Performance all-time : le double triple-double de Russell Westbrook (20 points, 20 rebonds, 21 passes)

Le 02 avr. 2024 à 16:13 par Julien Vion

Russell Westbrook Thunder 3 août 2019
Source image : YouTube

Le 2 avril 2019, à Oklahoma City, Russell Westbrook signe le deuxième double triple-double de l’histoire de la NBA (au moins 20 unités dans trois catégories statistiques). Auteur de 20 points, 20 rebonds et 21 passes décisives, il rend hommage à Nipsey Hussle, rappeur et ami, décédé quelques jours plus tôt. 

Par le contexte, bien sûr, et la folie statistique, aussi, la performance est spéciale. Jouer un match de basketball après la perte d’un proche, c’est forcément un défi. Mais en profiter pour réaliser une performance historique, ça frôle le sublime. Aussi impensable que Westbrook-esque, retour sur l’un des moments les plus forts en émotion de la carrière de Brodie.

Un nouveau diamant sur la couronne du roi des triple-doubles

Au début du mois d’avril 2019, un Thunder qui doit se battre pour un bon spot en Playoffs reçoit des Lakers orphelins de LeBron James et plutôt mauvais. Le duo Paul George – Russell Westbrook porte la franchise depuis le début de la saison mais affiche un triste bilan de 7 succès pour 13 revers depuis le All-Star Game. Le premier est pourtant candidat MVP et dans la meilleure saison de sa carrière. Le second, lui, s’est mué en lieutenant et est devenu le roi incontesté du triple-double. Pour la troisième saison consécutive, il affiche une moyenne de plus de 20 points, 10 rebonds et 10 passes. Du jamais vu.

Des Purple and Gold menés par Kentavious Caldwell-Pope et Rajon Rondo arrivent dans l’Oklahoma avec un cinq de départ qui ne paie pas de mine. Ils restent pourtant au contact malgré un Westbrook qui démarre pied au plancher. Le numéro 0 va s’asseoir alors qu’il reste un peu plus d’une minute avant la fin du premier quart-temps, et les stats sont déjà folles.

7 rebonds et 10 passes pour Russ (dont 5 rien que pour Steven Adams), il ne manque plus que des points pour poser les bases d’une soirée All-time.

En délicatesse avec son shoot, 2 sur 12 en première mi-temps, Brodie préfère jouer le maestro. Il drive systématiquement au milieu des intérieurs adverses avant de trouver le kick-out à trois-points, ou distribue des caviars avec rebond qui étourdissent la défense. Les passes ne s’arrêtent plus de monter. 11, 14 puis déjà 16 caviars avec 3 minutes 53 à jouer dans le troisième quart-temps.

À partir de ce moment-là, Russ devient plus agressif et trouve son rythme au scoring en s’appuyant sur ses lay-ups. Il met la machine en route et ne tarde pas à atteindre la vingtaine de points. L’adresse de ses coéquipiers ralentit toutefois, et il faut attendre la fin du dernier quart pour que Steven Adams valide sa vingtième offrande.

Dans le même temps, il se jette sur tous les rebonds et profite de la passivité de la raquette des Lakers. La belle doublette JaVale McGee – Moritz Wagner (rookie) n’a pas l’énergie pour répondre. Avec 4 rebonds offensifs et 14 défensifs à une minute de la fin de la rencontre, Russ est à deux cheveux d’égaler l’exploit de Wilt Chamberlain. En 1968, le Big Dipper avait lâché un 22/25/21 contre les Sixers, oklm.

Un dernier effort offensif après un lancer raté par Steven Adams, puis une ultime saucisse d’Isaac Bonga à mi-distance permet à Westbrook de récupérer ses dix-neuf et vingtième rebonds de la soirée. 20/20/21, un double triple-double qui entre directement dans la légende des plus grandes feuilles statistiques de l’histoire de la ligue.

Mais plus que les stats et la perf individuelle, l’important est ailleurs. Immédiatement après avoir gobé sur ultime rebond, Russell Westbrook remonte le terrain et se tourne vers le public en criant : “C‘est pour Nipsey, c’est pour Nipsey“.

L’émotion de Brodie, une performance The Hussle Way

Avant la rencontre, on pouvait apercevoir un Russell Westbrook souriant et décontracté, chantonnant des paroles sur le bord du terrain. Il s’échauffait au son de “Grinding all my life“, morceau phare de Nipsey Hussle, mort assassiné dans une fusillade deux jours plus tôt dans le sud de Los Angeles.

Le meneur du Thunder, lui aussi originaire de la cité des anges avant de chausser les Blue laces dans l’Oklahoma, était très proche de l’artiste. Ils se soutenaient respectivement dans leurs projets respectifs, comme dans la Westbrook Foundation, et se connaissaient depuis longtemps. Face à LA, comme un symbole, son match est une Dedication pour son ami.

“Ce n’était pas pour moi, c’était pour mon frère, c’était pour Nipsey. 20+20+20, ils savent ce que ça veut dire. C’est pour mon frère, repose en paix mec (…) C’est quelqu’un que j’ai admiré, quelqu’un qui a ouvert la voie à des gens comme moi qui ont grandi dans les quartiers défavorisés.”

– Russel Westbrook, quelques minutes après la fin du match

“That was for Nipsey.” 💙🙏

Russ dedicates his 20-20-20 performance to the late Nipsey Hussle. pic.twitter.com/KbkvwD3z0M

— NBA on TNT (@NBAonTNT) April 3, 2019

La ligne statistique n’est pas seulement historique à cause de sa rareté, mais revêt aussi une signification spéciale en l’honneur du rappeur. 20+20+20 donnent 60, en référence aux Rollin 60’s Neighborhood Crips auxquels Nispey Hussle appartenait.

Un triple-double qui Double up pour honorer celui qu’il admirait, à l’image de son jeu, modèle d’effort. Brodie ne fait pas les choses à moitié.

20-20-20 for Nipsey 🙏🏁 pic.twitter.com/uCjWyjCPUW

— Bleacher Report (@BleacherReport) April 3, 2019

La victoire face à LA lance un Victory lap de 5 succès pour finir la saison à OKC, qui termine la régulière sixième à l’ouest. Mais quelques semaines plus tard, un shoot de Neptune de Damian Lillard éteindra tous les espoirs des bleus et blancs, c’est une autre histoire folle à retrouver ici.

Le 6 avril 2019, Russ honore son pote de la plus belle des manières. Plus qu’un Perfect Ten, c’est même un perfect twenty en son honneur.

Source texte : The Ringer, ESPN, NBA, Trashtalk


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