La course au Sixième homme de l’année 2022-23 : Russell Westbrook craque le podium

Le 09 janv. 2023 à 15:06 par Arthur Baudin

Russell Westbrook Lakers 14 novembre 2022
Source image : NBA League Pass

Comme chaque saison, la course au Sixième homme de l’année est l’une des plus suivies de NBA. Comme chaque saison – et par manque d’inspiration – on dit pour toutes les courses (DPOY, MVP, COY, ROY) qu’elles sont les plus suivies de NBA. Mais pour la course au Sixième homme de l’année, c’est vraiment vrai. Et comme chaque année, on dit pour toutes les courses que c’est vraiment vrai. Bref, papier.

(Stats arrêtées au 9 janvier)

# Mentions honorables : Shake Milton, Bogdan Bogdanovic, Immanuel Quickley, Taurean Prince et Malik Beasley

On a failli ouvrir les portes du Top 10 à Immanuel Quickley dont l’apport concorde avec les résultats new-yorkais. Trop peu de matchs pour Bogdan Bogdanovic qui revient fort, à surveiller pour la prochaine édition. Taurean Prince n’est pas mauvais mais les Wolves le sont : il lui manque encore quelques cordes à son jeu pour s’immiscer dans ce classement tout seul. Shake Milton avait disparu des radars depuis la mi-saison 2021-22, on le retrouve dans une forme grandissante du côté de Philly. C’est encore light hein, Tyrese Maxey est revenu et lui bouffe des minutes, mais ça reste propre. Malik Beasley est quant à lui sorti du Top 10. Pas assez de résultats dans l’Utah. Ça dégringole un peu. Si Beasley dit qu’il fait le max on le croit, mais c’est toujours trop peu.

#10 – JORDAN POOLE

Grosse question : doit-on le considérer comme un candidat au trophée de Sixième homme de l’année s’il a déjà débuté 21 de ses 40 matchs ? L’absence de Stephen Curry l’éloigne un peu de cette discussion, et ça tombe bien puisqu’il n’en a pas le niveau. Contrat XXL à 35 millions de dollars la saison, contrasté par cette grosse incapacité à porter les Warriors sur un match, même contre les bonnets d’âne de la Ligue. Markelle Fultz l’a surclassé samedi dernier, sur le papier c’est un first pick mais ça la fout mal quand même. Bref, Jordan Poole score un minimum mais ne peut que progresser. Il ne sera probablement plus dans ce classement début février, la faute à trop de matchs dans la peau d’un titulaire. Le regrettera-t-on ? Kenavo ar’vechal !

Stats : 20.6 points à 43% au tir dont 31% du parking, 4.4 assists et… 3.6 ballons perdus

markelle fultz 💨

3 threes for @franzboogie pic.twitter.com/bbMXjhfEB7

— Orlando Magic (@OrlandoMagic) January 8, 2023

#9 – NAJI MARSHALL

Comment ne pas mentionner le meilleur banc de NBA ? Si les Pelicans sont 3e de la Conférence Ouest, c’est en immense partie grâce au travail des secondes mains, parmi lesquelles Naji Marshall. No name absolu pour tous les enfants biberonnés à la Gatorade et aux tirs du logo – ils ne porteront probablement jamais son maillot – le troisième année de New Orleans est LE non-drafté du moment. Un pourcentage à 3-points revu à la hausse (33% contre 20% la saison passée), beaucoup beaucoup beaucoup d’énergie dans ses incursions, la “flamme” du type qui a eu sa chance alors que personne ne voulait lui donner. Du crédit pour lui et son parcours donc, mais aussi pour l’entourage sur le banc des Pels : Larry Nance Jr. et Jose Alvarado ne jouent pas au ping-pong. Trey Murphy est entré dans le cinq en l’absence de Brandon Ingram. C’est aussi là que s’explique le gain de minutes pour Marshall.

Stats : 9.8 points à 44% au tir dont 34% du parking, 3.6 rebonds, 2.3 assists et 1.2 ballon perdu

#8 – NORMAN POWELL

À contresens du marasme Clippers, Norman Powell reste bon élève : 17 points à 41% du parking sur le mois de décembre, pas le plus grand des défenseurs mais un excellent scoreur. Il a joué 32 des 42 rencontres disputées par les Clippers, ce qui – en comparaison à Kawhi Leonard – reste le symbole d’une belle solidité. Rien à ajouter sur son cas. Il pourrait mettre un peu plus de shoots dans les moments importants (pas super clutch le Nono) mais franchement, d’autres silhouettes méritent davantage de porter le fardeau. Après les Clippers sont encore 7e à l’Ouest avec un bilan tout juste positif hein, rien de “catastrophique”. Sur un run et deux ou trois bobos soignés, les hauteurs de la conférence sont encore à leur portée.

Stats : 15.1 points à 47% au tir dont 39% du parking en 25 minutes par match

#7 – MALIK MONK

Petite dégringolade au classement. Beaucoup de candidats ont haussé leur niveau de jeu et Malik Monk a… tiré à 28% à 3-points sur le mois de décembre. Elle est moche celle-là. Son année 2023 ne commence pas mieux avec 4/15 de loin et deux défaites en trois rencontres. Mais Sac Town est toujours 5e de la Conférence Ouest avec un bilan de 20 victoires pour 18 défaites. La méforme du 6e homme ne se traduit heureusement pas par un lâcher-prise des coéquipiers. Tout est ainsi à relativiser : les Kings n’ont plus accédé aux Playoffs depuis seize saisons. La dynamique de cet exercice est historique. Ça peut paraître con mais Malik Monk a encore moyen de rester dans l’histoire de Sac Town. Mets juste tes tirs bordel.

Stats : 14.1 points à 44% au tir dont 32% du parking et 91% aux lancers, 3.9 assists et 2 ballons perdus

#6 – BOBBY PORTIS

Double-double de ferrailleur dans les moyennes, adroit sous le cercle, toujours combattif “malgré” son contrat à 12 millions la saison. Il est l’un des joueurs les plus valuables de NBA. Le parfait intérieur remplaçant pour jouer le titre. Les Bucks auraient grand mal à combler le trou laissé par son absence : ça tombe bien, Bobby Portis a disputé les 39 matchs de Milwaukee cette saison. Solidité sur et en dehors du parquet. Meilleur rebondeur en sortie de banc cette saison. Seulement 27 ans et encore de très belles années devant lui. Milwaukee a touché le gros lot en s’attirant ses services à l’été 2020. Le genre de move passé inaperçu dans l’histoire d’une franchise, que seuls les grands-pères les plus instruits transmettront aux enfants de 2080. Le Nord se souvient, et pour le coup, l’Est, l’Ouest et le Sud feront de même.

Stats : 14.2 points à 50% au tir dont 32% du parking, 10.3 rebonds et 1.2 ballon perdu

#5 – BONES HYLAND

Un mois de décembre un tantinet en-dessous de ses standards, mais toujours cet énorme apport défensif. Vraie pile électrique courte mais longiligne (les hommes de lettre comprendront la nuance), potentiel offensif de futur… All-Star ? Petite enflammade, le sophomore des Nuggets aura déjà 23 ans en septembre et n’est pas LE jeune le plus en vue de cette Ligue. Et pourtant, quand on regarde un match de Denver, son unicité saute aux yeux. Il a ce truc en plus : très serein balle en main, pliable dans absolument tous les sens, inspiré par les systèmes de Mike Malone. On veut bien voir à quel niveau se situera Bones Hyland dans deux ou trois années. Vous pourriez bien être surpris.

Stats : 13.5 points à 41% au tir dont 41% du parking, 3.3 assists et 1.8 ballon perdu

BONES HYLAND ON THIS PLAY 😮😅 pic.twitter.com/xTvWeHscVq

— Bleacher Report (@BleacherReport) January 6, 2023

#4 – TYUS JONES

L’option offensive n°1 des Grizzlies. T’sais le mec qui regarde pas tous les matchs. Tyus Jones est toujours un exemple de propreté pour tous les jeunes ballers qui débarquent en NBA. Ce bonhomme fait tout fructifier. Tu lui donnes de la mie sans croute Harris il te fait du pain d’épice. On lui confierait notre bague de mariage qu’il nous en ramènerait deux. Difficile de le voir grimper sur le podium avec une ligne statistique aussi “secondaire”. On sent l’homme de paysage. Le premier joker de la 2e équipe à l’Ouest. Pas envie de briller mais rêve de faire briller. Le gendre idéal. On file de ce pas lui présenter notre sœur.

