Vétérans sur le départ et jeunes qui poussent : c’est quoi la hiérarchie aux Chicago Bulls ?

Les Chicago Bulls sont à la croisée des chemins. Entre des vétérans vieillissants que la franchise n’arrive pas à faire partir et des jeunes qu’elle aimerait développer davantage, les Bulls doivent réussir à établir une hiérarchie claire dans une situation qui ne l’est pas.

Deux vétérans sur le départ : deux dossiers différents

• Zach LaVine : prière de partir

Avec DeMar DeRozan parti, tous les efforts du front office sont mis sur le dossier Zach LaVine. Un dossier épineux parce que personne n’en veut. Aux dernières news, les 76ers étaient sur le dossier, mais c’était avant que Paul George ne débarque en Pensylvanie. Autant vous dire que le projet est tombé à l’eau. Le Jazz a également manifesté un intérêt léger, il fut un temps, mais rien de sérieux.

Le problème c’est que Zach LaVine nuit au développement des jeunes. Quand il est présent, ce qui n’est pas tout le temps le cas – seulement 25 matchs joués la saison dernière – il est plutôt bon. Sauf qu’il lui faut le ballon dans les mains. Des ballons que Coby White pourrait avoir afin de pouvoir scorer davantage.  Les Bulls sont obligés de le faire jouer afin de prouver qu’il a encore de la valeur. C’est le phénomène du serpent qui se mord la queue.

Second problème, le dunkeur peut ramener des victoires dans l’Illinois et ça, c’est clairement contre l’intérêt de la franchise. Bref, rien ne va entre le numéro 8 et Windy City.

ZL8 a encore deux ans de contrat et une player option. Attention à ce que le ressort sur pattes ne devienne pas un boulet aux chevilles des Taureaux.

Face à l’impasse, Chicago et Zach LaVine essayent d’arranger leur rapport pour repartir sur des bases nouvelles. Le joueur a beaucoup discuté, cet été, avec Billy Donovan pour mettre leurs différends de côté et repartir du bon pied. Le numéro 8 a également été aperçu lors d’un mini-camp d’entraînement réservé uniquement aux joueurs des Bulls en août dernier, du côté de Miami. De quoi se remettre sur de bons rails avec les Taureaux en attendant qu’une porte de sortie de ne lui soit trouvé ?

• Nikola Vucevic : Rien ne presse

Nikola Vucevic ne voit pas son rôle changer malgré les évolutions au sein de l’effectif de Windy City. Si on compare ses stats sur les dernières saisons, on peut voir qu’elles sont régulières au possible :

• En 2021-22 : 17,6 points, 11 rebonds et 1 contre de moyenne
• En 2023-24 : 18 points, 10,5 rebonds et 0,8 contre.

Le Monténégrin produit la même ligne statistique avec le Big 3 DeRozan – LaVine – Ball qu’avec le duo DeRozan / Coby White.

Toujours indéboulonnable à son poste 5, il ne devrait pas y avoir de grands changements pour lui cette saison. Il reste tout de même dans les rumeurs de transfert, mais Chicago n’en fait pas une priorité contrairement à Zach LaVine. Il reste encore deux ans de contrat au meilleur pote d’Evan Fournier, si une bonne offre se présente, les Chicago Bulls la prendront, mais rien ne presse.

Une situation qui devrait encore plus traîner tant que Patrick Williams n’est toujours pas à 100%. L’intérieur n’est toujours pas certain d’être présent pour la reprise. Nikola Vucevic pourrait tranquillement rester le patron de la raquette le temps que la situation se tasse.

Un bouchon sur le backcourt ?

• Coby White / Josh Giddey : comment ça fonctionne ?

C’est la grande arrivée aux Bulls cet été, Josh Giddey débarque à Windy City en échange d’Alex Caruso. La question immédiate qui se pose est de savoir s’il va fit avec Coby White, le dauphin au titre de MIP. Si la question n’est pas évidente au premier abord, l’Australien compte faire tout son possible pour que l’association fonctionne.

