Victor Wembanyama absent à la Coupe du Monde 2023 : plus de bruit que de mal

Le 27 juin 2023 à 17:26 par Arthur Baudin

Source image : YouTube

Au cœur de ce début de semaine, un feuilleton d’un seul volet dont l’origine est aussi le déroulé. Victor Wembanyama, 19 ans et fraîchement drafté en qualité de first pick par San Antonio, a dit non à la Coupe du Monde 2023. Il en faut peu pour faire parler.

Victor Wembanyama ne participera pas à la Coupe du monde avec les Bleus. Plus d’infos et un entretien avec @lequipe à suivre dans la journée. https://t.co/xlpADDpf1F

— Yann Ohnona (@yohnona) June 26, 2023

L’annonce est signée de Yann Ohnona pour L’Équipe. Elle fait mal. Elle déçoit. Mais, sauf ceux qui aiment à le faire croire, elle n’étonne pas grand monde. Dans l’histoire de la NBA, six first pick ont disputé une compétition internationale l’année de leur draft.

  • Oscar Robertson, Jeux olympiques 1960, Team USA
  • Jim Barnes, Jeux olympiques 1964, Team USA
  • Danny Manning, Jeux olympiques 1980, Team USA
  • David Robinson, Jeux olympiques 1988, Team USA
  • Yao Ming, Jeux asiatiques 2002, Chine
  • Anthony Davis, Jeux olympiques 2012, Team USA

Six joueurs, seulement six joueurs, dont l’un avait été “conçu” pour faire briller son pays à l’international. Le refus prononcé par Victor n’est évidemment pas le problème. Ce que différents observateurs lui reprochent, c’est qu’au long de la saison écoulée, il n’ait cessé d’assurer de sa présence en Indonésie, aux Philippines et au Japon avec l’équipe de France cet été. Vérifions : Bring back to fin février, quand à l’occasion d’un rassemblement avec les Bleus, Victor parlait… trop honnêtement ?

Victor Wembanyama : Je n’ai pas du tout envie de passer à côté de la Coupe du Monde.

Journaliste : Quelque soit l’équipe qui te sélectionne à la draft ?

Victor Wembanyama : Ça j’en sais rien. Ma volonté c’est d’être en équipe de France cet été en tout cas.

Si faute de communication il y a, la dénoncer est d’un culot qui frôle la nocivité. Les mots ont un sens : pas un seul instant, Victor Wembanyama assure de sa présence avec l’équipe de France cet été. Il exprime un souhait. Se protège trop maigrement de l’époque, « ça j’en sais rien », et reste dans le lexique de l’envie. Mais aujourd’hui, exposé au-devant d’une masse de micros, un gamin de 19 ans n’a plus le droit d’exprimer trop fortement son envie, sinon c’est une promesse.

Or, transformer l’envie d’un gamin en promesse, alors qu’il est au carrefour d’un immense enjeu – son arrivée et intégration en NBA – est une pirouette d’une telle malhonnêteté qu’elle force légion de parallèles sociétaux. Pire encore, la “faute” attire les moralisateurs. Victor Wembanyama dit une chose, puis son contraire, provoquant ainsi les réactions de ceux qui n’ont jamais dit tout et son contraire. Sur RMC Sports, Thibaud Leplat ose la comparaison entre Kylian Mbappé et Victor Wembanyama : « On se retrouve dans une situation où la vie d’un groupe devient dépendante des valeurs d’un individu à un moment donné ». On dit qu’il faut oser pour réussir, mais manque de pot, c’est raté pour Thibaud. Cette saison, Victor Wembanyama est resté altruiste dans sa starification. Pas une déclaration pour détourner le regard du collectif. Rien qui puisse mettre mal à l’aise l’un de ses coéquipiers. Seulement une grosse activité sur le parquet : on ne va toute de même pas lui reprocher d’attirer l’attention balle en main, si ?

Toujours sur RMC Sports, plus mesuré – puisque connaisseur des couloirs américains – Fred Weis se dit « choqué » mais nuance son propos, en ajoutant comprendre la décision de Victor. « Mais bien sûr que je le comprends. Quand il y a des enjeux comme ceux-là, comment ne pas le comprendre ? C’est impossible ». Le mot choqué cible alors le chaud/froid entre les déclarations initiales du Français, et ce volteface. Mais encore une fois, le “volteface” est une idée bien abstraite. En février, aucun article de presse ne titrait « Victor Wembanyama annonce sa présence à la Coupe du Monde 2023 ! ». Car il n’annonçait pas sa présence, il la souhaitait. Et ça, d’un point de vue lexique, tout le monde l’avait compris.

Déclaration parue plus anecdotique, pour le média Telegraf, Vincent Collet a confirmé l’absence de Joel Embiid cet été avec l’équipe de France : « Pas cette année ». Ah, pas cette année ? Ce qui voudrait dire que l’année prochaine, pour les JO… ? « Nous ne savons pas. C’est à lui de décider. Nous attendons sa décision et nous espérons ». Tiens Thibaud, c’est ça, à notre sens, un groupe qui devient dépendant des valeurs d’un individu.


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