Tim Hardaway Jr. : Un rayon de soleil dans le marasme new-yorkais
Le 01 févr. 2014 à 13:31 par Clément Hénot
Même s’il y’a du mieux récemment, les Knicks ne réussissent franchement pas une grande saison et ont toujours un bilan négatif de 19 victoires pour 27 défaites, ils sont pour l’instant 9èmes d’une conférence Est bien dégueulasse et donc provisoirement écartés des Playoffs (actuellement, même les Bobcats sont qualifiés…), la franchise New Yorkaise peut néanmoins compter sur l’éclosion d’un joueur pas forcément attendu au tournant, en la personne de Tim Hardaway Jr.
Pas facile de se faire un nom en NBA lorsque l’on est un “fils de” (n’est-ce pas Austin Rivers ?). Et pourtant, alors que son père Tim Hardaway faisait les beaux jours du Heat à coups de crossovers fulgurants, le rejeton de Tim Bug est aujourd’hui en train de se montrer à son avantage dans le roster de Mike Woodson, profitant notamment de l’absence de fond de jeu des Knicks, probablement inclus dans un transfert avec les Denver Nuggets il n’y a pas si longtemps que ça. De la soudaine faiblesse d’Iman Shumpert depuis que sa vertigineuse coiffure façon « Prince de Bel air » est passée sous la tondeuse, mais aussi et surtout de la maçonnerie de notre Gérard Smith national, qui peine toujours à se remettre de sa fracture du cerveau, et dont la sélection de shoots reste aussi incongrue qu’un lardon dans un couscous. Pourtant, l’apprentissage n’a pas toujours été de tout repos pour ce jeune joueur qui pue le basket comme pas grand monde. Explications.
Car, à propos du daron, qui n’est vraiment pas du genre à laisser son fils se la couler douce, a toujours été très exigeant avec lui, et ce dès son plus jeune âge, jusqu’à ses années de fac à Michigan.
“Je suis loin d’avoir toujours été correct avec lui, alors qu’il n’avait que 11 ans, lorsqu’il jouait, je lui disais qu’il ne jouait pas de la bonne manière, et que s’il n’élevait pas rapidement son niveau de jeu, il serait perdu pour le basket de haut niveau. Pareil à la fac, je lui reprochais de ne pas aimer le jeu car il ne regardait pas les matches NBA avec moi.” racontait Tim Hardaway Sr.
Et même s’il assure que c’était pour le bien de son fils, le Padre reconnait qu’il a quand même souvent été trop loin.
“Je voulais juste qu’il joue comme j’ai pu le faire avant, qu’il aime et lise le jeu comme moi, lorsque j’ai évolué dans cette ligue. Je ne dis pas qu’il jouait mal, mais je lui en demandait toujours plus, je voulais qu’on se souvienne de lui (…) Je ne voulais faire de mal à personne, je voulais juste jouer du mieux possible mon rôle de père”.
Mais le kid a des ressources mentales. Fraichement sélectionné pour le Rising Stars Challenge à la Nouvelle Orléans, le n°5 New Yorkais n’affiche pas des statistiques particulièrement complètes avec 9.1 points, 1.4 rebond et 0.8 passe en 19 minutes par match. Mais ce n’est pas ce qu’on lui demande, avec ce joueur, il faut se concentrer sur la colonne des points, car le fiston est un superbe athlète et surtout un formidable scoreur, lui le sait, les Knicks le savent également, « Junior » est capable de coups de chaud à trois points mais aussi de faire le spectacle. Il affiche des pourcentages intéressants pour un arrière : 46% aux tirs et un très propre 41% derrière l’arc, ce qui en fait un joueur déjà très efficace, offensivement parlant.
Bien sur, le gamin a ses défauts : encore trop naïf en défense, une gloutonnerie certaine pour les tirs à 3 points, et surtout il doit apprendre à se canaliser, et ne pas balancer des prières dès qu’il se sent on fire (c’est à dire dès qu’il marque un shoot). Mais à 21 ans, quoi de plus normal ? L’ancien coéquipier de Trey Burke à Michigan a largement le temps de progresser, son côté croqueur scoreur fou rappelle un certain Nick Young, qui empêche actuellement les Lakers de tanker correctement de squatter la dernière place à l’Ouest. De plus, il reste sur une performance de mammouth contre Cleveland et leur défense gruyère, Hardaway Jr. a pu planter tranquillement 29 points (record en carrière) à 11/17 dont 6/12 derrière l’arc en 30 minutes, sans que les joueurs de l’Ohio n’aient envie de le stopper. Il est difficile de nier que c’est en partie grâce à lui si les Knicks n’ont pas coulé en début de saison, et qu’ils reviennent aujourd’hui dans la course aux Playoffs.
Et même si son niveau de jeu est très satisfaisant, l’actuel 6ème homme des Knicks n’en oublie pas pour autant les paroles de son père, qui ont pu le blesser profondément et qui ont été génératrices d’énormes tensions au sein de la famille Hardaway.
“Ce sont des choses que je ne pourrai pas oublier, tu vois, j’aimerais bien les oublier, mais c’est arrivé tellement souvent que ça restera à jamais gravé dans ma tête. Il me critiquait énormément, il me gueulait dessus, mes deux sœurs pleuraient, et on passait de longs moments sans se parler. C’était dur.” confiait Tim Hardaway Jr.
L’arrière assure que son père est (quand même) venu lui présenter ses excuses, mais le principal intéressé ne souhaite vraiment pas faire les mêmes erreurs que lui.
“Pendant mon année Junior, il est venu me présenter ses excuses, à partir de ce moment la, j’ai pu jouer plus libéré, je reprenais du plaisir à entrer sur le terrain, et je rendais ma famille fière de moi. A propos de ces critiques passées, je vais devoir vivre avec et tout faire pour ne pas commettre les mêmes erreurs”.
La fougue de ce jeune joueur, sa combattivité et sa hargne sur le terrain, en font forcément un joueur attachant à qui l’on souhaite de réussir, même si d’après cette immense claquette sur Ray “Jesus Shuttlesworth” Allen, il n’a vraiment aucun respect pour ses ancêtres. Il est déjà en train de devenir l’un des chouchous du Madison Square Garden. Les Knicks semblent avoir eu le nez fin en sélectionnant ce qui s’avère être un steal de cette Draft 2013. Et même s’il est proche de J.R Smith dans le jeu, on ne risque pas de le voir tenter de défaire les lacets de ses adversaires en plein match, du moins, on l’espère.
source : espn.go.com
source image : standingosports.com