Le richissime oligarque russe, Mikhail Prokhorov, a dépensé sans compter depuis son arrivée à la tête des Nets. Allant même jusqu’à financer en grande partie la nouvelle salle à Brooklyn, le Barclays Center, ainsi qu’un gros montant de Luxury Tax dû aux salaires importants de son effectif fourni en stars.
Même pour Prokhorov, c’est hors de prix…
L’été dernier, à coups de millions, les Nets ont fait signer Deron Williams pour le maximum, ils ont offert de très beaux contrats à Kris Humphries et Gerald Wallace. Côté trades, les nouveaux pensionnaires new yorkais ont récupéré Joe Johnson et son énorme contrat à Atlanta. Le tout en faisant venir Andrey Blatche et Reggie Evans histoire de renforcer le secteur intérieur. Brook Lopez ayant également un gros contrat, la masse salariale de Brooklyn s’élevait cette saison à 83 millions de dollars ! Tout ça pour se faire sortir au courage par des Bulls fortement diminués et inférieurs au niveau talent mais tellement supérieurs en terme de défense et de combat. Et oui, même en NBA, l’argent ne peut pas tout acheter…
L’argent ne peut pas transformer Brook Lopez en un guerrier tel que Noah. L’argent ne peut pas transformer Deron Williams en un vrai meneur d’homme ou Joe Johnson en un joueur régulier. L’argent ne peut pas augmenter le pourcentage de réussite de Reggie Evans aux lancer francs. L’argent ne peut pas faire des Nets un vrai collectif. Bref, l’argent ne peut tout simplement pas procurer une âme à une équipe.
“Les Nets ne sont pas aussi stupides que les Sacramento Kings, mais quand ils deviennent stupides, ils le restent. Quand ils sont derrière, ils ne se battent pas pour passer devant. Finalement, c’est ce qui s’est passé contre les Bulls et c’est tout ce qui importe aujourd’hui.” Steve Rosenbloom, journaliste au Chicago Tribune
En revanche, l’argent va peut-être permettre de faire venir un coach de renom en remplacement de PJ Carlesimo qui ne sera plus sur le banc de Brooklyn la saison prochaine. L’ancien adjoint d’Avery Johnson, débarqué en cours d’année, aura assuré un interim mitigé et n’aura pas été très convaincant en playoffs. On l’a bien vu face aux Bulls, Carlesimo n’a pas vraiment été à la hauteur de l’événement surtout face à un grand tacticien et meneur d’hommes comme Thibodeau qui lui a posé des problèmes qu’il n’a pas su résoudre.
Un exemple frappant dans le match 7 du premier tour : Voyant que Joe Johnson faisait pitié au shoot n’était pas dans un grand soir, le sorcier des Bulls décida de changer ses match-up défensifs. Il fit passer Butler, qui était sur Johnson, sur Deron Williams que Nate Robinson n’arrivait pas à contrôler. Il demanda à Bellinelli de défendre sur JJ car le petit Robinson ne peut vraiment pas tenir en un contre un face au physique de l’arrière des Nets. Et donc, Thibodeau laissa Nate Robinson (1m75, 80kg) s’occuper de Gerald Wallace (2m01,100kg). Sur le papier, un petit meneur pour s’occuper d’un ailier athlétique même si ce dernier n’est pas en confiance, ça paraît assez dingue comme choix de la part d’un coach qui aime la défense.
Mais sur le terrain, cela s’est avéré payant. Certes, Wallace a fait une très belle fin de match mais cet avantage laissé par Chicago n’a pas été suffisamment utilisé par PJ Carlesimo pendant que D-Will devait lui faire face à Jimmy «pot de colle» Butler, que Bellinelli n’avait qu’à laisser Johnson envoyer des briques et que Joakim Noah dominait Brook Lopez dans la raquette. À un moment où les Nets étaient encore dans le match, leur coach n’a pas su trouver les bons systèmes, il n’a pas su s’adapter, demander à ses joueurs d’insister sur Gerald Wallace ou tout simplement tenter de faire jouer Marshon Brooks qui piaffait sur le banc et dont le talent offensif aurait certainement ramené plus de points que J. Johnson. C’est peut-être là dessus qu’il perd définitivement sa place…
Jeff van Gundy et surtout Phil Jackson, qui a été contacté aujourd’hui, sont apparemment les top priorités de Billy King, le General Manager des Nets, pour remplacer Carlesimo même si les noms de Brian Shaw ou Jerry Sloan sont mentionnés. L’ancien coach des Knicks et des Rockets, actuellement commentateur et analyste pour ESPN, semble tenir la corde pour prendre la tête de cet effectif ultra complet et talentueux car il n’est pas gagné que Phil Jackson accepte le challenge proposé. Peut-il apporter ce qu’il manque à ce roster ultra compétitif ? Peut-il rendre cette équipe plus combative et plus régulière ?
Car tout le problème est là. Régularité aussi bien en défense qu’en attaque, combativité et don de soi sont des valeurs qui ne semblent pas faire partie des valeurs prônées chez les Nets. C’est bien dommage car l’effectif est plutôt bien construit d’un point de vue tactique. Deron Williams est un meneur de niveau All Star. Joe Johnson est une énigme mais il a su être clutch dans certains matchs et le jeune Marshon Brooks peut tout à fait le suppléer un match sur deux quand ça ne va pas. CJ Watson apporte une bonne qualité de shoot en sortie de banc. A l’aile, Gerald Wallace reste un poste 3 polyvalent, capable de défendre du poste 2 au poste 4.
A l’intérieur, les Nets possèdent du talent offensif avec Brook Lopez et Andrey Blatche et deux soutiers avec Reggie Evans et Kris Humphries. Sans compter un joueur comme Mirza Teletovic qu’on a peu vu cette saison. Bon nombre de coach rêveraient de disposer d’autant de talents ! Alors, comment renforcer cet effectif ? Faut-il faire de gros échanges ? Si oui, lesquels ? Trouver une franchise prête à accueillir le contrat de Joe Johnson ? Billy King va devoir se creuser les méninges s’il veut améliorer le roster !
Le nouveau coach aura, lui, un axe de travail beaucoup plus évident : faire de ce roster un collectif. Faire comprendre aux joueurs par quels sacrifices passe la victoire et faire de Deron Williams le patron mental dont Brooklyn a besoin sont sûrement les deux clés principales de la prochaine inter saison à Brooklyn. Une grande équipe peut sûrement se construire à coups de millions mais pas en une saison…