Coupe du Monde 2023 : fraîcheur et expérience, talent et vice, les Boomers seront encore une fois solides

Le 21 août 2023 à 11:14 par Giovanni Marriette

Josh Giddey Patty Mills 21 août 2023
Source image : montage via YouTube

Parmi les nations incontournables du basket mondial ces dernières années, l’Australie a fait sa place. Éternels quatrièmes, Patty Mills et sa bande ont enfin passé le cap de la médaille en 2021 et se présentent en Asie avec la ferme intention d’étonner plus encore. Histoire de boucler la boucle avec quelques légendes locales, un an avant les Jeux.

Le background international

C’est bien simple, jusqu’à 2021 et la médaille de bronze olympique glanée face à la Slovénie, l’équipe d’Australie ne comptait aucune ligne “sérieuse” à son palmarès, à savoir aucune médaille dans un tournoi majeur. Toujours présent, on ne va pas se mentir mais les qualifs de la zone océanienne ne cassent pas trois pattes à un canard, toujours présents mais jamais gagnants, et ce malgré un statut d’outsider grandissant entre le milieu des années 2010 et aujourd’hui. Oui mais ? Oui, mais ces Boomers ont malgré tout envoyé pas mal de bois ces dernières années, se positionnant comme un squad assez rutilant en attaque et globalement… emmerdant pour les adversaires, de par des profils de joueurs très spécifiques, faits pour les échéances internationales (Mills, Ingles mais aussi Baynes, Bogut…). Quatrièmes des Jeux en 1988, 1996, 2000 et 2016, quatrièmes de la Coupe du Monde 2019, les Boomers ont souvent hérité de la place du con mais sont au final parmi les prétendants aux médailles, quasiment chaque année depuis au moins quinze ans.

Le roster 2023

  • Xavier Cooks
  • Dyson Daniels
  • Dante Exum
  • Josh Giddey
  • Chris Goulding
  • Josh Green
  • Joe Ingles
  • Nick Kay
  • Patty Mills
  • Duop Reath
  • Matisse Thybulle
  • Jack White

Un roster qui a bougé jusqu’il y a quelques jours avec la blessure et donc le forfait de Jock Landale, poutre blonde entrevue à Phoenix la saison passée et qui évoulera à Houston dans quelques semaines. Il est remplacé par Jack White, et cet effectif verse donc plus que jamais vers le côté small-ball, avec les seuls Duop Reath et Nick Kay en véritables intérieurs. La mène est sécurisée avec l’inamovible légende locale Patty Mills et son nouveau poto Josh Giddey, présent pour la première fois sur un tel évènement, alors que le quatuor NBA Exum / Green / Thybulle / Daniels épaulera le Denis la Malice de la bande, un certain Joe Ingles. Un groupe auquel il manque donc peut-être un peu de muscles (voir plus bas) mais tellement blindé de talents sur les lignes extérieures que les choses devraient rouler un minimum pour les Aussies.

Le joueur à suivre : Josh Giddey

Patty Mills et Joe Ingles on connait, on en a encore des bleus partout. Dante Exum et ses grands bras pourquoi pas mais on le laisse à Guerschon, Josh Green on en reparlera et Matisse Thybulle devra déjà arrêter de mordre. On s’intéresse donc à… Josh Giddey, fantastique jeune meneur du Thunder et potentiel leader offensif de cette équipe australienne dès cet été. Patty Mills est un spécialiste du tir ? Josh est un spécialiste de la passe, mais capable également de par son talent et sa grande taille de se muer en scoreur redoutable en pénétration. Y’a des airs de Chuck Bass dans Gossip Girl mais surtout de Jason Williams balle en main, et le binôme de Shai Gilgeous-Alexander à OKC a tout de la révélation sur cette Coupe du Monde. Pas facile à défendre car on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre, JG a fait ses preuves en NBA et a les atouts pour les faire en Asie, histoire de s’installer pour de bon dans les classements des meilleurs meneurs au monde. Est-ce qu’on y croit ? Oh que oui, et la hype est même assez folle.

Le manque d’intérieurs dominants, problème rédhibitoire ?

On le disait en préambule, cette équipe australienne est assez atypique. Pourquoi ? Car elle ne possède qu’un seul véritable pivot (Duop Reath) qui, no offense, n’a rien d’Hakeem Olajuwon. Pour le reste ? Nick Kay a une bonne tête d’arrière des Wallabies, Jack White jouera les small 4 tout comme… Joe Ingles, mais globalement les Australiens devraient souffrir de ce manque de taille dans la raquette. Plus de Bogut, plus de Baynes, plus de Landale, les habituels distributeurs de potatoes sont out ou trop vieux et la nouvelle génération préfère les cross aux uppercuts. Lors de la phase de poule les Australiens affronteront notamment les Allemands (LE match à ne pas louper), puis ils retrouveront ensuite les Slovènes lors de la deuxième phase. Peu d’intérieurs vraiment dominants dans ces équipes mais pour la suite ça pourrait se corser avec des duels potentiels avec les Etats-Unis, la France, la Serbie, l’Espagne ou la Lituanie, autrement plus outillés en terme de talent dans la peinture. A surveiller mais les petits génies des lignes extérieures ne pourront pas tout faire, et les adversaires des Boomers savent en tout cas déjà où frapper.

Le programme 

  • Vendredi 25 août à 10h vs Finlande
  • Dimanche 27 août à 10h30 vs Allemagne
  • Mardi 29 août à 13h10 vs Japon

Un groupe blindé de talent et qui opère tranquillement sa reconstruction, sous l’oeil bienveillant des Tonton Ingles et Mills. On l’a vu en prépa face à la France, affronter l’Australie ne sera pas de tout repos, quoiqu’il arrive. Les mecs truquent, parlent, mais surtout les mecs jouent au ballon. Et malgré un roster qui manque de taille, voilà une équipe que l’on pourrait assez logiquement retrouver en quarts de finale !