Playoffs Revival: Big Game James Worthy fait honneur à son surnom
Le 09 déc. 2013 à 17:00 par David Carroz
La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.
Cette semaine, nous retournons un quart de siècle en arrière pour voir un joueur réalisé le premier et seul triple double de sa carrière, mais surtout le premier triple double de l’histoire lors d’un Game 7 d’une finale NBA. Le 21 juin 1988, James Worthy termine la rencontre avec 36 points, 16 rebonds et 10 passes pour donner le titre aux Lakers et être élu MVP des Finales. Cette performance scellera définitivement son surnom de Big Game James.
Le contexte – Pat Riley affiche ses joueurs
Lors de la parade pour fêter le titre de 1987, Pat Riley alors coach des Lakers accroche une cible sur le dos de ses joueurs en promettant le doublé pour 1988. Cela n’empêche pas Los Angeles de finir avec le meilleur bilan de la ligue, 62 victoires pour 20 défaites. Leur parcours en Playoffs est plus compliqué, car après avoir sweepé San Antonio au premier tour, Utah puis Dallas les poussent dans leurs derniers retranchements. Ils doivent ainsi passer par deux Games 7 pour éliminer ces franchises et atteindre une nouvelle fois la finale.
En face, les Pistons finissent la saison régulière avec le deuxième bilan à l’Est, 54-28 et espèrent faire tomber les Celtics de Bird pour enfin accéder à la dernière marche. C’est chose faite puisque après avoir battu Washington (3-2) et Chicago (4-1), Detroit parvient à éliminer Boston en 6 matchs. À eux de prouver que Riley avait tort en privant les Lakers d’un doublé, le premier depuis celui des Celtics en 1969.
D’un côté, les Bad Boys : Joe Dumars, Isaiah Thomas, Bill Laimbeer, Adrian Dantley et Dennis Rodman. De l’autre, le Showtime, Kareem Adbul Jabbar (sur le déclin, mais toujours présent), Magic Johnson, James Worthy, Byron Scott ou encore Michael Cooper. Au total, 7 Hall of Famers, plus les deux coaches, Pat Riley et Chuck Daly. Du beau monde. Ce sont les Pistons qui récupèrent l’avantage du terrain lors du premier match à Los Angeles, profitant de la fatigue des Lakers pour les battre 105-93. Mais ils le perdront dès leur retour à Detroit puisque les Lakers enchainent deux victoires consécutives (la première à LA), 108-96 et 99-86. Les deux équipes gagnent ensuite à domicile pour arriver au Game 7 décisif au Forum d’Inglewood. Malheureusement pour les Pistons, ils doivent composer avec un Isaiah Thomas diminué suite à une grosse entorse de la cheville, séquelle d’un Game 6 épique où il a marqué 43 points, dont 25 dans le 3ème quart temps (celui où il se blesse). Il arrive au Forum en béquilles mais n’est pas considéré comme blessé par le staff, il est sur la feuille de match et doit même débuter.
La performance – Big Game James paie son triple-double
Lors de ce match décisif, James Worthy est fidèle à ses habitudes. Plus l’enjeu est important, mieux il joue. Et quoi de plus important qu’un game 7 lors des Finals? Alors Big Game James sort ses habits de lumière et fait tout sur le terrain. Il score bien entendu, en profitant de son talent rare pour un ailier au poste bas. 36 pions, meilleur total du match. Il organise le jeu avec Magic (14 dimes pour le meneur, 10 pour Worthy). Et pour compenser le non match d’Abdul Jabbar (4 points et 3 rebonds en 29 minutes), il va au charbon face aux intérieurs rugueux des Pistons et récupère 16 rebonds, là aussi meilleur total du match. Une performance de grande classe, un triple double pour donner le titre aux Lakers. Le plus hallucinant, c’est qu’il s’agit du seul TD de sa carrière (en 1069 matchs, Playoffs compris)! Quand en plus on regarde de plus près les stats de Worthy sur la saison 1987-88, sa prestation est encore plus impressionnante. Il n’avait réussi qu’un seul match à plus de 32 points et une seule rencontre à 10 passes ou plus. Son record de rebonds cette année là ? 12 ! Et là, alors que les projecteurs sont braqués sur le Forum d’Inglewood, il se surpasse et donne le titre aux Lakers. Mais est-ce une surprise? Ses stats en Playoffs sont supérieures à celles en saison régulière (21,1 points et 5,2 rebonds par match contre 17,6 et 5,1). Présent lorsque ça compte vraiment. Il est bien évidemment élu MVP de la série durant laquelle il tourne à 22,0 points, 7,4 rebonds et 4,4 passes.
Et pour ceux qui le souhaitent, l’ensemble du Game 7 (en 12 parties)
La suite – une nouvelle finale mais pas de titre
Après cette victoire, un journaliste demande à Riley s’il peut garantir le threepeat, chose qu’il ne fera pas pas, félicitant plutôt ses joueurs pour leur travail et leur performance de cette saison. Les Lakers atteignent tout de même les Finales NBA la saison suivante, toujours face à Detroit. Les Bad Boys s’imposent et vont réussir à leur tour un doublé. Worthy et Magic retrouvent les finales en 1991 pour une nouvelle défaite, cette fois-ci face aux Bulls de Jordan.