La March Madness pour les nuls : comment fonctionne le tournoi NCAA qui nous ambiance chaque année ?
Rendez-vous incontournable du printemps, la March Madness est le seul événement sportif américain qui peut concurrencer les audiences du Super Bowl. Pour les fans de NBA comme nous, le NCAA Tournament est aussi l’occasion de suivre les exploits universitaires des stars de demain.
L’origine de la March Madness
Créée en 1939, la March Madness (littéralement “folie de mars”) est un tournoi à élimination directe dont le gagnant est désigné champion national de College Basketball aux États-Unis. Il y a 68 équipes sur la ligne de départ mais il n’en reste qu’une au terme des 67 matchs disputés en l’espace des trois semaines de compétition. L’élimination directe est le détail qui fait de ce tournoi un moment incontournable du calendrier sportif : les meilleurs ne sont pas à l’abri d’une erreur, et les plus faibles ne laissent jamais passer une occasion pour réaliser un upset. Toutes les cartes sont redistribuées avant le tournoi et une équipe qui cartonne en saison régulière ne sera pas forcément aussi performante pendant la March Madness.
Pour sélectionner les équipes participantes, la NCAA invite les champions des 32 Conférences de Division I alors que les 36 meilleures équipes restantes sont annoncées lors du Selection Sunday. Chaque année, une équipe d’experts se réunit pour désigner les équipes qui seront rattrapées. Certaines sont évidentes, d’autres moins et certaines facs sont laissées sur le carreau. Le Selection Sunday laisse toujours place à des scènes de joie ou de tristesse sur les campus : les réactions au sein des universités qui apprennent en direct leur qualification ou non sont toujours très émouvantes. Évidemment, Les critiques vont bon train après le Selection Sunday, critiquant le caractère subjectif des choix du comité, mais c’est un passage obligé pour les facs qui marque aussi le début du tournoi.
Road to the Final Four
Une fois les équipes sélectionnées, elles sont classées et dispatchées dans quatre régions. Les quatre meilleures équipes vont chacune dans une région différente afin qu’elles ne puissent pas se rencontrer avant le Final Four. Il en va de même pour les quatre #2, puis les #3 et ainsi de suite jusqu’à ce que les 68 équipes soient classées. Le seeding est également en partie subjectif mais doit suivre certaines règles : aucun match opposant deux équipes de la même Conférence ne doit avoir lieu avant les finales régionales. De plus, durant les deux premiers tours (en excluant le First Four), aucun match qui s’est déjà joué en saison régulière ou lors de la March Madness précédente ne doit avoir lieu.
Le tournoi en lui-même se divise en six étapes. Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que 68 équipes, ça ne colle pas pour une division dans quatre régions. C’est pour cette raison que huit équipes participent à un tour préliminaire : le First Four. Les quatre champions de Conférence les moins bien classés, et les quatre équipes les moins bien classées tout court s’affrontent. Quatre équipes sont éliminées et il ne reste plus que 64 équipes (les éliminées participent à un autre tournoi organisé par la NCAA, pour les équipes plus faibles). Ensuite, les tours s’enchaînent : le Round of 64, le Round of 32, le Sweet Sixteen, l’Elite Eight et enfin le fameux Final Four. Après deux jours de tournoi, la moitié des équipes sont déjà éliminées. Le week-end suivant, il ne reste déjà plus que 16 équipes. C’est là que les choses sérieuses commencent : l’Elite Eight correspond aux quatre finales de chaque région, dont les vainqueurs seront champions régionaux. Mais ce titre n’intéresse en rien ces facs : seul le Final Four compte.
Le moment le plus connu du tournoi est celui où il ne reste plus que quatre équipes. Le Final Four correspond ainsi aux demi-finales et à la finale du tournoi, qui désignent le champion national dans des stades de football plein à craquer. La région du seed #1 est opposée à la région où se trouve l’équipe #4, et celle où se trouve l’équipe #2 à celle où du seed #3. Le Final Four est le moment le plus intense de la saison, que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes. Un moment magique et hors du commun par rapport à n’importe quel autre match de basket dans la saison, à suivre absolument pour vibrer avec les fans déjantés de la NCAA ! Même un 1-on-1 entre Michael Jordan et LeBron James serait moins intéressant que le Final Four.
Le March Madness en dehors des parquets
La March Madness est tellement dingue qu’elle se joue presque autant sur qu’en dehors des parquets. Les fans NCAA sont déjà réputés pour être déjantés et passionnés lorsqu’il faut soutenir leur équipe. Mais à la March Madness, tout est multiplié par 10… Des cars viennent par centaines sur les lieux de matchs pour permettre aux supporters de suivre leur équipe. Si, pendant la saison régulière, les joueurs ont un public soit 100% avec eux, soit 100% contre eux, la situation est différente pendant le tournoi : les deux students sections sont là pour mettre le feu aux tribunes et c’est à celle qui fera le plus de bruit que reviendra la victoire. Les facs s’affrontent aussi littéralement dans les tribunes à coups de chants et de pancartes. Après l’annulation du tournoi en 2020 et une édition 2021 organisée dans une bulle, à Indianapolis, le retour des kops étudiants a fait grand bien en 2022.
