Trop d’amour : Les Spurs n’ont pas oublié Brett Brown

Le 25 mars 2014 à 10:59 par Giovanni Marriette

Dans la saison galère des Sixers, difficile de trouver de quoi sourire pour Brett Brown, empêtré dans une spirale de défaites sur le point de rentrer dans les annales de la NBA. Malgré tout, il a pu s’offrir un bol d’air pur hier soir, grâce à l’accueil très sympa de son ancienne famille. Si, en plus de gagner, les Spurs se mettent à faire du social, alors là on s’incline…

Hier soir, Brett Brown a changé un peu sa routine. Habitué à fouler le parquet 2 heures avant les matches pour faire bosser un peu Nerlens Noel, il a changé un peu ses plans puisqu’il a passé de longues minutes en compagnie de ses anciens joueurs, Tony Parker et Bruce Bowen notamment, venus donner l’accolade à celui qui fût l’un des assistants de Gregg Popovich pendant 12 ans et qui revenait pour la première fois à San Antonio en tant que headcoach d’une équipe adverse.

Au palmarès de Brett Brown chez les Spurs, on peut notamment avancer sans doute qu’il est celui qui a fait de Bruce Bowen un shooteur d’élite en plus d’être l’un des défenseurs les plus féroces de son époque. Il a aussi grandement contribué à faire de Tony Parker un All-Star en puissance. Rien que ça. Son ancien chien de garde témoigne d’ailleurs en ce sens:

“Les Sixers ont énormément de chance d’avoir Brett. Il est ce genre de gars qui fera tout pour arriver à ses fins. Il est ce mec qui ne cessera jamais d’apprendre à ses joueurs et qui sera toujours là pour eux.”

D’ailleurs, quand son ancien crew s’est approché pour le saluer, Brett Brown a tenu à mettre les choses au clair. Il ne veut pas de pitié, c’est qu’il a un minimum d’honneur le bonhomme…

“Ne soyez pas désolés pour moi et ne soyez pas désolés non plus pour Philadelphie. On continuera quoiqu’il arrive à jouer dur chaque soir, on ne veut pas de la pitié des gens.”

Et si certains de ses anciens joueurs avaient décidé de lever un peu le pied du fait de cette faible opposition, le coach des Sixers a remis les choses en place, notamment avec son ancien poulain français:

“Joue ton meilleur basket ce soir, Tony. Montre nous à quel point tu es devenu un bon shooteur, c’est la meilleure façon de nous faire progresser.”

Classe…

Malheureusement pour lui et ses Sixers, Toni Pi n’a finalement pas joué, Gregg Popovich préférant préserver son meneur en vue des joutes qui s’annoncent en avril. Un Gregg Popovich qui a lui aussi tenu à rendre hommage à son ancien assistant:

“C’est un de mes meilleurs amis, quelqu’un que je respecte énormément, sur qui je pourrai toujours compter et qui est pétri de talent. Il est tellement fort psychologiquement… Aussi fort que l’exige la situation actuelle des Sixers d’ailleurs. C’est un grand compétiteur et il a une fibre basket incroyable. Même s’il est quelqu’un d’incroyablement créatif, il sait ce qu’il faut faire pour gérer les victoires et les défaites. Croyez ce que vous voulez, mais ce mec est un winner, dans le basket et dans plein d’autres domaines…”

Bien évidemment, Brett Brown a renvoyé la balle à son ancien mentor. Il faut dire qu’aux côtés de Popovich, il a vu pendant des années ce qui se fait de mieux en NBA en matière de coaching…

“Tout est parfait chez les Spurs! A chaque instant d’un match vous pouvez le ressentir. Chaque élément de ce roster apporte à sa manière, magnifié par la science d’un coach qui est probablement le meilleur de la ligue.”

Si le Pop n’a sûrement pris aucun plaisir à battre son ami hier soir, c’est quelque chose qu’il se devait néanmoins de faire. Car il sait que son adversaire d’un soir n’aurait pas accepté qu’il aille à l’encontre de ce qu’il lui a appris durant 12 ans, à savoir gagner des matches…

“Je me sens mal pour lui, mais je ne suis pas désolé. J’éprouve de la tristesse à cause de toutes ses défaites mais je pense qu’il m’en voudrait si j’étais désolé pour lui. Il n’accepterait pas qu’on le plaigne car il fait le job qu’il a toujours rêvé faire et il est plus heureux que 99.9% des gens sur cette planète. Il veut juste continuer à bosser d’arrache-pied et à pousser ses joueurs à en faire de même.

Un peu d’amour dans ce monde de brute ne fait pas de mal de temps en temps. Évidemment les Spurs l’ont emporté, mais l’essentiel est ailleurs. En plus de faire jouer à ses Spurs le plus beau basket de la ligue, Popovich a donné hier une grande leçon d’amitié et de respect à son vis à vis du soir. Et que dire de Brett Brown, raillé avec ses Sixers par toute la planète basket, mais toujours focus sur son rôle, à savoir apprendre, enseigner et faire passer son message. Une certaine leçon de vie, finalement peut être plus importante que n’importe quelle victoire…

source: philly.com

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