Playoffs Revival: Dwyane Wade, le premier de la classe 2003
Le 10 févr. 2014 à 18:39 par David Carroz
La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde plus que d’un oeil discret ces rencontres sans véritable enjeu. Entre les joueurs mis au repos, les coaches qui testent des rotations et les équipes qui tankent, difficile de vibrer avec intensité. Pour vous aider à patienter, petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.
Aujourd’hui, retour sur le premier titre du Heat pour se rappeler quel joueur était Dwyane Wade. S’il fait toujours partie des meilleurs guards de la ligue, il ne porte plus une franchise comme le Heat en 2006 (et jusqu’en 2010, année de l’arrivée de LeBron James et Chris Bosh). Il n’en a plus besoin non plus. Mais en devenant champion cette année là, il a gagné le droit de dire aujourd’hui encore que le Miami Heat est sa franchise. Surtout, il est le premier joueur de la draft 2003 à porter son équipe au titre. Retour sur cette finale et plus particulièrement sur les prestations de Flash.
Le contexte – le Heat, une franchise jeune mais ambitieuse
Le Heat de Miami est toujours une jeune franchise en ce début de saison 2005-06. Créée en 1988, l’équipe a commencé à réellement être reconnue après l’arrivée de Pat Riley en 1995. En 2003, il laisse sa place de coach pour se concentrer sur son rôle de General Manager. Il drafte Dwyane Wade en 5ème position et installe Stan Van Gundy sur le banc pour diriger l’équipe. En 2004-05, l’ajout de Shaquille O’Neal permet au Heat d’atteindre les finales de conférence, perdues en 7 matchs. La saison suivante, après un départ correct (11-10) Pat Riley reprend sa place de coach pour mener Miami au deuxième bilan à l’Est (52-30) derrière les Pistons (64-18). Le Heat va éliminer successivement Chicago (4-2), New Jersey (4-1) puis Detroit (4-2) pour atteindre les premières Finales NBA de l’histoire de la franchise.
À l’Ouest, c’est une franchise à peine plus ancienne (Les Mavs ont rejoint la NBA en 1980) qui tire son épingle du jeu. le rachat de l’équipe par Mark Cuban et l’émergence de Dirk Nowitzki vont permettre à Dallas de s’affirmer comme une place forte la ligue, à coup d’amende pour le premier et de jump shot pour le Wunderkid. Mais malgré le deuxième meilleur bilan de leur conférence (60-22), les Mavericks ne sont que tête de série numéro 4 car dans la même division que les Spurs (63-19). Cela ne les empêchent pas de se frayer un chemin jusqu’à la dernière marche, en éliminant tour à tour Memphis (4-0), San Antonio (4-3) et Phoenix (4-2) pour atteindre eux aussi leurs premières Finales NBA.
La performance – Dwyane Wade sort son costume de Flash
Avec l’avantage du terrain, Dallas remporte les deux premiers matchs dans le sillage de Nowitzki et Jason Terry. Mais c’était avant le séjour à Miami et l’explosion de Dwyane Wade. 42 points et 13 rebonds lors du Game 3, 36 points lors du Game 4 et 43 points lors du Game 5 (avec 25 lancers francs tentés, soit autant que l’ensemble des Mavs ce jour là, au grand dam de leur coach Avery Johnson), pour trois victoires du Heat. La série est relancée, mais Dallas reste confiant en espérant profiter du retour dans le Texas pour retrouver leur momentum. Sans succès car Miami s’imposera au Game 6 également.
La première grosse prestation de Flash se déroule donc en Floride. Lors du Game 3, Miami était vraiment au bord de la rupture. Au cours du troisième quart temps de cette rencontre, Dallas avait fait le break grâce à un 34-16, prenant 9 points d’avance à l’entame de la dernière période. Mais Wade ne l’entend pas de cette oreille et rentre dès le début du quatrième acte un trois points pour relancer son équipe. En vain, car les Mavs enchaînent avec un 12-5 qui semble rédhibitoire. Ils mènent 89-76 à moins de 7 minutes de la fin. Mais le jeune arrière du Heat relance encore son équipe à la faveur d’un 5-0 personnel. Finalement, Miami remporte ce match 98-96 grâce à un Wade omniprésent. Sauf que Dallas est toujours devant dans la série.
Le show ne fait que commencer. Le numéro 3 du Heat va remettre le couvert lors du Game 5. À 2-2, ce match revêt une importance capitale et Miami ne veut pas – ne peut pas – retourner à Dallas avec le couperet au dessus de la tête. La rencontre est serrée, et lorsque Jet Terry convertit un and 1 pour donner 4 points d’avance aux Mavs à 3 minutes de la fin, l’American Airlines Arena doute. Wade sort alors son costume de sauveur pour marquer les 11 derniers points de son équipe dans le temps réglementaire et envoyer le match en prolongation grâce à un dernier shoot à 2,8 secondes de la fin. Il continue sur le même rythme en overtime en scorant la moitié des points du Heat et en donnant la victoire 101-100 aux Floridiens.
Il faut alors terminer le travail en allant remporter au moins un match au Texas. Et Miami n’a besoin que d’un essai après les deux échecs initiaux dans la série. Dallas démarre la rencontre sur les chapeaux de roue (30-23 ans le premier quart) en limitant l’impact de D-Wade (0/2 aux tirs après 10 minutes). Puis dès la deuxième période, Flash retrouve son élan et score 12 des 26 points de son équipe pour revenir à une longueur des Mavs. Il clôt le match sur quatre lancers franc consécutifs (au cours des 26 dernières secondes) pour donner la victoire 95-92 à Miami, mais surtout le titre à son équipe. Ses stats sur ce matchs ? 36 points, 10 rebonds, 5 passes, 4 interceptions et 3 contres. Monstrueux.
C’est en toute logique qu’il est élu MVP, avec des moyennes de 34,7 points à 46.8%, 7,8 rebonds, 3,8 assists, 2,7 blocks et une interception. Il fallait bien cela pour donner leur premier titre à Zo Mourning et Gary Payton. C’est également le 4ème pour Shaq, et un nouveau pour Pat Riley après 18 ans de disette.
La suite – l’attente du Big Three sera longue
Miami et Wade vont connaitre des saisons difficiles à cause des blessure. Flash continue de porter son équipe jusqu’en Playoffs de manière régulière, mais il est trop seul et s’épuise. Jusqu’en 2010 et la free agency qui ramène LeBron James et Chris Bosh à South Beach. Cette saison sera celle de la revanche pour les Mavs qui remporteront la finale devant les Tres Amigos. Mais la machine Heat est en marche et réalise ensuite le back-to-back.
Wade a depuis quitté Miami. Mais cela n’enlève en rien la trace indélébile qu’il a laissé sur la franchise du Heat. Personne ne peut contester une chose : le meilleur joueur de l’histoire de South Beach, c’est lui.