Stats : 10.5 points à 44% au tir dont 39% du parking, 4.8 assists et seulement 0.9 ballon perdu

#3 – RUSSELL WESTBROOK

Grande controverse, énorme bond. On ne sait jamais comment s’occuper du cas Russell Westbrook. Des statistiques qui en contredisent d’autres, beaucoup de frustration, de l’énervement, mais des « bonnes performances » qui en valent mille. C’est Russell Westbrook nom de nom. Une boule de nerfs complètement hors de ses pompes, parfois très juste, alors meilleure perforeuse qu’un coach puisse espérer pour éclater la défense en deux. Certaines choses ne changent jamais : 21% à 3-points sur le mois de décembre moyennant 3.4 tentatives par match. À vomir. Sauf que les Lakers vont mieux (cinq victoires consécutives) et leur bonne dynamique coïncide avec la bonne forme de Russ. Le nonuple All-Star est imprenable sur ce début d’année 2023 avec 16 points à 43% au tir dont 33% du parking, 7 rebonds et 8.8 assists en quatre matchs. Comme s’il n’avait jamais perdu l’aura du Thunder. Efforts à poursuivre.

Stats : 14.8 points à 41% au tir dont 29% du parking, 6.4 rebonds, 7.9 assists, 1 interception et 3.6 ballons perdus

Westbrook’s Bank Shots look funny, but it’s going in 7/10 Times. pic.twitter.com/wpSP6tBVjk

— Zierough (@Zierough) January 5, 2023

#2 – BENNEDICT MATHURIN

Saint-Mathurin-sur-Loire, l’un des plus jolis villages de France. Fief ancestral de la famille Mathurin, dont le dernier pondu s’appelle Bennedict. 6e choix de la dernière draft, acteur majeur de deux discussions aux trophées de fin de saison. Juste derrière Paolo Banchero dans la course au Rookie de l’année. Juste derrière Malcolm Brogdon en qualité de 6e homme. Seulement 20 printemps (21 en juin) et déjà une ligne statistique très aboutie avec le scoring et les pourcentages. Y’en a qui fleurissent plus vite que d’autres. Ce qui lui manque pour gratter le premier spot ? Davantage de prouesses individuelles. Encore et encore. Les Pacers sont déjà 6e de la Conférence Est, difficile de les imaginer au-delà. La seule solution est de tout broyer. Des pics à 30 points, le ballon sous le bras, les Top 10 matinaux. Objectif marquer les esprits sur cette deuxième partie de saison.

Stats : 17.1 points à 42% au tir dont 33% du parking, 3.9 rebonds, 1.4 assist et 1.8 ballon perdu

#1 – MALCOLM BROGDON

La crème de la crème. Pas franchement une ligne statistique de Néandertal, mais les meilleurs codes Wi-Fi sont les plus courts. Tout est dans la netteté. On est pas loin du 50/40/90 – à un gros mois de compétition près – et les Celtics sont toujours en tête de la Conférence Est avec 28 victoires pour 12 défaites. Ça joue le titre, Malcolm Brogdon en sera un facteur essentiel, condition désormais sine qua non, la rencontre de samedi soir l’a encore montré : 23 points à 5/6 du parking, 2 rebonds, 7 assists et des Spurs au tapis. Dites vous qu’en ce moment, des remplaçants NBA voient débarquer un axe Malcolm Brogdon – Robert Williams III en qualité de « second unit ». C’est pas de la second unit ça, c’est une All-NBA Third Team. Tu veux tranquillement faire tes stats en sortie de banc et tu te retrouves contre les Kobe et Shaq du Massachussetts. Bref, Malcolm est inbougeable. N°1 sans trembler. Ça risque encore de durer.

Stats : 13.5 points à 47% au tir dont 45% du parking et 88% aux lancers, 4.1 rebonds, 3.9 assists et 1.6 ballon perdu

BROGDON AND-1 pic.twitter.com/NNIrnvRqki

— Celtics on NBC Sports Boston (@NBCSCeltics) January 6, 2023