Evan Fournier : “Par moments, on se trompe dans la façon dont on veut jouer”
Le 03 août 2024 à 12:10 par Nicolas Meichel
Après le miracle japonais, l’Équipe de France est tombée de haut face à l’Allemagne hier soir. Une défaite nette et inquiétante qui a exacerbé les limites actuelles des Bleus. Pour Evan Fournier, c’est la philosophie de jeu qui est à revoir.
Depuis le début de la préparation, et la sélection faite par Vincent Collet, la défense est au cœur de l’identité collective qu’essaye de construire l’Équipe de France. Mais aujourd’hui, après les trois matchs du premier tour, difficile de trouver cette identité, la défense n’étant pas au niveau tandis que l’attaque montre – sur la grande scène – les grosses limites entrevues en préparation.
Après la raclée contre l’Allemagne, Evan Fournier est revenu sur le manque de constance des Bleus, et notamment les difficultés offensives du groupe.
“Je pense qu’on manque de repères. Il faut qu’on continue. Je pense que par moments on se trompe dans la façon dont on veut jouer et on paye les pots cassés sur ça, parce que de nos jours la meilleure défense ça reste l’attaque. Ce n’est plus le jeu des années 90 ou des années 2000 où tu pouvais défendre sur demi-terrain. Aujourd’hui l’attaque est primordiale, sur le floor balance [équilibre, ndlr] et la transition.”
Le staff de Vincent Collet s’est-il trompé d’époque ? Sommes-nous en 2004 ou en 2024 ? Notre basket est-il totalement périmé ?
Alors que le basket s’est globalement tourné vers l’offensive et le shoot extérieur au cours des deux dernières décennies (en NBA évidemment mais aussi en FIBA), l’Équipe de France a presque tout misé sur la défense. Et pour Evan Fournier, les calculs ne sont pas bons.
Evan Fournier après la défaite face à l'Allemagne (85-69) :
"Je trouve que ce soir on se trompe. […] Je pense que par moments on se trompe dans la façon dont on veut jouer et on paye les pots cassés parce que de nos jours la meilleure défense ça reste l’attaque. Ce n’est plus…
— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) August 2, 2024
Ce que Vavane nous dit, c’est que les limites offensives des Bleus ont un impact direct sur le niveau défensif de l’équipe.
Parce que quand tu galères en attaque, que tu perds des ballons, que t’es incapable de montrer quelque chose de cohérent sur une possession de 24 secondes, t’es automatiquement exposé à du jeu en transition. Cela offre automatiquement des opportunités offensives à l’adversaire. Faut pas oublier que quand tu marques en attaque, t’as le temps de mettre en place ta défense. Quand ce n’est pas le cas, tout devient plus compliqué, car l’énergie défensive en pâtît souvent. Cela est vrai peu importe l’époque dans laquelle tu joues, mais ça l’est encore plus dans le basket actuel, qui est plus offensif et qui va bien plus vite qu’il y a vingt ans.
Tout cela met automatiquement une pression supplémentaire sur la défense. Pression face à laquelle la défense des Bleus ne tient pas pour l’instant. 90 points pris face au Japon, 85 contre l’Allemagne, ça pique. Et ça pourrait piquer encore plus face au Canada en quarts…
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Source texte : Benoît Carlier (TrashTalk)