Walker Kessler, prêt à faire oublier pour de bon Rudy Gobert ?
Le 05 oct. 2023 à 14:58 par Antoine Demaegdt
Parmi les bonnes surprises de la saison dernière à Utah, Walker Kessler a clairement son mot à dire. Qui dit départ de Rudy Gobert dit lourdes responsabilités défensives à assumer, mais apparemment… ce n’est pas vraiment un problème pour le rookie.
Même si beaucoup d’observateurs ont critiqué la contre-partie gargantuesque lâchée par Minnesota pour obtenir Rudy Gobert, il ne faut pas oublier que ce type de profil au sein de la ligue est d’une grande rareté. Protéger un cercle est devenu vital en NBA pour aller loin en Playoffs, et très peu de joueurs sont capables de le faire à un haut niveau. Rudy a donc laissé un gros vide dans la défense du Jazz (qui ne reposait déjà que sur lui) mais Walker Kessler a rapidement relevé le défi en consolant toute la fanbase du Jazz !
Un patron défensif qui en cache un autre ?
Ce qui est quand même fou avec la comparaison Gobert – Kessler, c’est que le jeune rookie du Jazz… n’est pas si loin que ça du profil de Rudy Gobert. En draftant Walker Kessler, le Jazz s’est séparé du Français avec la ferme intention de le remplacer poste pour poste par le rookie. Walker Kessler, tout comme Rudy Gobert, est utilisé comme une ancre défensive. C’est-à-dire qu’il a pour mission principale de protéger le cercle, d’être suffisamment dissuasif pour se permettre de ne pas trop monter sur les pick-and-roll, et de verrouiller le rebond défensif. Toutes ces missions étaient déjà merveilleusement remplies par Rudy Gobert jusqu’à 2021-22, alors est-ce que Kessler a su relever le défi ?
Pour se figurer le niveau d’un protecteur de cercle, il existe une statistique pas trop mal et très concrète. Il s’agit de la perte d’efficacité infligé à l’adversaire dans la zone de la raquette (<6ft.). Et lorsqu’on regarde cette stat avec le Rudy Gobert 2021-22 dominant défensivement, on remarque qu’il infligeait -13% d’efficacité aux joueurs qu’il défendait dans cette zone par rapport à leurs standards (c’est vraiment énorme). Ce qui le plaçait à la 5e place NBA parmi les joueurs qui avaient au moins joué la moitié de la saison. Et si l’on regarde maintenant la première campagne de Walker Kessler, on s’aperçoit que le rookie est à… -13% comme Gobert, à la 5e place derrière des Giannis, Brook Lopez et cie. Alors évidemment les stats ne disent pas tout, mais celle-ci, qui a peu d’angles morts, témoigne un impact similaire entre les deux joueurs dans leur rôle principal. D’autant plus que Walker Kessler n’entre que dans sa… deuxième saison NBA. Et pour ce qui est des contres, Walker Kessler est tout autant disposé, si ce n’est plus, que Rudy Gobert à envoyer des bonnes crêpes sur les attaquants trop confiants !
Et l’attaque, on en parle ?
Si la défense est bien la marque de fabrique de Rudy Gobert, il faut dire que l’attaque n’est pas son point fort… Beaucoup de pertes de balle, peu de technique pour se créer son tir lui-même, et un toucher quasi-inexistant. Walker Kessler est bien plus impactant que Rudy de ce côté du terrain. Déjà, il a de bien meilleures mains que notre Français qui peine carrément à contrôler certaines passes qu’on lui adresse. Donc il perd beaucoup moins la balle que Gobert.
En plus de ça, et c’est là qu’est toute la différence, Walker Kessler a du toucher près du cercle. Même s’il n’est pas non plus dans l’élite des intérieurs, il a déjà plus de moves dans sa besace que Rudy sous le cercle. Hook shot, bras roulé et claquette après un rebond offensif, Kessler est capable de faire la différence avec son bras s’il reçoit le ballon près du cercle. Là où Rudy parvient difficilement à marquer s’il ne dunke pas. Dans la zone “lointaine” de la raquette, Gobert a rarement dépassé les 30% au tir sur une saison. Dès sa saison rookie, Kessler est lui à 48% de réussite dans cette zone. Nouvel argument concret qui montre sa plus grande flexibilité en attaque et sa capacité à scorer dans plus de situations que ne peut le faire Rudy Gobert.
Bien que le trade de Rudy Gobert a pu faire mal à certains puristes de la franchise, sachez que ce n’est qu’une question de mois pour que Walker Kessler fasse totalement oublier l’apport sportif de Rudy Gobert sur un terrain de basket, et peu d’observateurs se rendent compte du niveau auquel il joue déjà. Alors l’année 2, heure de la confirmation… ou de l’explosion ?