Minnesota Timberwolves : une équipe moins forte en 2025 pour un meilleur avenir ?

Le 15 oct. 2024 à 14:10 par Thibault Mairesse

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Source image : NBA League Pass

Les Minnesota Timberwolves ont fait un choix fort durant l’intersaison en transférant l’un des visages de la franchise, à savoir Karl-Anthony Towns (contre Julius Randle et Donte DiVincenzo). Un mouvement qui peut poser question sur le court terme mais qui semble avoir été réalisé à travers une vision à moyen/long terme.

Julius Randle aux Wolves : un projet dont on peut douter ?

À l’annonce du trade qui envoie Julius Randle en direction de la tanière des Loups, la question du fit a directement été posée.

Sur le papier, on a du mal à voir comment Beyblade peut offrir un meilleur apport que Karl-Anthony Towns. Il faut dire que KAT est capable de bien mieux s’écarter du panier que ne peut le faire Randle. On parle tout de même d’un joueur considéré comme l’un des meilleurs shooteurs extérieurs de l’histoire de la NBA avec une moyenne de quasiment 40% en carrière derrière l’arc. Là où son successeur est juste un shooteur moyen capable d’avoir des coups de chaud (33% de loin en carrière). Randle est également un attaquant qui a besoin du ballon pour être productif (24 points, 9 rebonds, 5 passes l’an passé) et qui a tendance à jouer plus près du cercle. Au niveau de la complémentarité avec Anthony Edwards et Rudy Gobert, on peut donc avoir des doutes.

KAT a aussi présenté des qualités défensives bien plus intéressantes que son remplaçant, sans être pour autant un foudre de guerre. Le gros chat permettait de défendre sur des intérieurs qui jouent plus au large afin de laisser Rudy Gobert être la véritable tour de contrôle à l’intérieur. On se rappelle aussi que Towns avait plutôt fait un bon boulot sur Nikola Jokic lors des derniers Playoffs NBA. Cela avait aidé les Wolves à sortir les champions en titre, symbolisant dans le même temps ses progrès défensifs. Julius Randle, lui, n’est clairement pas réputé pour sa défense.

Dernier point qui peut remettre en question l’intégration long-terme de Julius Randle : sa situation contractuelle. Le nouveau venu dispose d’une player option à la fin de la saison, ce qui signifie qu’il peut devenir agent libre dès 2025. Et s’il décide de prendre les 30 millions de dollars que lui promet cette option en 2025-26, Randle restera une année supplémentaire. Mais au plus tard, Julius arrivera en fin de contrat en 2026, ce qui peut forcer les Wolves à refaire un transfert d’ici là pour récupérer une contrepartie en échange, si Randle n’entre plus dans le projet.

En partant de ce postulat, on peut douter concernant la viabilité du projet Julius Randle chez les Minnesota Timberwolves, même si le nouveau loup coûte quasiment deux fois moins cher que l’animal exilé en direction de la Big Apple.

Plus de flexibilité pour entourer Anthony Edwards

Sans surprise, le transfert de Karl-Anthony Towns est, avant tout, un move financier. KAT possède un contrat pour le moins imposant, plus long et plus cher que celui de Randle. Le gros minou peut toucher plus de 60 millions de dollars pour la saison 2027-28.

Dans le cadre d’un CBA plus dur que jamais avec les équipes les plus dépensières, avoir un joueur qui touche autant d’argent bloque considérablement le champ d’horizon de Minnesota. Dit autrement, les Wolves allaient être bloqués avec le trio Anthony Edwards – Rudy Gobert – Karl-Anthony Towns (135 millions de dollars à eux trois) sans n’avoir aucune marge de manœuvre pour ajuster l’effectif en cas de besoin.

Il fallait donc évacuer un des membres du trio et le plus imposant, c’était KAT.