“Je dois être capable de rendre le jeu facile pour tout le monde, d’impliquer tous les gars en attaque, de distribuer le ballon et de mettre tous les joueurs autour de moi en confiance.” – Josh Giddey sur son rôle aux Bulls

Si une alchimie doit être mise en place, le duo peut trouver un terrain d’entente. Josh Giddey peut maximiser sa qualité de playmaker tout en développant la capacité à scorer de Coby White qui vise la barre des 20 points de moyenne cette saison. Si cela se passe comme ça, le dauphin du dernier MIP devra faire l’impasse sur son volume de passes décisives qui s’était pourtant bien développé.

• Lonzo Ball : c’est vraiment la fin ?

Comme tous les ans, c’est la grande inconnue du côté de Windy City. Lonzo Ball va-t-il jouer cette saison. Après deux ans et demi d’absence, Zo pourrait revenir début 2025. Une bonne nouvelle pour le joueur, mais qui pose des questions organisationnelles. Comment intégrer le meneur dans la hiérarchie du backcourt des Chicago Bulls ?

Aux dernières nouvelles, Lonzo n’était pas dans les plans de Chicago. Un buy-out fut même évoqué avant l’été. Il serait surprenant que du jour au lendemain, il ait à nouveau un rôle de premier choix. Si Josh Giddey est arrivé, c’est pour le faire starter. Selon son état, Ball gèrerait la second unit avant de partir libre cet été. La fin frustrante d’une aventure dans l’Illinois pleine de promesses.

Sur le plan individuel, il sera toutefois intéressant de voir si le meneur revient correctement. Qui sait, il pourrait se dégoter un contrat au minimum dans une franchise NBA à l’avenir ?

• Ayo Dosunmu : une évolution à confirmer ?

Ayo Dosunmu a développé un véritable potentiel de scoreur la saison passée à l’image de ce match à 34 points contre les Wizards. Le jeune arrière s’améliore dans tous les compartiments offensifs du jeu notamment à 3-points où personne ne l’attendait. Avec une moyenne qui est passée de 31 à 40 % la saison dernière, Ayo Dosunmu montre qu’il a un potentiel de sniper qu’on ne soupçonnait pas.

Sa moyenne au scoring a également augmenté passant de 8 à 12 points. Une évolution à confirmer cette saison lui qui devrait avoir davantage de ballons suite au départ de DeMar DeRozan (et peut-être celui de Zach LaVine).

• Matas Buzelis : quel rôle pour le rookie ?

Il est certain que Matas Buzelis va avoir du temps de jeu, mais il est tout aussi certain ou presque qu’il ne va pas beaucoup voir le ballon. Ce n’est pas un souci parce que l’attaque ce n’est pas sa qualité première à l’image de son pourcentage à 3-points qui est de seulement 27 %, ce n’est pas top.

Par contre, c’est un très bon défenseur avec notamment 2,1 contres par match la saison dernière. Chez les Taureaux, il y a un poste de défenseur à chef à pourvoir suite au départ d’Alex Caruso. S’il est encore trop tôt pour demander au Lithuanien de devenir le fer de lance de la défense de Chicago, c’est certainement celui qui est le plus apte à le faire. Le rookie en est conscient et sait qu’il a une carte à jouer dans ce domaine surtout qu’il ne va pas avoir beaucoup de systèmes dessinés pour lui.

Je sais que je ne vais pas avoir beaucoup de systèmes pour moi. Donc je dois être bon en défense, apporter de l’énergie et mettre mes paniers ouverts – Matas Buzelis sur ses ambitions pour la saison prochaine.

Les trois points évoqués par le rookie sont essentiels par la réussite ou non de sa première saison en NBA du côté des Chicago Bulls.

Dans la raquette, dans les ailes et sur les lignes arrières : c’est le bordel. Hiérarchie pas claire, leaders blessés, potentiel pas monstre des jeunes… ça patauge à Chicago. Si seulement les défaites pouvaient aider un peu le projet, mais, même ça, les Bulls n’en sont peut-être pas capables…