Comme “Malice at the Palace”, ces grosses bagarres ont marqué l’histoire du sport
Le 19 nov. 2024 à 15:27 par Thibault Mairesse
“Malice at the Palace”, la bagarre la plus connue de l’histoire du basket-ball, fête ses 20 ans aujourd’hui. Il faut dire qu’un affrontement entre des fans et des joueurs, forcément ça marque les esprits. Depuis, d’autres sports ont connu de très grosses bastons. Petit tour d’horizon.
Pourquoi Malice at the Palace a marqué l’histoire ?
Retour au regretté Palace d’Auburn Hills en ce soir du 19 novembre 2004.
Les Pistons reçoivent les Pacers et la rencontre prend un tournant assez spectaculaire dans les dernières minutes, après une grosse faute de Ron Artest sur Ben Wallace. Pour commencer, une première bagarre éclate entre plusieurs joueurs, mais ça à la limite, ce n’est pas nouveau. Car si ça s’était arrêté là, on n’en parlerait pas 20 ans plus tard.
Pour se calmer les nerfs, Artest part s’allonger sur la table de marque et il reçoit un gobelet venu des tribunes. Son sang ne fait qu’un tour et il monte dans les gradins à la recherche du fameux supporter qui vise sacrément bien, il faut le souligner. Le Pacer pense avoir trouvé l’auteur du geste et lui envoie une grosse mandale. Pas de bol, ce n’était pas la bonne personne. En clair, il y a un mec qui a pris une droite alors que c’est son pote qui a balancé le gobelet. Pas de chance.
20 years ago today, Malice at the Palace. pic.twitter.com/7sIeTcqiyT
— TodayInSports (@TodayInSportsCo) November 19, 2024
Ron Artest n’est pas seul à disjoncter puisque Stephen Jackson l’accompagne et distribue des droites comme si c’était Obélix face à l’armée romaine. Jermaine O’Neal, l’autre star des Pacers, envoie lui un coup de poing dans le visage d’un fan des Pistons qui cherchait les problèmes sur le parquet du Palace (WTF ?!?). La situation est hors de contrôle. Pour la première fois de l’histoire de la NBA, des joueurs et des fans en viennent aux mains. Pas certain que ce soit un service inclus dans le prix du billet.
Les sanctions de la NBA sont exemplaires. Ron Artest prend notamment… 86 matchs de suspension, Stephen Jackson en prend 30, et l’affaire finit même devant la justice. Plus largement, cette bagarre qui prendra le nom de “Malice at the Palace” marque l’histoire du sport, et est souvent remis sur la table quand un malheureux événement de ce genre survient à nouveau.
2021 : Nice – Marseille, Dimitri Payet reçoit une bouteille d’eau
Ahhh le derby de la Méditerranée, l’OGC Nice d’un côté, l’Olympique de Marseille de l’autre. Pour la troisième journée de la saison 2020-21, les deux clubs du sud se retrouvent. Avant de rentrer dans le concret, petite remise en contexte. La Ligue 1 vient de reprendre ses droits après un exercice 2019-20 qui n’a pas pu aller à son terme à cause du COVID-19. Certains supporters ont dû oublier comment se comporter en tribunes.
Si on commence par évoquer ce triste événement pour le football français, c’est parce que c’est celui qui ressemble le plus à Malice at the Palace. Dimitri Payet endosse le rôle de Ron Artest dans cette adaptation. Sur un corner, le meneur de jeu phocéen reçoit plusieurs bouteilles d’eau. À un moment donné, le numéro 10 vrille et en renvoie une vers son propriétaire. Un geste d’humeur que les Niçois n’apprécient que très moyennement. Ils décident de descendre aux abords de la pelouse histoire de se faire entendre. Sauf que l’OM de cette époque est composé de quelques fortes têtes à commencer par Alvaro Gonzalez, qui n’hésite pas à répondre. C’est la goutte de trop qui fait basculer le match dans la mêlée générale. Les supporters envahissent la pelouse et se battent avec les joueurs marseillais.
Pendant plusieurs minutes, comme à Detroit en 2004, joueurs et supporters s’échangent les coups avant d’enfin être séparés.
Côté sanction, l’OGC Nice a perdu un point et le match a dû être rejoué à huis clos, et cinq supporters niçois sont bannis à vie de l’Allianz Riviera et de tous les matchs impliquant l’Olympique de Marseille sur le territoire français.
2009 : Fluminense – Cerro Porteño, une demi-finale qui tourne mal
Pour le deuxième match de cette liste, on reste dans le football, mais on change de continent. Direction l’Amérique du Sud et ce match de demi-finale de la Copa Sudamericana de 2009 entre les Brésiliens de Fluminense et les Paraguayens de Cerro Porteño.
