[Dossier Cinéma] N°3: Above The Rim (1994)

Le 24 mai 2013 à 18:16 par Leo

Icône posthume d’une immensité lyrique qui ne cesse de fleurir, Tupac Shakur (Gridlock’d, Bullet, Juice) laisse encore aujourd’hui un vide sensible au sein d’une communauté Hip-Hop portant fièrement ses couleurs et gravant les paroles de ses chansons au panthéon des artistes à ne jamais oublier. Dans le rôle de Birdie, un gangster de quartier aux intentions véreuses, il brille en marquant de son aura un long-métrage d’ordre manichéen, représentatif des codes et des dilemmes dictés par l’emprise de la rue.

Aux apparences humoristiques de cet opus, avec notamment le personnage hilarant de Bugaloo incarné par Marlon Wayans (Scary Movies, Requiem For A Dream), s’oppose un aspect plus réfléchi, déchiré en les personnes de Flip (Bernie Mac) et de Tony Shepperd, ancienne étoile montante de son lycée, transpercée en plein vol par les sceptres aiguisés de l’arrogance, lorsque celle-ci prend le dessus sur le talent. Ainsi, l’enjeu orchestré par Jeff Pollack (Le Prince de Bel-Air, Lost And Found) réside dans la prise de décision du héros, Kyle Watson (Duane Martin), au creux de cet équilibre fragilisé par le poids des tentations et de la vanité. Vacillant entre la froideur d’un monde au plus près de la réalité des playgrounds et une dimension plus sombre, à l’image de Tony, antonyme de son frère tyrannique Birdie, hanté par les démons d’un passé douloureux, l’oeuvre se démarque grâce à une vitalité teintée d’optimisme guidant le jeune Kyle Watson à altérer le cours sinueux de sa destinée, en vue d’intégrer l’université de Georgetown qui le propulserait en NBA.

Malgré quelques faux raccords, Above The Rim ravit constamment tout fan de basket-ball car il renferme le souvenir impérissable d’une légende musicale qui dénonce, au regard de son existence tourmentée et poignante, les dangers abyssales de l’univers des gangs. En somme, une morale, mise en relief par l’inoubliable morceau Pain, pleine de vérités et de bons sentiments, sarcastique et tragique par séquences, qui dépasse la hauteur métaphorique des arceaux.

Voici le trailer: