Il y a 10 ans, le shoot iconique de Ray Allen face aux Spurs

Le 18 juin 2023 à 10:05 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube

Le 18 juin 2013, du côté de Miami en Floride, l’une des actions marquantes de l’histoire de la NBA se jouait sous nos yeux, dans les dernières secondes du Game 6 des Finales entre le Heat et les Spurs. Ce jour-là, Ray Allen a planté un 3-points exceptionnel pour sauver son équipe de la défaite, entrant ainsi dans la légende des Playoffs. Retour sur cette séquence absolument all-time, qui fait toujours rêver les fans de Miami et qui provoque encore des cauchemars chez ceux de San Antonio. 

Dans la vie, et notamment à travers le sport, il y a des moments qui restent gravés dans la mémoire. Vous savez, ces moments où vous vous rappelez de l’endroit où vous étiez, avec qui vous étiez, et les émotions que vous avez ressenties.

Le tir de Ray Allen le 18 juin 2013 fait partie de ceux-là.

That time when Ray Allen hit one of the most clutch shots in NBA Finals history 🤯

Spurs vs. Heat, 2013 NBA Finals Game 6 – 12pm ET on NBA TV! pic.twitter.com/joBPqhjvBs

— NBA TV (@NBATV) May 30, 2020

Game 6 des Finales NBA 2013. Miami, Floride.

Dans la quête d’un back-to-back après avoir gagné le titre l’année précédente, le Heat du trio LeBron James – Dwyane Wade – Chris Bosh se retrouve mené 3-2 dans la série face aux Spurs de San Antonio. Ces derniers ont récupéré l’avantage du terrain dès le Game 1 de la série grâce notamment à un tir hyper clutch de Tony Parker, et depuis les deux équipes se rendent coup pour coup. Pour la sixième manche de la finale, Miami doit absolument répondre devant son public. C’est la victoire ou alors San Antonio est champion.

L’American Airlines Arena est évidemment chauffée à blanc pour l’occasion. Mais les Spurs ont l’habitude des grosses ambiances, eux qui ont remporté trois titres dans les années 2000 sous l’impulsion de leur propre Big Three, Tim Duncan – Tony Parker – Manu Ginobili. L’expérience du groupe de Gregg Popovich, son jeu collectif exceptionnel et la présence d’un jeune Kawhi Leonard font de San Antonio un adversaire redoutable pour Miami. Et pendant une bonne partie du Game 6, ce sont justement les Spurs qui dominent les débats.

À partir de la moitié du deuxième quart-temps, les hommes de Pop prennent les commandes. +6 à la pause, +13 dans le troisième quart, +10 à l’entame du dernier, ça commence à sentir le roussi pour Miami.

Crazy to think about how Tim Duncan would be 6/6 in the Finals…

If it weren’t for LeBron’s 16 4th quarter points & Ray Allen’s shot in Game 6 of the 2013 Finals. pic.twitter.com/mTvpHAZitH

— JustAnotherNBAFan™ (@AnotherNBAFan) May 11, 2020

Comme un symbole, le double MVP en titre LeBron James est en grosse galère. Pendant que Tim Duncan maltraite la défense de Miami à base de shoots avec la planche et de paniers au poste, le King bute sur celle de San Antonio : maladresse, hésitation, mauvais choix, James n’est pas à la hauteur de l’événement… jusqu’aux douze dernières minutes du temps réglementaire.

Miami doit alors réaliser son meilleur quart-temps de la saison pour tenter de forcer un Game 7, et LeBron se transcende. Il marque 16 points dans le quatrième quart à 7/11 au tir, avec 2 rebonds, 2 passes et 1 contre, tout ça sans son habituel bandeau qui est tombé de sa tête sur une claquette dunk. Avec son agressivité, sa capacité de finition mais aussi de création, le King enchaîne les coups de boutoir sur San Antonio, tout en mettant une grosse intensité défensive. Bref il est absolument partout. Résultat, Miami parvient à remonter au score jusqu’à prendre l’avantage 89-86.

Et puis viennent les deux dernières minutes du quatrième quart-temps.

Lebron Highlights in Game 6 of the 2013 Finals vs Spurs

32 Pts, 11 Asts, 10 Rebs, 3 Stls

16 Pts in the 4th Quarter pic.twitter.com/penHK8ZBWg

— . (@BronSZNNN) May 13, 2023

Alors que tout le momentum est du côté de Miami, Tony Parker enfile son costume de héros pour planter cinq points de suite, et surtout James perd deux ballons au pire moment. En un claquement de doigts, le score passe à 93-89 pour San Antonio avec 28,2 secondes à jouer, et Manu Ginobili est sur la ligne des lancers-francs. Le Heat est sonné, le match semble joué.

