Cap-Vert et Soudan du Sud : les deux belles histoires de ce début de Coupe du Monde !

Le 29 août 2023 à 11:57 par Arthur Baudin

Cap-Vert
Source image : FIBA

Elles sont les équipes “frissons”. L’éclaircie – pour nos yeux – dans le nuage que représente désormais une Coupe du Monde sans la France. Faites-nous vibrer amis soudanais et capverdiens. Jusqu’au bout.

Jamais – au grand jamais – le Cap-Vert ne s’était qualifié pour une Coupe du Monde de basket avant l’édition 2023. Et pour leur première sur un tournoi intercontinental, la sélection entrainée par Emanuel Trovoada (en poste depuis 8 ans et 9 mois, merci LinkedIn) s’est offert l’espoir d’une qualification pour la seconde phase de poules. « Ouai TrashTalk, on en fait pas un peu beaucoup pour une équipe qui a juste battu le Venezuela ? ». Eh bien “juste” le Venezuela, c’est quand même réussir à tomber la 17e équipe au ranking FIBA, accessoirement vainqueur du championnat des Amériques en 2015, devant l’Argentine de Luis Scola et Andres Nocioni. Ce même classement FIBA dans lequel on ne retrouve le Cap-Vert qu’à la 64e place.

« C’est un moment historique pour nous. C’est une petite nation avec un cœur énorme. C’est fantastique pour les Capverdiens. Nos joueurs ont porté au plus haut les couleurs de notre pays. Nous avons affronté une équipe du Venezuela qui avait préparé le tournoi face à certaines des meilleures équipes du monde. Nous avons su retourner la situation à notre avantage en début de 4e quart-temps. »

– Emanuel Trovoada, entraîneur du Cap-Vert, pour la FIBA

Pour réussir à écarter le Venezuela, le Cap-Vert a pu compter sur son taulier WalterEdy” Tavares. L’intérieur du Real Madrid a posé 6 points, 14 rebonds, 3 assists, 3 interceptions et 2 contres, pour un plus/minus de… +30 ! Oui, +30 dans une rencontre remportée de seulement six unités : preuve qu’au-delà de son faible scoring – puisque ciblé par les trappes adverses – Edy Tavares a dissuadé d’un côté du parquet, et attiré la défense de l’autre. Autre bonhomme très en vue, Will Tavares – sans aucun lien de parenté avec Edy – auteur de 20 points à 8/14 au tir contre le Venezuela. Une sorte de Shai Gilgeous-Alexander mais qui évolue en D1 bulgare. A été clutchissime en fin de rencontre, avec de chouettes appuis pour déposer un lay-up décisif à 57 secondes du terme. Peut-être un pas en trop, mais ça, l’histoire ne le retiendra pas.

Cabo Verde takes the lead!! 🔥😱 #FIBAWC x #WinForCaboVerde pic.twitter.com/ufT1w6WJY9

— FIBA Basketball World Cup 2023 🏆 (@FIBAWC) August 28, 2023

Pas dégueu non plus, l’explosif Ivan Almeida a été omniprésent dans le jeu des siens. Pour les fins connaisseurs de Betclic Élite, cet arrière aux mollets bourrés de dynamite a évolué à Roanne puis à Cholet de 2015 à 2017. Observation à son propos : le tir à 3-points est bien calibré.

Prochaine étape pour le Cap-Vert, se faire fourrer par la Slovénie de Luka Doncic ce mercredi à 13h30. On vanne mais notre soutien ira bien sûr à cette sélection qui joue sa qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Il lui faut terminer la Coupe du Monde en qualité de meilleure sélection africaine : pour l’instant, la concurrence répond présent.

Parmi les équipes de cette « concurrence », le Soudan du Sud. La sélection nationale du 7e pays le plus pauvre du monde – en PIB par habitant – est devenue la plus jeune équipe à remporter un match FIBA. Les « Bright Stars » n’ont vu le jour qu’en 2011, et n’ont rejoint le plateau FIBA que deux ans plus tard, en 2013. Après avoir échoué à se qualifier pour les Coupes du Monde 2014 et 2019, le Soudan du Sud est parvenu à naturaliser Carlik Jones, joueur de fond de tiroir des Chicago Bulls. Mais voilà, de fond de tiroir NBA à grand patron en FIBA, il n’y a qu’un pas. Le court meneur d’1m83 a très activement contribué à la victoire des siens contre la Chine, avec 21 points et 6 assists à 3/4 à 3-points.

Mais le Soudan du Sud doit sa première victoire en compétition intercontinentale à… Luol Deng, président de la fédé de basket au pays, et assistant coach sur cette campagne de Coupe du Monde. L’ancien NBAer a grandement œuvré pour développer le basket dans son pays d’origine. Il est le mentor d’à peu près tout le staff. Une belle histoire qui se racontera sans doute une fois le Mondial terminé.

« Nous avions mal géré la fin de notre dernier match alors avoir gagné celui-ci est d’autant plus important. C’est une victoire incroyable. Nous avons connu pas mal de problèmes dans le 3e quart-temps de nos matchs de préparation, nous nous sommes donc vraiment concentrés au retour des vestiaires. Tout un pays est derrière nous, c’est fabuleux. Nous voulons profiter au maximum de cette aventure. »

– Marial Shayok, ailier du Soudan du Sud, pour la FIBA

Demain, les Bright Stars affronteront l’ogre serbe. Pas de Nikola Jokic, mais pas de chances de victoire non plus. Ça sent quand même la bonne rouste signée de l’Est. Puisse le déroulé des évènements nous donner tort.