Walker Kessler, c’est quoi le problème ?

Le 01 oct. 2024 à 14:42 par Nicolas Meichel

Walker Kessler Jazz 3 juillet 2024
Source image : YouTube

Sélectionné en 22e position de la Draft NBA il y a deux ans, Walker Kessler semblait représenter un pilier de la reconstruction du Jazz après une très belle saison rookie 2022-23. Mais un an plus tard, ce sont surtout les doutes qui entourent le jeune pivot d’Utah.

Une saison rookie hyper prometteuse

On a peut-être tendance à l’oublier mais dans la Course au Rookie de l’Année 2023, Walker Kessler faisait partie des finalistes avec Paolo Banchero et Jalen Williams. Terminant finalement troisième (avec une nomination All-Rookie et une sélection au Rising Stars Game), le pivot formé à Auburn avait eu un très bel impact lors de sa première saison NBA au Jazz.

Un impact avant tout défensif, avec 8,4 rebonds et 2,3 contres de moyenne en seulement 23 minutes par match. Des stats auxquelles il faut ajouter 9,2 points en attaque, avec une grosse efficacité de 72% au tir dans un rôle limité de finisseur. Kessler avait notamment marqué les esprits en sortant plusieurs perfs XXL en deuxième partie de saison : 20 points – 21 rebonds face aux Wolves, 17 points – 16 rebonds contre les Hornets, 31 points – 11 rebonds sur les Kings, ou encore 17 points – 14 rebonds – 7 contres face aux Raptors.

Walker Kessler becomes the first Utah Jazz rookie since @bigTbailey in 1984 to record 7+ blocks in a single game. Here are all 7 of those blocks ⬇️ #TakeNote pic.twitter.com/9rNwNd1zyB

— Brett Usher (@UsherNBA) January 14, 2023

Cet impact et cette production ont rapidement propulsé Walker Kessler dans la discussion du “plus gros steal de la Draft NBA 2022”. Sa belle campagne rookie a aussi accentué les critiques sur l’énorme trade réalisé par les Wolves à l’été 2022 pour récupérer Rudy Gobert au Jazz, Kessler faisant partie du deal en plus de quatre choix de premier tour de draft. Enfin, ses débuts convaincants en NBA lui ont carrément ouvert les portes de Team USA pour la Coupe du Monde 2023.

Bref, tout semblait aller dans le bon sens pour Walker Kessler. Jusqu’à la saison dernière.

Une campagne sophomore décevante

Naturellement, après une telle campagne rookie, on s’attendait à une ascension de la part de Walker Kessler. Au lieu de ça, il a plafonné, comme le symbolisent parfaitement ses statistiques de deuxième année : 8,1 points, 7,5 rebonds, 2,4 contres à 65,4% au tir en 23,3 minutes par soir. Kessler a vu la majorité de ses stats baisser légèrement, mais il a surtout connu 18 titularisations de moins que lors de sa première saison NBA.

Comment expliquer cela ?

L’arrivée de l’intérieur John Collins en provenance d’Atlanta n’a pas favorisé le développement de Walker Kessler. Collins a été titularisé à 66 reprises en 68 matchs et a pris quasiment 30 minutes dans la rotation d’Utah dans la raquette. Plus globalement, le projet reconstruction du Jazz peine pour l’instant à se définir. Il y a certes plein de jeunots à développer (dont le rookie Taylor Hendricks, qui a aussi pris des minutes à Kessler), mais il y a aussi des vétérans et même un All-Star (Lauri Markkanen). Le jeune coach Will Hardy était plus que jamais en mode expérimental, ce qui s’est traduit par beaucoup de changements (sur le terrain mais aussi en coulisses), beaucoup de tests différents, ce qui a pas mal joué sur l’irrégularité démontrée par Kessler en tant que sophomore. Vous ajoutez à ça quelques bobos et vous obtenez une combinaison de facteurs désavantageux.

L’environnement n’était donc pas idéal pour le développement du pivot. Cependant, Kessler possède évidemment aussi sa propre responsabilité dans la saison décevante qu’il a réalisée.

S’il a continué à s’illustrer dans son rôle préférentiel de protecteur d’arceau, Walker Kessler montre aujourd’hui des limites offensives qui l’empêchent de franchir un cap. Ce qui est notamment pointé du doigt à Utah ? Son incapacité à poser des écrans efficaces, ce qui est problématique pour un pivot non-shooteur de 2m13. Kessler peine donc à être impliqué en attaque et son utilisation se résume à un rôle de finisseur/rebondeur. La frustration démontrée en cours de saison était parfois palpable.

“Personnellement, j’ai connu beaucoup de hauts et de bas. Là où je veux arriver – c’est-à-dire devenir le meilleur joueur possible – ne sera pas une ascension linéaire. Et en comprenant cela, je ne me décourage pas dans les moments difficiles ou dans les moments où je n’obtiens pas ce que je suis censé obtenir.” – Walker Kessler (via Sports Illustrated)

Walker Kessler a-t-il un avenir au Jazz ?

Cette question paraissait improbable il y a encore un an. Pourtant, on a retrouvé le nom de Walker Kessler dans certaines rumeurs de transfert cet été, notamment en lien avec les Knicks. De quoi se demander si le pivot de 23 ans est vraiment dans les plans du manager Danny Ainge.

À l’heure de ces lignes, Kessler est toujours à Utah et – sauf séisme – démarrera la saison au Jazz fin octobre. Malgré la déception que représente sa campagne sophomore, il reste un intérieur prometteur capable d’être dominant défensivement, et qui peut progresser de l’autre côté du terrain avec un peu de temps. Pour Walker, les axes de travail sont clairs :

“Pour moi, il s’agit de continuer à travailler sur mon corps. Continuer à devenir plus costaud tout en gardant la mobilité et travailler sur mes capacités défensives. Sur le plan offensif, il s’agit d’être une présence offensive et de continuer à développer mon jeu.” – Walker Kessler (via NBA.com)

Cela paraît bien prématuré de tirer un trait sur Walker Kessler. Néanmoins, sa troisième saison en NBA s’annonce cruciale. S’il est loin d’être le premier sophomore à connaître des difficultés après avoir dépassé les attentes en tant que rookie, il doit franchir un cap cette saison, notamment sur le plan offensif. Performance et régularité, c’est ce qu’on attend.

Le Jazz – probablement en mode tanking cette année (coucou Cooper Flagg) – cherche encore à définir les grandes lignes de son projet. À Walker Kessler de se montrer convaincant pour prouver à Will Hardy et Danny Ainge qu’il mérite d’en faire partie.

Do you believe Walker Kessler can ever develop into a legitimate shooter from deep? pic.twitter.com/mswtv8Rt0D

— Jazz Lead (@JazzLead) September 15, 2024


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