Preuve que la situation est désespérée pour Miami, une partie du public quitte la salle. La corde jaune est de sortie en vue de la célébration à venir, et le Larry O’Brien Trophy est prêt à faire son apparition. C’est donc comme ça que ces Finales NBA 2013 vont se terminer ?

Pas si vite.

Manu Ginobili et Kawhi Leonard laissent chacun un lancer-franc en route, et LeBron rentre un 3-points entretemps. Cela permet à Miami de se retrouver à seulement -3 et avec la possession à 20 secondes de la fin. L’espoir est de retour. Et c’est spécifiquement à ce moment-là que le match va rentrer dans une nouvelle dimension, avec Ray Allen dans le rôle de sauveur.

J’ai refusé de partager cette vidéo pendant 10 ans.

Mais pour le livre de @nicolasmeichel, je le fais aujourd’hui.

Pas merci Ray Allen, à retrouver dans “LES HEATLES”.pic.twitter.com/NZXmVuoP2p

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 24, 2023

Le meneur du Heat Mario Chalmers remonte le ballon de son propre camp. Les Spurs de Popovich, qui ont préféré remplacer Tim Duncan par Boris Diaw pour favoriser les switchs sur cette ultime possession, décident de ne pas faire faute. Théoriquement, Miami a assez de temps pour tenter d’abord un panier à deux points, mais les Floridiens privilégient le tir primé pour essayer d’égaliser direct. Chalmers trouve LeBron derrière la ligne à 3-points, qui dégaine. La balle rebondit sur l’arceau. La suite ? C’est le commentateur Mike Breen qui la raconte le mieux.

“REBOUND BOSH, BACK OUT TO ALLEN, HIS 3-POINTER, BANG !”

Chris Bosh, alors le plus grand joueur sur le terrain, profite de son avantage de taille pour prendre le rebond, et ressort la balle vers Ray Allen, qui recule vers le corner droit. Le tireur à 3-points le plus prolifique de l’histoire NBA (à l’époque) se positionne parfaitement derrière la ligne pour ensuite remonter, puis dégainer. La balle fait ficelle, 95-95, la salle du Heat explose !

Les arbitres vérifient à la vidéo qu’Allen ne mord pas la ligne à 3-points mais il n’y a aucun doute, le panier est bon. Le sniper de South Beach aka Jesus Shuttlesworth vient de sauver les siens alors que les Spurs étaient déjà prêts à célébrer leur titre NBA, et que Miami était au fond du trou à peine 20 secondes auparavant.

San Antonio Spurs fans during Ray Allen’s NBA Finals shot…#Heat #Spurs pic.twitter.com/ZZeWhAIzL8

— NBA Memes (@NBAMemes) January 2, 2015

Le Heat n’a pas encore gagné. Il reste une prolongation entière à jouer, et potentiellement un Game 7 si Miami parvient à arracher la victoire. Mais sur le coup, on sent déjà qu’on est devant un vrai moment d’histoire.

Le scénario, la tension, la clutchitude extrême d’Allen, le drama… il y a absolument tout dans cette séquence. Une séquence tirée tout droit d’un film hollywoodien mais qui est on ne peut plus réelle, au grand dam des joueurs et fans de San Antonio qui possédaient neuf doigts sur dix sur le trophée Larry OB. Et la suite des événements va définitivement faire entrer cette action dans la légende.

Après le tir égalisateur d’Allen, le Heat réalise un stop sur Parker pour forcer la prolongation, prolongation remportée 8-5 par Miami grâce notamment à deux lancers de Ray dans les dernières secondes mais surtout deux contres décisifs de Chris Bosh, dont un sur Danny Green au buzzer. Le Heat finira ensuite le boulot en gagnant le Game 7 à la maison 95-88 derrière un immense LeBron James (37 points), pour remporter un deuxième titre NBA consécutif.

Comment LeBron a-t-il rejoint le Heat ?
Erik Spoelstra a coaché en D2 allemande ?!
Ray Allen avait-il préparé son shoot face aux Spurs ?

Toutes ces questions, vous aurez les réponses dans “LES HEATLES”, par @nicolasmeichel ! 📕 💛

PAR ICI ➡️ https://t.co/4qBOZj0XqW pic.twitter.com/Tv158rfjIi

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 24, 2023

Dix ans plus tard jour pour jour, ce shoot de Ray Allen reste toujours un souvenir impérissable.

Qu’on soit fan du Heat, fan des Spurs, ou fan de basket tout court, impossible d’oublier ce tir qui est très probablement le shoot le plus clutch de l’histoire de la NBA. Ceux qui ont vécu ça en direct se rendent compte de la magnitude du moment, ceux qui sont arrivés par la suite ont appris à comprendre pourquoi on en parle encore une décennie après.

Iconique, tout simplement.

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