Du coeur, de la hargne et un peu de chance : les Celtics ont-ils retrouvé leur identité en Floride ?

Le 11 nov. 2013 à 12:40 par Nathan

Après un départ pour le moins dégueulasse (0 victoire-4 défaites, une première depuis presque 40 ans), les Celtics se sont repris pour enfin enregistrer 3 victoires de suite sans la moindre défaite. Alors que Boston avait l’air d’une équipe brouillonne sur ses quatre premiers matchs, elle a montré dans ses 3 victoires une discipline et une compétitivité étonnantes ; vertus  qui faisaient précisément défauts aux C’s en ce tout début de saison. Mais alors, que s’est-il passé ?

Brad Stevens, aux premières loges pour assister (et contribuer) au réveil de ses troupes, est catégorique : sur les deux derniers matchs notamment (contre Orlando et contre Miami, deux victoires et un Florida Rampage), ce sont les actions individuelles, symboles et symptômes d’une envie collective de combattre, qui les ont sauvé de la défaite. Car on sait tous que les Celtics ont un défaut général de talents individuels. C’est une équipe qui joue pour l’instant sans star. Une situation qu’a bien connu le jeune coach, à l’époque où il a mené deux fois de suite la fac mid-major de Butler au Final Four. Du coup, c’est le collectif qui doit prendre la relève : une philosophie où chaque individualité doit combattre pour servir le collectif. Chaque joueur doit être fier d’endosser le rôle du “col bleu” un soir.

“On est obligé de jouer de cette manière, sinon on a aucune chance. Il faut mériter le droit de gagner un match, il faut le mériter avec effort et solidarité. C’est simplement l’esprit du basketball : tu auras ta chance si tu joues de la bonne manière. ” – Brad Stevens

Revenons aux deux dernières victoires, contre le Magic et contre le Heat. Deux actions nous ont semblé décisives – au sens propre comme au sens figuré. Ou plutôt, une séquence et une action. Commençons par l’action décisive par excellence : le shoot au buzzer. Oui, il s’agit de ce fabuleux shoot de Jeff Green sur la tête de LeBron James à 0,6 seconde de la fin du match.

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Passé l’émotion, on peut observer plusieurs choses. D’abord, que le système était parfait : différentes courses qui offraient des solutions différentes mais également dangereuses (Avery Bradley, Jordan Crawford et évidemment, Jeff Green). Ensuite, que sans le pick parfait de Kelly Olynyk sur LeBron James, pour libérer Green dans le corner, ce dernier n’aura jamais eu la balle. Enfin, bien sûr, la passe fantastique, dans le rythme de la course de Green, du gueulard Gerald Wallace. A première vue, ce buzzer beater semble être une prouesse individuelle, mais elle n’a été possible que via le collectif. En un sens, ce sont 5 joueurs qui ont mis ce shoot au buzzer.

Deuxième action. Comme on l’a dit, c’est plutôt une séquence. Il s’agit de Jordan Crawford et de son 4ème QT face au Magic, il y a 3 jours. Regardez ci-dessous, à partir de la deuxième minute dans la vidéo.

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Brad Stevens et toute l’équipe ont été fiers de l’envie affichée par Jordan Crawford, notamment sur ce plongeon pour arracher le ballon, demander le temps mort et gagner la possession, pour ensuite finir la contre attaque sur l’action suivante. Ce sont des petites séquences très importantes, non seulement dans un match, mais aussi dans la construction d’un collectif, et d’une identité collective où chaque joueur doit s’attendre à jouer avec son cœur. Ces actions individuelles sont les miroirs d’une philosophie qui émerge. Gerald Wallace ne s’y trompe pas :

“On est une équipe teigneuse. On joue dur. L’essentiel est de rester combattif, car dans chaque combat vous allez trouvez un chemin qui débouche sur la victoire. C’est vraiment très bien : on est à l’extérieur, et on s’offre deux belles victoires, face à une bonne équipe d’Orlando, et face au double champion en titre. Tout cela, ça parle de soi-même.”

Et il ne faut pas se méprendre : c’est Brad Stevens, l’instigateur de tout cela. Alors qu’on pouvait avoir peur de voir les C’s plonger aux tréfonds de la ligue, au sein des équipes sans victoires et sans identité, on peut d’ores et déjà entrevoir que, si Boston fera peut-être partie de la première catégorie, tout le staff fera en sorte qu’elle ne tombe pas dans la seconde. Avery Bradley, chien de garde et col bleu par excellence, peut en témoigner :

“On est des bosseurs. On n’a pas de star, mais on travaille ensemble. Mais surtout, on se fait confiance, on croit en chacun. Et c’est notre seul moyen de gagner : il faut donc qu’on continue à le faire chaque soir. (…) et  quand le coach met en place une tactique, on est concentré et on veut l’exécuter. On a confiance en lui, et il nous met à l’aise : que l’on gagne ou que l’on perde, il a la même expression sur son visage. Il a toujours le même regard.”

Ne crions pas victoire trop vite. Cette saison, chaque victoire, précisément, sera un combat pour Boston. Mais certains signes ne trompent pas. Faire les bonnes actions au bon moment, gagner les matchs serrés, exprimer sa confiance envers le coach, plonger pour avoir les ballons, être solidaire : tout ce qui a fait, en somme, l’identité et les valeurs historiques des Verts et Blancs.

Source texte : Boston herald / Source image : Associated Press