Après avoir fait kiffer la saison dernière, comment les Kings peuvent-ils confirmer ?

Le 14 oct. 2023 à 16:31 par Clément Hénot

Sacramento Kings
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Ils détenaient la plus longue série sans Playoffs… de l’histoire du sport US. Ils y ont enfin mis un terme en 2023, et de quelle manière ! Les Kings sont de retour au premier plan après 17 ans dans les décombres de la ligue. Après avoir assuré la saison dernière… peuvent-ils confirmer ?

Peu de monde voyait les Violets si loin en début de saison dernière, pensant qu’ils allaient, comme à leur habitude, jouer un bon gros ventre mou à l’Ouest. Trop nuls pour retourner ne serait-ce qu’en play-in, trop forts pour obtenir un bon choix de Draft.

Sauf que les Kings se sont métamorphosés la saison passée, avec comme têtes d’affiches un De’Aaron Fox de plus en plus clinquant (et accessoirement élu Clutch Player of the Year, à jamais le premier), un Domantas Sabonis érigé en véritable plaque tournante de l’attaque californienne, et surtout un Mike Brown, élu coach de l’année à l’unanimité, qui a sublimé tout le monde avec son jeu basé sur l’attaque à tout va et du mouvement incessant avec et sans ballon. Coach Brown a tiré le meilleur du potentiel offensif de chacun de ses joueurs et ce collectif de canardeurs invétérés se hissera finalement à la troisième place de la conférence Ouest à base de scores démentiels, à l’image de cette invraisemblable victoire 176-175 face aux Clippers après double prolongation. Après de nombreuses années de disette, les Kings vont enfin rejouer en avril ! Malheureusement, les Warriors, champions en titre, abrègent la postseason des Rois, à l’expérience, après un Game 7 d’anthologie de Stephen Curry (50 points) mais les Mauves peuvent déjà être fiers de leur saison et du chemin parcouru.

Maintenant une question se pose : comment confirmer ?

C’est toute la difficulté pour la saison à venir à Sacramento, car l’équipe a désormais changé de dimension. Ils ont averti toute la ligue qu’ils étaient de retour, et ils vont désormais être attendus au tournant. Et alors qu’il n’y avait quasiment aucune attente autour de cette franchise depuis une quinzaine d’années, il y’en a désormais de très élevées ! C’est aussi une variable à gérer pour des joueurs qui seront dans l’inconnu à ce niveau-là. Mais ne comptez pas sur les joueurs des Kings pour perdre la confiance en eux qui a fait leur succès, ni pour changer leur façon d’être. Et ne comptez pas non plus sur le coach pour tenter une nouvelle formule. On s’appuie sur ses points forts et on travaille ses faiblesses à Sac-Town.

Pour ce faire, les dirigeants des Kings ont principalement misé sur la continuité, en ajoutant simplement quelques additions ici et là. Chris Duarte arrive des Pacers pour dynamiter davantage la second unit de Mike Brown, et Sacha Vezenkov, le stretch four de l’Olympiakos, va enfin franchir l’Atlantique après sa Draft par les Nets en… 2017, et sauter dans ce grand bain qu’est la NBA. Le point commun entre les deux bougres ? Ils ont une certaine appétence pour les séquences offensives, et pourraient bien apporter davantage de munitions à une attaque qui n’en manque déjà pas entre le supersonique De’Aaron Fox, le métronomique Domantas Sabonis, le pétard ambulant Malik Monk, le sniper Kevin Huerter, ou encore le polyvalent Keegan Murray. On note aussi l’arrivée de JaVale McGee, pivot d’expérience utile des deux côtés du parquet. Ces quelques ajustements permettent de rendre les Rois encore plus imprévisibles, maintenant, c’est aux nouveaux de s’intégrer à cette attaque tout feu tout flamme, tout en assurant au moins le service minimum dans leur moitié de terrain.

Car “l’attaque fait gagner des matchs mais la défense fait gagner des titres” comme on le dit si bien. Cette phrase peut désormais paraître bateau dans le monde de la NBA, mais reste vraie, et on en a eu la preuve avec cette série face aux Warriors. Mais justement, la défense n’est pas non plus en option chez les Kings, avec des chiens de garde comme Davion “Off Night” Mitchell, ou encore Alex Len en gardien de la raquette et JaVale McGee, fraîchement débarqué. Il y a donc des spécialistes à Sacramento, comme leur 24ème defensive rating ne l’indique pas. Il faut dire qu’avec la meilleure attaque de la ligue et un rythme effréné, il est normal d’encaisser beaucoup de points et de parfois manquer d’énergie de l’autre côté du parquet. Pour être encore plus redoutable, il faudra toutefois déployer encore plus de rigueur en défense, et être capable de sortir les barbelés pour que scorer un panier face aux Kings soit un véritable calvaire. Imaginez seulement ne pas parvenir à marquer et devoir ensuite sprinter pour revenir en défense afin d’empêcher le TGV De’Aaron Fox de lancer une nouvelle contre-attaque supersonique. Déprimant n’est-ce pas ?

Mais le succès des Kings ne s’est pas seulement fait sur le terrain. A force de se battre comme des chiens et d’avoir de vrais gimmicks caractéristiques après chaque victoire, ils se sont rendus attachants auprès de pas mal d’observateurs NBA. On pense notamment à cette énorme chaîne en or, ayant la forme du logo des Kings et ayant une grosse inscription “DPOG” (Defensive Player Of the Game) incrustée. Elle est remise par le coach au meilleur défenseur du match, comme son nom l’indique, avec toute l’équipe qui prend la pose dans le vestiaire autour du fameux DPOG, arborant ce bijou démesuré autour du cou et risquant potentiellement une scoliose.

Evidemment, on pense aussi à ce fameux faisceau lumineux mauve qui décolle du Golden1Center à chaque victoire des Kings et qui permet à la capitale de la Californie de littéralement s’illuminer les jours de victoires. Le speaker de la salle appelle un joueur après chaque victoire, et gueule son désormais iconique “LIGHT THE BEAM”, pour que l’heureux élu fracasse ce bouton, sous les applaudissements des spectateurs, pour envoyer dans le ciel cette lueur aux couleurs des Kings, synonyme de bonheur dans la ville.

Ces deux rituels ont souvent eu lieu la saison passée avec des Kings de retour au premier plan, car même si cette tradition avait été mise en place quelques années plus tôt, on n’aurait pas souvent vu de sabre laser violet transpercer le toit de leur antre. A eux maintenant de continuer de le faire autant que possible en 2023-24, en mettant en place une rigueur défensive encore plus grande, et en ne changeant finalement pas grand chose en attaque. Il faut dire que le succès de cette équipe repose potentiellement sur un seul principe de Mike Brown, à savoir “courez et shootez bande de fous-furieux”.

Mais surtout : LIGHT THE BEAM.

Source texte : NBC Sports