Scoot Henderson aux Blazers, le point tactico-technique

Le 03 juil. 2023 à 10:01 par Antoine Demaegdt

Scoot Henderson
Source image : Youtube

Le 22 juin dernier, Adam Silver a réparti tous les rookies au sein de leur maison respective. Chez TrashTalk, on a décidé de faire un point tactico-technique pour le top 10 de cette Draft 2023 ! L’objectif ? Entremêler profil et environnement des 10 premiers joueurs sélectionnés, en se projetant aussi bien sur leur apport collectif que leur développement individuel. Aujourd’hui on entre dans le top 3 avec Scoot Henderson, le nouveau meneur des Blazers. Le moule d’une future star, mais à quel point peut-il briller à Portland ?

Si vous ne connaissez pas bien le joueur, par ICI le profil fait maison !

Bah alors Charlotte on croit pas en Scoot ? C’était la première grosse surprise de cette Draft 2023 : Brandon Miller lui a volé la vedette pour rejoindre les frelons en n°2. Pourtant Mr. Henderson affiche bien plus de promesses que Brandon, et très peu de mocks draft le plaçait derrière l’ailier d’Alabama. Mais peu importe puisque Scoot débarque à Portland dans un contexte aux airs de bouton rouge qui risque de lui être favorable. Partager la gonfle avec un autre meneur ? Pas impossible mais clairement pas optimal pour Henderson. Ça tombe bien puisque Damian Lillard vient de demander son transfert. Voilà qui devrait permettre à Scoot d’apporter ses qualités athlétiques de zinzin, sa création de haut niveau, et sa finition sur drive à des Blazers orphelins d’un chef de meute.

La fiabilité : un rôle idéal avec les clés du camion

Le franchise player de Portland est sur le point de quitter son trône, et tous les voyants semblent au vert pour que Scoot Henderson le récupère. Certes Victor Wembanyama est le numéro un incontestable de cette cuvée, mais le Scoot arrive rapidement derrière : on est sur du calibre All-Star capable de faire à peu près tout sur un terrain de basket. Ok, le nouveau meneur de Portland est plutôt petit du haut de ses 193 centimètres, mais il est tanker pour largement rivaliser avec les meilleurs athlètes de cette Draft. Scoot Henderson est un porteur de balle de grand malade qui peut attaquer le cercle comme bon lui semble : premier pas déjà élite, changements de rythme qui laissent des cannes sur place, et technique de finition particulièrement élevé. Scoot possède par exemple un floater plutôt fiable qu’il a rentré à 49% cette saison (17/35). En plus de ça, on a également de la création de très haut niveau en magasin. Rien que ça suffit pour en faire un excellent porteur de balle sur pick-and-roll qui varie entre caviars pour les copains et drive vers le cercle en sortant les muscles. Il peut même balancer des pull-up à mi-distance par moment (tir après avoir dribbler), histoire de le rendre menaçant sur tous les fronts.

C’est ce qui fait qu’il a toutes les cartes en main pour porter la balle la saison prochaine, et l’Oregon sur ses épaules optionnellement. Entouré de jeunes talents comme Anfernee Simons (s’il reste) ou Shaedon Sharpe dans les ailes, Scoot va pouvoir compter sur des gars prêts à dégainer au large sur ses pénétrations. En tout cas, l’arrivée d’Henderson ne peut qu’être un argument pour enlever la balle des mains de Simons, bien plus fort en spot-up shooteur (attendre la balle au large) plutôt qu’en tricoteur qui balance du pull-up inefficace. À voir également quel partenaire de pick-and-roll il aura. Portland a l’air bien lancé dans son nettoyage, donc pas dit que Jusuf Nurkic finisse l’été dans l’Oregon. En tout cas si c’est le Bosnien qui lui pose des écrans, Scoot aura de quoi être content pour bombarder au cercle. La nouvelle page de l’histoire des Blazers semble être tournée pour lui, et c’est une très bonne nouvelle pour son développement. Au final, Scoot doit plutôt célébrer d’être n°3 de cette Draft.

L’inquiétude : son tir du parking

Bon… Scoot coche déjà suffisamment de cases pour se hisser parmi les meilleurs à terme en NBA. Mais s’il veut passer un cap dans son jeu, il faudra ajouter un tir à 3-points au minimum respectable pour exceller dans la Grande Ligue. À son poste, c’est une qualité importante à avoir dans son arsenal pour étirer au maximum les défenses. Cette année en G League, il affichait un correct 34% avec une belle progression par rapport à l’année précédente. Mais on sent que ce n’est pas un shooteur naturel, ce pourcentage pourrait être susceptible de baisser sur les volumes d’une saison NBA. Pourtant, on sent que ce tir de la buvette peut se développer chez lui dans les prochaines années. Cela permettrait de maximiser son impact lorsqu’il joue sans ballon, compartiment du jeu où il était très bon cette année. En plus de son pull-up mi-distance, si Scoot valide un 3-points fiable, les défenses vont s’en mordre les doigts : il pourra rendre pleinement fonctionnelles toutes ses qualités !

Le point de bascule : sa capacité à se créer son propre tir

C’est une question qui peut se poser lorsqu’on regarde le profil de Scoot. Il a tout pour être une star, mais les stars savent aussi porter leur équipe lorsque l’attaque cale un peu dans les moments chauds. Jusqu’à quel point Henderson possède-t-il des armes pour se créer son tir sans l’aide de personne ? On a vu des flashs de pull-up très intéressant cette année qui risquent de se développer pour sanctionner les défenses qui l’attendent trop bas sur son drive. Cette année, il est à 41% de réussite lorsqu’il est le porteur de balle sur pick-and-roll, chiffre encourageant si l’on prend en compte les tirs difficiles en sortie de dribble. En tout cas, sa qualité de dribble couplée à son explosivité lui donneront de quoi provoquer pas mal de fautes en NBA. Cette saison, on est sur un correct 76% aux lancers-franc. Il y a moyen d’améliorer ça, histoire d’être un peu plus propre au scoring. En tout cas Scoot n’a pas peur de prendre ses responsabilités balle en main, et le spacing NBA ne pourra que l’aider à massacrer les défenses en jouant son jeu : il y a plutôt de quoi être optimiste sur pas mal de points.

Même si Scoot Henderson aurait pu s’adapter à presque tous les contextes des équipes loterie, Portland reste tout de même une destination attrayante d’un point de vue sportif. Le départ probable de Lillard va lui laisser la place pour jouer son jeu, et les collègues autour de lui sont déjà expérimentés pour correctement l’épauler. Maintenant, on veut que Henderson confirme toute sa hype en NBA en faisant péter tous les plafonds ! Pareil que pour les frérots Thompson : préparez-vous à voir ce grand malade squatter les top 10 l’an prochain en balançant des no-look pass alley-oop pour Shaedon Sharpe ligne de fond.

Sources : Envergure, Hoop Intellect, CleaningTheGlass