NBA et sous médiatisation insupportable en France.
Le 20 avr. 2013 à 17:00 par Alexandre Martin
Samedi dernier, confortablement installé devant un petit match NBA, je jetais en même temps un œil sur une étude de la diffusion des sports à la télévision française en 2012. Une étude assez sérieuse publiée sur le site prezi.com. Comme tous les ans, un profond sentiment d’agacement m’a envahi. Moins de 100 heures, 96 exactement, de basket en 2012 sur les chaînes de la TNT et Canal+ confondues ! Sans surprise très loin derrière le football et le tennis mais également loin derrière le rugby (282 heures) et le cyclisme (131 heures)…
Tout énervé, j’ai profité de la présence de mon frère (31 ans) – qui n’est pas un grand fan de sport en général mais qui apprécie en regarder de temps en temps quand l’occasion se présente – pour organiser un «test en direct» de ses connaissances basket. Je lui ai demandé quels joueurs de basket il connaissait.
Il m’a tout d’abord cité quelques joueurs du piteux Suns contre Wolves que nous regardions mais je l’ai tout de suite arrêté pour lui demander quels étaient vraiment les joueurs qu’il connaissait. Quelques petites secondes de réflexion et un «Michael Jordan !» sortit de sa bouche suivi dans la foulée d’un «Shaquille O’neal». Mais encore ? Là, mon frère m’a parlé d’un certain «James» Barkley. Mon sourire moqueur à cet instant a du lui faire comprendre qu’il y avait un petit couac sur le nom du joueur… Il m’a ensuite cité David Robinson, «lui, je l’aimais bien», Magic Johnson «qui jouait aux Lakers» et un certain Mugsy «Bugs». Sourire moqueur.
Je l’arrêtais à nouveau pour lui demander s’il connaissait des joueurs actuels. Tony Parker lui vint en premier à l’esprit suivi de «Noah». Normal, ils sont français et médiatisés. Il me cita ensuite Pau Gasol «l’Espagnol qui nous bat à chaque fois», puis un certain «Djao» un grand chinois «Immmense»… Sourire moqueur. Enfin, il mentionna Kobe Bryant puis c’est «à peu près tout» m’a-t-il dit…
Cette discussion est très représentative de la sous médiatisation dont est victime le basket en France et notamment son fleuron qu’est la NBA. Un amateur de sport lambda est capable de vous sortir la dernière composition de l’équipe de France de foot. Il est capable de vous parler des derniers exploits de Jo-Wilfried Tsonga, de vous faire la liste des derniers produits dopants en vogue dans le cyclisme ou de vous expliquer que le Quinze de France a raté son tournoi des 6 Nations.
A côté de ça, il ne sait pas ce qu’ont fait les Bleus du basket au derniers JO, si ce n’est qu’ils se sont fait sortir par l’Espagne. Peut-être pire encore, il n’a jamais entendu parler d’un joueur comme Lebron James, en NBA depuis 10 ans, le meilleur joueur de la planète depuis quelques années maintenant et ultra médiatisé outre Atlantique. Inconnu au bataillon ! Tim Duncan, Kevin Garnett, Vince Carter, Steve Nash, Blake Griffin, Kevin Durant ou encore Brian Scalabrine : inconnus !
Et pourtant, devant un match, rares sont ceux qui n’apprécient pas le spectacle proposé par le basket. Amateurs de sport, éclairés ou non, prennent toujours du plaisir devant cette discipline aérienne et dynamique où il se passe en permanence quelque chose. Attention, chacun ses goûts, je ne critique pas ceux qui aime regarder du rugby, du cyclisme, de l’athlétisme ou quoique ce soit d’autre. Mais, comment un sport aussi spectaculaire – qui compte plus de licenciés en France (environ 460 000) que le rugby (environ 440 000) et que le cyclisme (environ 115 000) – peut-il être aussi sous représenté dans nos médias ?
Alors, je veux bien entendre l’argument qui consiste à dénigrer la Pro A, à dire que le niveau n’est pas satisfaisant. Ok, pourquoi pas. Mais la NBA ? L’euroligue ? Beaucoup de joueurs Français jouent dans la grande ligue et dans les plus grands clubs européens. Certains sont mêmes parmi les meilleurs et nos chaînes de télé n’en parlent que très très rarement.
Récemment, la chaîne BeInSport s’est emparée des droits de la NBA en France et a l’air décidée à diffuser du basket américain sur une base quasi journalière avec, en plus, des émissions de qualité, des grands formats, des reportages, des débats animés par des pros, et des playoffs qui commencent aujourd’hui à une heure raisonnable pour nous européens… A la bonne heure ! Espérons que ça dure. Espérons que ce soit le début d’une nouvelle ère pour la grosse balle orange. Espérons que ce soit la fin de cette sous médiatisation insupportable du basket en France.
Espérons…