Sasha Vezenkov, star en Europe mais quid en NBA ?

Le 14 oct. 2023 à 16:45 par Alexandre Taupin

Sasha Vezenkov
Source image : YouTube

Signé cet été par les Kings, Sasha Vezenkov a décidé de faire le grand saut et de passer de l’EuroLeague à la NBA. L’ailier bulgare, véritable star en Europe, va-t-il faire son trou chez l’Oncle Sam ? 

Après des mois de rumeurs, Aleksandar dit “Sasha” Vezenkov a donc mis fin au suspense en signant un deal de 3 ans avec les Kings. À 28 ans et après une carrière europénne bien remplie, le Bulgare s’offre ainsi un nouveau challenge, lui qui sort d’une saison XXL avec l’Olympiakos. Le pari semble intrigant pour Sacramento, reste à savoir s’il sera gagnant.

Un bon CV européen ne fait pas tout

Pour les amoureux de l’EuroLeague, le nom de Sasha Vezenkov est loin d’être inconnu. Celui qui défendait encore il y a peu les couleurs de l’Olympiakos a marché sur la coupe d’Europe la saison dernière. Avec 17,6 points et 6,8 rebonds de moyenne, le Bulgare a marqué de son empreinte la compétition, décrochant le titre de meilleur scoreur mais surtout celui de MVP. Il a surtout emmené le club grec jusqu’en finale, battu de justesse par le Real Madrid. On ne parle donc pas du premier rigolo du coin.

Des exploits et des titres en Europe, c’est une chose, mais cela ne garantit malheureusement pour lui pas le succès outre-Atlantique. Dans le passé, on a vu pas mal de grands noms du basket européen venir se casser les dents en NBA. La légende serbe Milos Teodosic, l’Italien Gigi Datome, le Lituanien Šarūnas Jasikevičius et bien sûr notre Nando De Colo national sont quelques noms qu’on peut balancer rapidement. Des joueurs considérés comme des stars en Europe mais qui pour une raison ou une autre (environnement, concurrence, jeu pas adapté à la NBA, staff, etc) n’ont pas percé en NBA.

Il n’y a évidemment pas que des mauvais exemples. Même en sortant des superstars européennes de la Grande Ligue (Gasol, Nowitzki, Parker, Jokic, Doncic etc), on peut trouver des cas relativement proches d’un Vezenkov. Pourquoi pas mentionner par exemple Bojan et Bogdan Bogdanovic, toujours en NBA aujourd’hui. Ils sont arrivés un poil plus jeune (25 contre 28 ans pour Vezenkov) mais eux aussi ont un passé glorieux européen et ils ont su trouver leurs marques en NBA avec un rôle différent. Si Vezenkov fait aussi bien que le Croate ou le Serbe, Sacramento ne dira sans doute pas non.

Un profil qui peut matcher avec la NBA ?

La question autour de Vezenkov n’est pas “est-il assez bon” ? Le talent, il l’a mais il faut qu’il s’adapte à la NBA et que ses qualités aillent de pair avec ce qu’on lui demandera dans les prochaines années. Sasha Vezenkov n’a rien d’un monstre athlétique, c’est un profil type d’EuroLeague, plus lent et cérébral dira-t-on.

Malgré tout, il a des qualités qui sont très appréciées aujourd’hui en NBA. Primo, c’est un excellent shooteur, notamment à 3-points (il tournait à 38% derrière l’arc l’an passé). Profil stretch four, c’est-à-dire un ailier-fort qui vit souvent au large et qui écarte les défenses avec sa qualité de tir. Un gars qui n’a pas besoin de la gonfle pour être efficace. Le catch-and-shoot à la Klay Thompson où tu marques 20 points en prenant deux dribbles, il peut faire. C’est aussi un joueur avec un bon QI basket et une tête bien faite. Ce n’est plus un jeunot à qui il faut tout apprendre, il a 28 piges et il connaît son taf.

Aux Kings, il devrait logiquement aller chercher des minutes au poste 4 derrière Harrison Barnes, à la lutte avec un Trey Lyles. Outre l’adaptation à un nouveau pays et à un nouveau championnat, il devra aussi s’habituer à un nouveau rôle. En Europe, il était la star de l’équipe. Chez les Kings, il va sans doute débuter en tant que role player, une cinquième ou sixième option. Point positif, il n’aura pas la pression du leadership sur les épaules et pourra découvrir la NBA sans stress. Bien sûr, cela veut aussi dire savoir accepter qu’il y aura moins de tirs à prendre chaque soir et parfois des rencontres où il verra un poil moins le terrain. À lui de se rendre indispensable auprès de Mike Brown.


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