Si sur le papier les Loups semblent peut-être moins menaçants cette année, la franchise de Minneapolis s’offre plus de flexibilité pour les années à venir. On parle tout de même d’un différentiel de… 157 millions de dollars entre le contrat de Karl-Anthony Towns et celui de Julius Randle. Le premier entre en effet dans un deal de 220 millions qui dure jusqu’en 2028, le second ne possède plus que 63 millions sur son deal actuel (avec la player option de 2025-26). De quoi se donner une plus grande marge de manœuvre pour entourer Anthony Edwards afin de constituer une réelle armée prête à soulever un jour le Larry O’Brien Trophy.

Cette vague de recrutement a déjà commencé avec l’arrivée de Donte DiVincenzo, dans le package de Julius Randle. Un excellent sniper qui arrive dans la force de l’âge d’un joueur NBA puisqu’il n’a que 27 ans. Il peut s’inscrire dans la durée à Minneapolis (sous contrat jusqu’en 2027 à un peu plus de 10 millions la saison, l’un des meilleurs contrats NBA aujourd’hui).

Autre joueur à surveiller : Naz Reid. Le Sixième Homme de l’année risque de voir son rôle se développer davantage cette saison notamment parce qu’il présente une complémentarité pas inintéressante avec Rudy Gobert, avec une capacité à sortir au large parfaite quand vous avez un pivot comme Gobzilla à vos côtés. Naz Reid arrive en fin de contrat en 2025 (player option en 2025-26) et il faudra le prolonger assez vite. Avec le départ de KAT, les négociations devraient être un plus faciles.

Ainsi, Minny devrait avoir sécurisé DiVincenzo, Naz Reid et Jaden McDaniels pour – au minimum – le terme de la saison 2026-27. Trois joueurs avec un profil très différent, qui ont tous moins de 28 ans et qui présentent encore une marge de progression intéressante.

De bon augure pour construire un projet viable et à succès autour d’Ant-Man ?

À quoi s’attendre pour cette saison des Minnesota Timberwolves ?

C’est bien beau de se projeter sur l’avenir de Minnesota, mais il y a une saison à jouer et elle débute dans une semaine tout pile.

Pour les Timberwolves, Julius Randle sera à surveiller attentivement pour une chose : savoir ce qu’il vaut. S’il revient au niveau qui était le sien à New York (All-Star voire All-NBA), il pourrait ne pas prendre sa player option et tester le marché en 2025. Pour prolonger aux Wolves ou signer ailleurs ? L’avenir nous le dira. En tout cas, plusieurs scénarios semblent possibles cette année. Soit Randle s’intègre très bien à Minnesota pour prendre part au projet ambitieux des Wolves, soit il correspond mal au jeu des Wolves et reviendra rapidement dans les rumeurs de transfert. Il n’est pas impossible de voir ce bon vieux Julius partir en cours de saison contre des pièces plus intéressantes.

Autre point à surveiller, le développement des jeunes. Le rookie Rob Dillingham (8e choix de la Draft 2024) débarque dans le Minnesota pour pallier Mike Conley dans un profil très différent, mais pourtant complémentaire. Mikey est plus défensif tandis que Robbie est plus offensif. Les deux faces d’une même pièce qui permettent aux Wolves d’avoir une belle profondeur sur les lignes arrières (en plus, DiVincenzo pourrait aussi jouer meneur derrière Conley). Le seul point d’interrogation est de savoir jusqu’à quand Conley va pouvoir maintenir son niveau très solide, lui qui a déjà 37 balais.

Bien sûr, comment ne pas évoquer Rudy Gobert et Anthony Edwards. Le premier peut écrire l’histoire en devenant le premier joueur à soulever cinq titres de Défenseur de l’année. Le second doit pouvoir s’immiscer dans la course au titre de MVP et cela passe bien sûr par une solide saison collective de sa meute. Si le leader défensif et le leader offensif de Minnesota sont au top niveau, il faudra quoi qu’il arrive compter sur les Wolves pour continuer sur leur lancée de l’an passé.

Pour résumer, même si le chemin pris par les Minnesota Timberwolves est assez particulier vu le contexte sportif et financier (d’autant plus qu’on n’a même pas abordé la vente de la franchise dans cet article), il n’en reste pas moins que les hommes de Chris Finch doivent continuer d’avoir des hautes ambitions pour la saison à venir.


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