Dream Team II : Les Oubliés

Le 02 oct. 2013 à 10:17 par Alexandre Martin

Deux ans après le triomphe sportif et médiatique de LA Dream Team aux Jeux Olympiques de 1992, les Etats-Unis envoyèrent une autre “Dream Team” aux Championnats du Monde de Toronto en 1994. L’idée des dirigeants NBA de l’époque était d’envoyer un roster totalement différent de celui de Barcelone pour montrer au monde entier la qualité et la profondeur du réservoir de joueurs de la Grande Ligue. L’opération fut un franc succès, tant cette Team USA a plané sur la compétition, ce qui ne l’a pas empêché de passer inaperçue dans l’histoire du basket aussi bien américain qu’international…

En effet, après l’impact médiatique sans précédent (et sans suivant) de la Jordan Compagnie en 1992, cette équipe s’est retrouvé aux oubliettes alors que celles de 1996, de 2000 ou de 2008, qui n’étaient pas forcément meilleures, firent beaucoup plus de bruit. Alors oui, les JO sont une compétition beaucoup plus prestigieuse en matière de basket qu’un championnat du Monde. Oui, il n’y avait, en 1994, ni Jordan, ni Magic, ni Bird, ni Barkley, etc… Mais quand même, se retrouver oublié à ce point de l’histoire, c’est surprenant, très surprenant. C’est même à la limite du scandaleux car cette Dream Team 2 n’était pas non plus qu’un vulgaire groupe de peintres emmenés par un chef de chantier ayant abusé de l’anisette (comment ça c’est un cliché ?).

“La Dream team 2 n’arrive pas à la cheville de la Dream Team d’origine (1992) mais elle a gagné la médaille d’or et nous ne devrions pas oublier le talent de cette équipe.”   Charles Barkley

Sir Charles, avec son franc-parler si tranchant et provocateur, est dans le vrai. Ce qu’a fait la première Dream Team est inégalable mais ce n’est pas une raison pour oublier les suivantes et notamment celles de 1994. Une équipe qui était composée exclusivement de très grands joueurs dont la plupart sont aujourd’hui considérés comme des légendes de la balle orange. Cette équipe domina outrageusement tous ses adversaires et proposa un spectacle d’une qualité invraisemblable. Toutes les meilleures équipes du monde passèrent à la moulinette cette année-là.
L’Espagne, le Brésil, la Russie (2 fois) et la Croatie, toutes ces grandes nations de la balle orange n’ont pu qu’admirer l’équipe à la bannière étoilée. Sur les 8 matchs de la compétition (8 victoires bien sûr), les Américains ont inscrit 120,1 points en moyenne pour seulement 82,4 points encaissés. Oui, oui vous avez bien lu, nous parlons ici d’un écart moyen de 37,7 points ! Signant la meilleure moyenne de points marqués, la meilleure moyenne de rebonds pris (43,3) et de passes décisives délivrées (20,8), cette équipe, coachée par Don Nelson, a mangé tout ce qui s’est présenté sur son passage à la manière d’une tribu de cannibales.

The-Second-US-Dream-Team

Quand on jette un œil, dans le détail, au roster de la Team USA de 1994, on comprend mieux pourquoi. Commençons déjà par le 5 majeur le plus souvent proposé par le coach au 1335 victoires NBA en carrière : Kevin Johnson à la mène, Reggie Miller à l’arrière, Dominique Wilkins à l’aile, Shawn Kemp en ailier fort et Shaquille O’Neal au pivot. En d’autres termes, un pitbull agressif comme jamais en attaque au poste 1, un sniper au poste 2, deux fabricants de highlights sur-athlétiques aux postes 3 et 4, et un descendant des monstroplantes sous le cercle. Un 5 majeur IN-JOU-ABLE !
Sur le banc ? Tout ce qu’il faut. Deux autres snipers avec Mark Price et Steve Smith, de gros défenseurs extérieurs avec Dan Majerle et Joe Dumars, un gros monstre physique hyper polyvalent en la personne de Larry Johnson, un ailier fort capable de tout avec Derrick Coleman et un pivot qu’il n’est pas utile de présenter en la personne d’Alonzo Mourning. Ajouter à cela la jeunesse et la fougue d’un groupe dont seulement 3 joueurs avaient 30 ans ou plus – Price 30 ans, Dumars 31 ans et Wilkins 34 ans – et vous obtenez un doux mélange de bad boys trashtalker, de défenseurs acharnés, d’attaquants talentueux et d’intérieurs intransigeants.
Un doux mélange que Coach Nelson pouvait doser à sa guise en fonction de ses inspirations du moment comme pendant la finale contre les Russes où, alors que les Américains dominaient la rencontre, Don Nelson mit sur le parquet le 5 suivant : Kevin Johnson, Dan Majerle, Larry Johnson, Alonzo Mourning et Shaquille O’Neal. Un 5 ultra physique, un 5 qui court beaucoup et qui défend le plomb si bien que pendant une période d’un peu plus de 6 minutes les Russes n’ont pas marqué le moindre point !! A noter, tout de même, que sur la période, Dumars a remplacé Johnson à la mène et Coleman a tourné avec O’Neal mais ça n’a rien changé…

Après avoir survolé toutes les rencontres précédentes, ces jeunes joueurs ont, purement et simplement, atomisé la Russie (131 à 97) lors de cette finale. Ce jeune effectif a marqué de son empreinte ces Championnats du Monde à tel point que 3 d’entre-eux ont été nommés dans le meilleur 5 du tournoi : Reggie Miller qui fut intenable au tir pendant toute la compétition, Shawn Kemp qui, à seulement 25 ans, a martyrisé les cercles comme rarement et a assuré le spectacle et enfin, le plus jeune de cette équipe mais aussi le plus dominant, Shaquille O’Neal qui a non seulement été nommé, dans ce 5, au poste de pivot mais qui a également été élu MVP du tournoi. Il faut dire qu’à l’époque, Shaq n’a encore que 22 ans mais il est déjà un monstre capable de démolir tout ceux qui se trouve sur son passage. Quand il arrive à Toronto en 1994, il sort de ses deux premières saisons en NBA. La toute première s’étant soldée par 23,4 points, 14 rebonds et 3,5 contres par match et la deuxième par 29,3 points, 13,2 rebonds et 2,9 contres par matchs, il n’y a donc rien de très étonnant à le voir aussi dominateur au plus haut niveau international. Rien d’étonnant effectivement mais tellement impressionnant à voir ! Aujourd’hui encore, les pivots présents à Toronto, en 1994, font des cauchemars en y repensant et font un détour dès qu’ils voient le chiffre 13…

Et pourtant, malgré cette domination, malgré le spectacle produit, les joueurs légendaires qu’elle comptait dans ses rangs et les résultats fournis, cette Dream Team est aux oubliettes de l’histoire du basket. Une équipe qui a écrasé la concurrence mais à laquelle personne ne pense quand il est question de Team USA tellement sa grande sœur prédomine et s’impose comme LA référence. Une injustice que cet article et le mix qui suit, vont, espérons-le, un peu réparer…

Mix de Clutch-23 sur la Dream Team 2. Encore et toujours des images inédites !! 

L’Affiche du Mix !! 

Affiche


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