur le plus médiatisé, le plus sollicité par les caméras et micros venus des quatre coins de la planète, ces joueurs-là sont très souvent livrés à eux même lors des interviews, et leurs réponses ne doivent également pas être plates, ce qu’a bien compris Kevin Durant depuis deux ans, et ce qu’on toujours compris Rasheed Wallace et Kevin Garnett.

Cette sale impression qu'il manque un double MVP et double MVP des Finales en titre dans cette collection...

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Être l’homme des fins de matches

Les bourses, voilà ce qui fait également la marque d’un franchise-player, le genre de joueur à qui on a pas peur de filer la balle en fin de match. On vous voit déjà, les haters de LeBron James, nous dire qu’il n’est donc pas un franchise-player après ses Finales ratées de 2011, sauf que le bougre a bien changé depuis, alignant deux titres consécutifs et des shoots bien couillus en fin de match.

Le franchise-player, c’est donc celui qui s’occupe de tout dans les dernières secondes, le gars assez solide mentalement pour pouvoir donner la victoire à son équipe alors qu’une défaite semble pointer le bout de son nez, il doit absolument gagner la confiance de ses coéquipiers pour avoir ce dernier shoot, qu’il ne mettra pas toujours certes, mais qui fera mouche une fois sur trois, ce qui est déjà un bon ratio.

Un point du franchise-player qu’aura toujours Carmelo Anthony, souvent auteur de gros shoots dans le money time, à la manière de Kobe Bryant : c’est à lui et à personne d’autre que revient la balle lorsqu’il faut faire la décision.

Franchise-player = Légende ?

En voila, une vraie question existentielle ! On peut faire très simple ici : tous les franchise-players ne sont pas forcément devenus des légendes, et toute légende n’a pas forcément été un franchise-player dans sa carrière.

On peut penser à Andrea Bargnani par exemple, a l’époque, il était un joueur prometteur et était propulsé franchise-player par défaut de l’équipe des Raptors de Toronto, mais deviendra-t-il une légende ? Rien n’est moins sûr, ou plutôt, rien n’est plus sûr, si vous voyez là ou nous voulons en venir…

Parallèlement, Ben Wallace n’était pas franchise-player chez les Bulls, et encore moins chez les Pistons, et heureusement pour eux d’ailleurs, ça aurait montré une certaine nullité offensive de l’effectif, mais ce gars là va bel et bien devenir une légende de notre sport, tout simplement car il a été All-Star sans même avoir drafté, mais aussi grâce à sa coupe afro vertigineuse, ses contres rageurs, ses éponges aux poignets, et ce fameux son de “Big Ben” qui résonnait dans le Palace d’Auburn Hills à chacun de ses blocks.

Nous avons donc ici deux notions bien distinctes, en général, la légende est toujours liée à l’histoire d’une franchise, aura toujours bénéficié de contrats longue durée chez celle ci, et parfois même, pour pousser l’analyse encore plus loin, le joueur aura une clause d’intransférabilité dans son contrat, lui permettant de poser son véto à un trade. Généralement, les légendes ont également gagné des titres avec leur franchise, Paul Pierce, malgré son transfert à Brooklyn, sera d’accord avec nous. Patrick Ewing et Karl Malone entre autres, ne le seront pas, mais toute légende n’a pas remporté ce fameux trophée Larry O’Brien, heureusement que la liste est courte.

Malgré tout, la notion de “franchise-player” reste très floue, et chacun aura une vision différente, il aura avant tout un impact sur le jeu de son équipe, surtout dans les derniers instants d’un match, que ce soit en attaque, en défense, ou rien qu’avec sa voix et sa présence morale, mais n’aura peut être pas cet impact culturel qu’ont eu certaines légendes du ballon orange comme Iverson par exemple. Et même si certains le sont par défaut, on peut facilement dire qu’il y a 30 franchise-players dans la ligue.

Toutefois, il est possible d’avoir de nombreuses interrogations vis à vis de ces joueurs. Peut-on considérer que Carmelo Anthony a l’étoffe d’un franchise-player ? Dwight Howard n’est-il pas mieux dans un rôle de lieutenant de luxe qui est le sien à Houston ? Kevin Durant et Russell Westbrook sont-ils deux franchise-players potentiels qui se marchent dessus ? Chris Bosh pourrait-il redevenir un franchise-player en quittant le Heat ? Qui est le franchise-player aux Hawks d’Atlanta ? Est-ce que les Sixers en auront un dans moins de 5 ans ? Et plein d’autres questions encore, on attend vos avis avec impatience maintenant.


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