Lancers-francs, défense, nerfs : quels sont les axes d’amélioration de Luka Doncic aujourd’hui ?
Le 19 oct. 2024 à 14:26 par Clément Hénot
Luka Doncic est déjà dans le Top 10 des meilleurs joueurs de la NBA actuelle, et il n’est clairement pas 10è. Pourtant, le Slovène dispose encore d’une certaine marge de progression, et une fois cette marge comblée, il pourrait bien être encore plus difficile à défendre. Mais quels sont aujourd’hui ces principaux axes d’amélioration ?
Cette phrase peut sembler loufoque, tant Luka Doncic est monstrueux à l’heure actuelle, lui qui vient de conduire les Mavericks aux troisièmes Finales NBA de leur histoire, malheureusement perdues 4-1 face aux Celtics. Mais oui, Luka Doncic peut encore s’améliorer et devenir un joueur encore plus complet, imprévisible et indéfendable. La concurrence est d’ores et déjà prévenue, il faudrait se lever de bonne heure pour le stopper en cas de progrès. Mais encore faut-il que ces améliorations voient le jour, et on va d’ailleurs en venir au fait désormais.
Vous vous demandez sûrement “mais comment peut-on parler des axes de progression d’un joueur cinq fois All-Star en six saisons et qui est leader de son équipe aux points, aux rebonds et aux passes ?” Justement, on y vient.
Tout d’abord, les lancers-francs représentent l’un des rares points où le Slovène peut pêcher en NBA. Lui qui parvient très souvent à gratter des fautes et se retrouver sur la ligne des lancers-francs chaque soir… en laisse bien souvent échapper quelques uns. Ses moyennes en carrière ? 74,7%, 6,2 lancers marqués par matchs contre 8,3 tentés. Coucou les matheux, cela fait deux points qui s’échappent par match. Et encore, cela représente une moyenne, car Luka Magic est capable de complètement se trouer sur la ligne. Lors des dernières Finales, c’est encore pire avec seulement 58,6% de tentatives converties, 3,4/5,8 en moyenne, ça fait tâche, et contre les C’s cela ne pardonne pas.
Au vu de la fréquence à laquelle il se rend sur la ligne après avoir gratté des fautes, Luka Doncic doit impérativement… corriger le tir, dans les deux sens du terme (Jean Bloguin, humoriste), s’il ne veut plus que ses loupés puissent causer du tort à sa team. Son style de jeu lui permet d’avoir cet avantage dans sa besace, à lui de l’utiliser à bon escient et de ne pas en abuser, sous peine de parfois voir le corps arbitral rechigner à lui donner des coups de sifflet, ce qui nous amène d’ailleurs à un nouveau point d’amélioration possible pour le natif de Ljubjana.
Il n’est pas rare non plus de voir Luka perdre ses nerfs face aux arbitres, qu’il estime trop coulants sur certaines actions. Cependant, il a pris la (mauvaise) habitude de se plaindre quand c’est le cas, et parfois même de sortir de son match lorsque cet élément du jeu ne tourne pas en sa faveur. Ce qui peut résulter en pas mal de fautes techniques et d’exclusions. Luka Doncic a pris pas moins de 72 techniques dans sa carrière (5, 9, 15, 15, 15 et 13 fois de sa première à sa dernière saison), et a été exclu 4 fois en tout depuis son arrivée aux Mavs. Cela fait un petit paquet pour le joueur de 25 ans, qui ne parvient pas à se canaliser et peut donc péter des câbles à intervalles réguliers.
Un autre aspect où le numéro 77 doit indéniablement travailler ? Sa défense… Régulièrement ciblé par les attaquants adverses, il est tout simplement trop limité pour rivaliser face aux meilleurs attaquants dans sa moitié de terrain, et son manque d’envie n’arrange pas spécialement son cas. De plus, lui qui devient rapidement tout rose après deux allers-retours, façon Kevin De Bruyne, n’a peut-être tout simplement pas assez de jus pour protéger son panier. Ceci pourrait également s’expliquer par son hygiène de vie de camionneur, et son régime à base de chichas goût fruit de la passion ou de bières pils. Luka Doncic aime la vie et les petits plaisirs qu’elle peut offrir, c’est un fait, mais cet aspect fait aussi partie des interrogations concernant le joueur, et il devra changer ça s’il ne veut pas voir sa carrière décliner prématurément à cause d’un physique qui ne suit plus.
Son tir à 3-points pourrait également être plus fiable. Avec 34,7% de loin en carrière, il n’est pas une menace régulière derrière l’arc même s’il a beaucoup progressé la saison passée, avec un exercice à 38,2% depuis la statue de Dirk. En s’améliorant du parking, Luka Doncic deviendra assurément impossible à défendre, lui qui sait jouer des coudes sous les panneaux pour finir avec la faute ou envoyer un énorme step-back pour crucifier son défenseur. S’il ne peut faire aucun des deux, il trouvera forcément un coéquipier démarqué et mieux placé que lui pour sanctionner, c’est la règle.
Disclaimer un peu tardif : cet article n’a absolument pas vocation à descendre en flèche Luka Magic, qui est déjà infernal sur quasiment tous les compartiments du jeu, mais en corrigeant ces derniers petits défauts, qui purent contribuer à le priver du titre NBA cet été, le Slovène sera assurément un OVNI dans cette ligue, un de plus au Texas. Les axes d’améliorations du finaliste malheureux sont connus de tous, et probablement de lui-même aussi, alors au boulot, y a un trophée Maurice Podoloff et un trophée Larry O’Brien à aller chercher cette saison !