Dubs’ way of life #4 : Paul George et les Pacers s’imposent dans la fournaise californienne
Le 21 janv. 2014 à 12:37 par Benoît Carlier
Oakland – Certains Californiens vous regarderont droit dans les yeux en vous expliquant que ce match était une grande répétition avant les Finales de juin, d’autres sûrement un peu plus modestes affirmeront qu’ils ont vu là une nouvelle preuve du talent de la Dub Nation. Non, les Warriors n’ont pas remporté le choc de ce MLK Day face aux Pacers hier, mais ils ont prouvé à tous qu’ils étaient capables de faire douter les grands de cette Ligue jusque dans les ultimes secondes, et ce malgré une mise en route toujours laborieuse.
Vous l’aurez compris, tout est une question de passion dans la Baie d’Oakland. Dès les premiers couinements de sneakers hier soir, une odeur de champ de bataille s’est propagée dans les travées de l’Oracle Arena. Déjà parce qu’Indiana trône actuellement sur la conférence Est, mais aussi parce qu’entre Pacers et Warriors, c’est une longue histoire d’amour qui s’écrit saison après saison. Et après un Star Spangled Banner interprété à la perfection par une jeune troupe de gospel, les regards s’assombrissaient immédiatement sur les visages des guerriers de la balle orange. La bataille pouvait faire feu !
Le début de match est un basket champagne pour les deux équipes. Appel de système, exécution et finition, pratiqué comme ça, le sport a l’air d’être à la portée de n’importe qui. Si bien qu’après quatre petites minutes de jeu, le tableau d’affichage propose déjà un score de 15 partout. Paul George décide alors d’appuyer sur l’accélérateur pour déposer la machine californienne sur le bas côté. Évoluant à un niveau digne d’un MVP depuis quelques jours, PG24 a rapidement pris ses aises dans la salle et se lance dans un récital offensif impressionnant. Enchaînant panier sur panier, lay-up sur tir primé, il propulse Indiana à une vitesse supersonique grâce à 14 points en sortie des starting blocks, dans le seul premier quart-temps. Dans son sillage c’est Lance Stephenson (14 points, 10 rebonds et 7 passes) qui se lance dans un concours de dribbles sur un Klay Thompson en souffrance. Indiana se détache rapidement pour atteindre un écart qui se stabilisera autour des 13 points jusqu’à la mi-temps (40-53). À ce moment précis, voici les deux idées qui hantent l’esprit des quelques 19 595 fans qui m’entourent.
« Quelle aisance ces Pacers, rien ne semble capable de les arrêter ! Même nos Splash Brothers viennent s’emplâtrer sur leur défense verrouillée à l’Eastern Style. Crois le ou non, mais ce sont les futurs finalistes que tu as là sous les yeux ! Avec PG, Born Ready, et puis ce grand Roy Hibbert qui a toujours la mimine où il faut pour venir gêner l’attaquant sans prendre de faute. Ces trois là feraient péter un câble à n’importe qui. David et Steph’ pourront en témoigner. »
De l’autre côté du subconscient, une part d’espoir subsiste et l’on sait que la Dub Nation n’a qu’une valeur, ne jamais rien lâcher.
« Allez, c’est pas encore fini ! Rappelle toi qu’on était revenu de l’enfer face aux Raptors, et qu’on avait remis ça quelques jours plus tard face à Dallas. Quel match ça avait été encore ! Pacers ou pas, tout est encore jouable avec le soutient de l’Oracle. D-Fence ! »
Au milieu de ces voisins assez bavards, je me prends à partager le même avis, comme si la magie des Warriors pouvait encore opérer. Quelques minutes plus tard, Stephen Curry (24 points, 9 passes, 3 rebonds) sonnait l’heure de la révolte pour les Dubs. Après avoir vu monter l’écart jusqu’à la vingtaine de point, l’Oracle Arena a tergiversé quelques instants avant que sa récurrente frénésie ne s’installe pour de bon. Intercalé entre deux « Splash » des snipers fous que sont Curry et Thompson, le alley-oop de la torche humaine pour David Lee (20 points, 12 rebonds) embrasait littéralement l’enceinte californienne. Ce n’est que le troisième quart-temps mais le public est déjà debout pour soutenir ses soldats dévoués. S’ensuit une défense des locaux soudainement devenue infranchissable. On se dit alors que le scénario est écrit, et que la victoire sera au bout pour les Warriors, comme ça l’est toujours finalement ici, à l’Oracle. Il reste 4 minutes et le score n’est plus que de 84-87 en faveur des visiteurs. David Lee, encore lui, harcèle David West et squatte la ligne des lancers. Mais le jeu se fait moins fluide et l’on sent que la moindre banderille des Pacers pourrait faire mal. La suite n’est que souffrance pour le public de la Baie. Insolent d’audace, Lance Stephenson, 23 ans, fustige les dernières raisons d’y croire de tout un peuple, par son seul tir primé de la soirée. Les Warriors avaient laissé passer leur chance et déjà les gradins se désemplissaient sous les yeux d’un Mark Jackson désolé de voir la fête gâchée (102-94).
Pour une énième fois cette saison, les Dubs ont été trop attentifs dans la première moitié du match et ont toujours couru après le score. Si cette pratique peut s’avérer concluante avec des équipes de milieu de tableau, il n’en est rien face à un gros client comme Indiana (33-7). Mais malgré la défaite hier, les Warriors ont encore eu la preuve qu’ils pouvaient compter sur l’un des publics les plus chaleureux de la NBA. Un atout indéniable pour lequel il va falloir encore davantage se battre s’ils veulent pouvoir en bénéficier au moment où cela compte vraiment, les PlayOffs.
Highlights
Boxscores
Sources photos : Rocky Widner – NBAE, Benoît Carlier – TrashTalk