La bagarre ne vient pas de nulle part et connaît des premiers remous dès le match aller que Cerro Porteño parvient à remporter non sans mal.
Pour la deuxième rencontre, direction le mythique Maracana de Rio de Janeiro, un stade exclusivement (ou presque) aux couleurs brésiliennes parce qu’un souci dans la distribution des places n’a pas permis aux supporters paraguayens de faire le déplacement en nombre.
Fluminense mène au score et s’offre l’occasion de filer vers les tirs au but. Les joueurs et le staff de Cerro Porteño comprennent que les Brésiliens ont l’avantage à tous les niveaux et les nerfs sont un peu tendus. À la fin du match, le ciel tombe sur la tête des Paraguayens avec un dernier but de Conca dans le temps additionnel. Là aussi, c’est le point de non-retour. Les visiteurs explosent et s’en prennent aux Brésiliens. La bagarre n’implique pas seulement les joueurs, mais aussi le staff technique. Tous les éléments qui forment une grosse castagne sont présents : des coups de poing, des coups de pied, et même des coups de genou à la volée. Le tout pendant de longues minutes avant que la sécurité ne parvienne enfin à séparer tous les combattants.
Finalement, Cerro Porteño perd ce match et Fluminense part en finale de la compétition.
Fluminense vs Cerro Porteño 🚬
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— Fodboldworld (@fodboldword) March 19, 2024
2006 : FIU – Miami, la plus grosse bagarre du football universitaire
On reste en Amérique, mais on part en direction des États-Unis pour troquer le ballon rond contre le ballon ovale du football américain.
Cette affiche entre FIU et Miami n’avait vraiment pas de quoi susciter une quelconque tension. Les FIU Panthers étaient une mauvaise équipe à 0-6 au moment des faits, tandis que les Miami Hurricanes avaient des ambitions plus importantes. Le seul point commun entre ces deux équipes : elles viennent toutes les deux de Floride. Est-ce une raison suffisante pour justifier un dérapage ? Certainement pas parce que sinon, on aurait un duel entre Paolo Banchero et Jimmy Butler à chaque Magic – Heat.
Retour en octobre 2006 à l’Orange Bowl de Miami, le stade est plein à craquer avec 51 000 spectateurs. Comme prévu, le match n’est pas serré et les Hurricanes déroulent. James Bryant provoque lors de la célébration d’un touchdown et c’est la goutte de trop pour les Panthers. FIU n’allait pas se faire rouler sans se battre. Littéralement. Place à la baston !
La mêlée éclate et là c’est littéralement la foire. Entre coups de pieds, coups de poings, coups de casque et prises de catch (oui, oui), tout y passe. Comme d’habitude, il faut de longues minutes avant que les arbitres et la sécurité ne parviennent à séparer les belligérants, à savoir l’intégralité des membres des deux équipes.
Niveau sanction, 31 joueurs ont écopé d’au moins un match de suspension. Côté médiatique, comme pour Malice at the Palace, les problèmes de discipline des jeunes de l’époque ont été pointés du doigt. La fac de FIU a été accusée de vouloir se faire un nom à tout prix, y compris en usant de la violence.
2012 : Jeff Gordon vs Clint Bowyer, de la voiture à la castagne, il n’y a qu’un pas
Pour finir ce tour d’horizon, on reste au pays de l’Oncle Sam, mais on laisse le ballon au vestiaire pour le sport automobile. En théorie, il est difficile d’en venir aux mains dans un sport où il y a peu voire aucun contact physique. La Sprint Cup Series de 2012 en NASCAR signe une exception à la règle.
Tout au long de cette saison, Jeff Gordon et Clint Bowyer ont été en compétition et ont eu plusieurs altercations à cause de divers accrochages. Le pinacle de cette animosité est atteint le 13 novembre 2012 à l’occasion d’une course sur le circuit de Phoenix.
Les deux pilotes sont, encore une fois, au coude-à-coude, mais c’est Jeff Gordon qui est devant. Le pilote n’a pas oublié son passé tumultueux avec Clint Bowyer. Il a donc l’idée de génie (non) d’attendre que son concurrent le rattrape pour le percuter et envoyer les deux véhicules dans le mur (accompagnés par celui de Joey Logano, qui n’avait rien demandé).
Dès lors, c’est l’enflammade. L’équipe de Clint Bowyer se dirige vers le véhicule de Jeff Gordon pour régler ses comptes avec le pilote. Sauf que sur leur route, ils croisent les mécaniciens de Jeff. La bagarre des mécanos éclate. Les deux pilotes essayent aussi d’en venir aux mains, mais la sécurité intervient avant.
Niveau sanction, Jeff Gordon a pris 100 000 dollars d’amende et un retrait de 25 points au championnat. Un événement qui n’a pas dérangé les fans. Selon eux, cela illustre simplement l’intense esprit de compétition existant en NASCAR.