Enfin, comment parler de March Madness sans parler de bracketology ? Comme son nom l’indique, c’est une vraie science aux États-Unis. Plusieurs sites proposent aux fans de pronostiquer l’intégralité du tournoi en remplissant leurs brackets, autrement dit leur tableau. Certaines entreprises ou hommes d’affaires proposent des lots démesurés à celui qui pronostiquera correctement les 67 matchs. La chose est impossible et c’est ce qui rend les prix plutôt alléchants, souvent jusqu’au million de dollars… Pour aider les fans, certains comptent sur les experts qui envahissent les plateaux pour exposer leurs théories à cette période de l’année et donner leurs propres pronostics. D’autres tentent de s’en remettre à la superstition et les jeux tous plus insensés les uns que les autres ne manquent pas à la télévision pour pronostiquer. Des courses de souris représentant les équipes ont par exemple lieu chaque année, entre autres… Les insiders des télés, radios, presses papier, fans, coachs, anciens joueurs etc.. Du simple fan à Barack Obama, tout le monde s’y essaye ! Le dieu vivant du bracket se nomme Gregg Nigl et a réussi à avoir 49 bons pronostics consécutifs avant de se planter.
Le bracket de la March Madness 2024 est disponible juste ici, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour patienter jusqu’au début du tournoi et on vous souhaite d’avoir le nez fin. Dans le pire des cas, c’est toujours une bonne façon de s’amuser et de commencer à creuser un peu pour découvrir qui sont les stars de la saison en NCAA. Même si le succès sur les planches universitaires ne garantit pas toujours de briller en NBA, c’est quand même un bon début et une belle scène médiatique pour se faire voir par les scouts et par les fans.
Le palmarès du NCAA Tournament
Année | Champion | MOP |
2023 | UConn | Adama Sanogo |
2022 | Kansas | Ochai Agbaji |
2021 | Baylor | Jared Butler |
2020 (annulé) | ||
2019 | Virginia | Kyle Guy |
2018 | Villanova | Donte DiVincenzo |
2017 | UNC | Joel Berry |
2016 | Villanova | Ryan Arcidiacono |
2015 | Duke | Tyus Jones |
2014 | UConn | Shabazz Napier |
2013 | Louisville | Luke Hancock |
2012 | Kentucky | Anthony Davis |
2011 | UConn | Kemba Walker |
2010 | Duke | Kyle Singler |
2009 | UNC | Wayne Ellington |
2008 | Kansas | Mario Chalmers |
2007 | Florida | Corey Brewer |
2006 | Florida | Joakim Noah |
2005 | UNC | Sean May |
2004 | UConn | Emeka Okafor |
2003 | Syracuse | Carmelo Anthony |
2002 | Maryland | Juan Dixon |
2001 | Duke | Shane Battier |
2000 | Michigan State | Mateen Cleaves |
1999 | UConn | Richard Hamilton |
1998 | Kentucky | Jeffrey Sheppard |
1997 | Arizona | Miles Simon |
1996 | Kentucky | Tony Delk |
1995 | UCLA | Ed O’Bannon |
1994 | Arkansas | Corliss Williamson |
1993 | UNC | Donald Williams |
1992 | Duke | Bobby Hurley |
1991 | Duke | Christian Laettner |
1990 | UNLV | Anderson Hunt |
1989 | Michigan | Glen Rice |
1988 | Kansas | Danny Manning |
1987 | Indiana | Keith Smart |
1986 | Louisville | Pervis Ellison |
1985 | Villanova | Ed Pinckney |
1984 | Georgetown | Patrick Ewing |
1983 | NC State | Hakeem Olajuwon |
1982 | UNC | James Worthy |
1981 | Indiana | Isiah Thomas |
1980 | Louisville | Darrell Griffith |
1979 | Michigan State | Magic Johnson |
1978 | Kentucky | Jack Givens |
1977 | Marquette | Butch Lee |
1976 | Indiana | Kent Benson |
1975 | UCLA | Richard Washington |
1974 | NC State | David Thompson |
1973 | UCLA | Bill Walton |
1972 | UCLA | Bill Walton |
1971 | UCLA | Howard Porter |
1970 | UCLA | Sidney Wicks |
1969 | UCLA | Kareem Abdul-Jabbar |
1968 | UCLA | Kareem Abdul-Jabbar |
1967 | UCLA | Kareem Abdul-Jabbar |
1966 | UTEP | Jerry Chambers |
1965 | UCLA | Bill Bradley |
1964 | UCLA | Walt Hazzard |
1963 | Loyola (IL) | Art Heyman |
1962 | Cincinnati | Paul Hogue |
1961 | Cincinnati | Jerry Lucas |
1960 | Ohio State | Jerry Lucas |
1959 | California | Jerry West |
1958 | Kentucky | Elgin Baylor |
1957 | UNC | Wilt Chamberlain |
1956 | San Francisco | Hal Lear |
1955 | San Francisco | Bill Russell |
1954 | La Salle | Tom Gola |
1953 | Indiana | B.H. Born |
1952 | Kansas | Clyde Lovellette |
1951 | Kentucky | Bill Spivey |
1950 | CCNY | Irwin Dambrot |
1949 | Kentucky | Alex Groza |
1948 | Kentucky | Alex Groza |
1947 | Holy Cross | George Kaftan |
1946 | Oklahoma State | Bob Kurland |
1945 | Oklahoma State | Bob Kurland |
1944 | Utah | Arnold Ferrin |
1943 | Wyoming | Ken Sailors |
1942 | Stanford | Howard Dallmar |
1941 | Wisconsin | John Kotz |
1940 | Indiana | Marvin Huffman |
1939 | Oregon | Jimmy Hull |
Source texte : NCAA
Source image : YouTube/March Madness