Lance Stephenson titulaire après le retour de Danny Granger : choix évident ou risque à prendre ?
Le 13 nov. 2013 à 11:40 par Nathan
Huit victoires, pas la moindre défaite. C’est ça, le début de saison d’Indiana. Alors qu’ils affichaient déjà un starting five en béton l’année dernière, les Pacers prouvent à tous ceux qui en doutaient que leur cinq majeur est maintenant rôdé, bien huilé, extrêmement compact. Et dans cette histoire, qui en profite le plus ? Lance Stephenson, qui depuis deux ans entre dans une nouvelle étape de sa carrière.
Décidément, en ce moment, tout va bien pour Lance Stephenson. Mais si tout va bien, c’est qu’il était, au sein du cinq majeur des Pacers, l’élément sur lequel planaient le plus de doutes. En effet, si le petit protégé de Larry Bird a des qualités indéniables (jeu très physique, défend bien, peut avoir une influence dans tous les compartiments du jeu), il montrait encore l’année dernière, des défauts très malheureux comme un excès d’envie, des fautes rapides, des balles perdues, un shoot très moyen et une fâcheuse tendance à se la jouer en mode playground (vous savez de quoi je parle). Des défauts que Frank Vogel, bon coach s’il en est, voit disparaître peu à peu :
“Il revient de loin. Il est arrivé après seulement un an à l’université. Il a encore beaucoup à apprendre sur le professionnalisme, comment prendre soin de lui, comment travailler. Mais la culture basket d’Indiana lui a permis de laisser son talent se déployer, et de devenir un pro. Il est devenu un joueur de basket extrêmement solide.”
Selon Bob Kravitz, de l’Indianapolis Star, les Pacers, avec Stephenson, ont trouvé exactement ce qu’il fallait à l’arrière. Au contraire de ce que disait Danny Granger à propos de son coéquipier (qu’il devait sortir du banc pour apporter ses qualités de playmaker et du scoring), on pense nous aussi que Lance apporte précisément une flexibilité entre le banc et les titulaires, jouant souvent avec les Scola, Mahinmi et Watson ; prenant les responsabilités en transition, ou à la mène ; et, en règle général, offrant toujours une solution en attaque ainsi que de l’intensité en défense et sur les rebonds. D’où son premier triple-double en carrière, avant-hier contre Memphis.
D’où aussi la pertinence de l’idée selon laquelle la place de Danny ‘Papy’ Granger est sur le banc. Car, à la différence de Stephenson, Granger n’apporte pas ou très peu de flexibilité : c’est en effet un élément qui joue beaucoup sans ballon, un finisseur plus qu’un playmaker, très bon shooteur mais pas capable, comme Stephenson, d’apporter une réelle menace en transition, ou encore de faire jouer ses coéquipiers. Il est, en un mot, assez unidimensionnel ; surtout que, s’agissant de la réussite aux tirs, Lance a fait d’énormes progrès, et est dorénavant capable de constituer une réelle menace à 3 points (51,4 % from dowtown depuis le début de saison) !
Mais, comme toujours, c’est encore la victoire qui va déterminer ce genre de décision : avec un début de saison parfait, qui fait d’Indiana la seule équipe invaincue de la Ligue, et avec l’apport indéniable de Lance Stephenson, le choix de laisser le cinq majeur comme il est maintenant, paraît plus qu’évident. Mais Stephenson a encore des défauts. C’est lui qui le dit :
” J’essaye vraiment de calmer le jeu streetball. Je tente encore des petits tricks pendant les matchs, mais je fais l’effort de sortir de le baller qui est en moi, pour rendre mon jeu plus simple.”
Changer son jeu, au risque de minimiser son impact ? car, vous en conviendrez, c’est aussi son type très ‘playgroundesque’ (excusez le néologisme) qui le rend si dangereux. L’avenir nous le dira, mais on peut quand même imaginer que Frank Vogel fasse confiance à son petit joyau dans les semaines à venir – quitte à se séparer de Danny Granger ?
Source texte : IndyStar.com / Source image : sportige.com