L’Argentine en NBA : qui sont les meilleurs basketteurs argentins de l’histoire ?

Le 19 déc. 2022 à 18:10 par Enzo Lecoq

Luis Scola Manu Ginobili
Source image : FIBA Pass

Alors que les Bleus sont tombés hier face à l’Argentine sur le rectangle vert, TrashTalk a décidé d’honorer les nouveaux champions du monde de foot à sa manière, en évoquant les principaux Argentins ayant joué en NBA. De Manu Ginobili à Luis Scola en passant par Andres Nocioni et Carlos Delfino, retour sur la carrière de quatre Argentins liés à la Grande Ligue.

# MANU GINOBILI : EL MAESTRO DE L’EUROSTEP 

Si les mots “NBA” et “Argentine” ne vous évoquent pas en premier lieu Manu Ginobili, deux options s’offrent à nous : soit vous êtes fan de Houston (on verra pourquoi plus tard), soit vous êtes fan de pétanque. Comment penser à qui que ce soit d’autre qu’El Manu, l’artiste du basketball argentin par excellence ? Déjà, Gino est le joueur argentin ayant eu la carrière NBA la plus longue. Et pourtant, il n’a débarqué dans la Grande Ligue qu’à 25 ans, en 2002, après trois saisons passées en Italie suite à sa draft en 1999.

Plus de 1 000 matchs en 16 ans sous les couleurs des Spurs, 4 titres de Champion NBA, 2 sélections All-Star, 2 nominations en All-NBA Team, une récompense de Sixième Homme de l’Année (plus récemment appelé John Havlicek Trophy) et surtout un trio légendaire avec Tony Parker et Tim Duncan. Et quel plus beau symbole aujourd’hui que cet amour franco-argentin entre TP et Gino ? Vous ne trouverez pas.

Manu Ginobili, c’est aussi l’homme qui a démocratisé l’Eurostep en NBA, ce fameux move permettant d’éviter un défenseur grâce à un appui droite-gauche. Un homme qui plus est humble, simple au quotidien, capable de rassembler tout un pays autour de son sport, et à porter son équipe jusqu’au toit du monde avec l’or olympique en 2004.

Pour tout ça, Merci Gino !

22 YEARS AGO TODAY
The Spurs selected Manu Ginobili with the 2nd to the last pick in the 2nd round of the 1999 NBA Draft.

He finished his career as arguably the greatest Sixth Man ever. pic.twitter.com/4p8fTrGajl

— Ballislife.com (@Ballislife) June 30, 2021

 # LUIS SCOLA : LE GÉANT DE L’ALBICELESTE

Les joueurs argentins ayant évolué en NBA ont pour beaucoup commencé leur carrière en Europe avant de rejoindre la cour des grands. C’était vrai pour Manu Ginobili aka Manudona, ça l’est également pour notre nouveau protagoniste. Et niveau arrivée tardive, Luis Scola se pose là.

À son arrivée à Houston en 2007, l’intérieur argentin a déjà 27 ans et huit saisons dans les pattes en Espagne. Pourtant, comme son compatriote Manu, Scola a lui aussi été drafté par les Spurs, en 2002. Malgré un âge avancé à son arrivée, Luis aura tenu une décennie entière en NBA, bougeant pas mal entretemps. Tout commence donc à Houston, où l’intérieur passe la majeure partie de sa carrière (cinq saisons), avec seulement 8 matchs manqués sur 386 matchs en régulière. Il sera même le lieutenant de Kevin Martin au déclin de l’ère Yao Ming, allant jusqu’à claquer 18 points et 8 rebonds par match. Puis il fera une saison à Phoenix aux côtés du jeune Goran Dragic, avant de partir pour l’Indiana, alors terre d’une star montante : Paul George. Après deux saisons chez les fermiers, tonton Luis rejoint Toronto à déjà 35 ans. Le vétéran participe même aux Finales de Conférence 2016 face aux Cavs futurs champions.

Retraité à 36 ans après une dernière demi-saison chez les Nets, Scola quitte la NBA après 743 matchs de régulière et une carrière très respectable. Quant à l’équipe nationale ? Luis n’en est pas moins une légende que son coéquipier, le grand Manu. Exemple de longévité, le patron de l’Albiceleste est même le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la Coupe du Monde, devancé seulement par la légende Oscar Schmidt. Et l’Argentin n’a raccroché les baskets que l’an dernier, à 41 ans, deux ans après le piège tendu à l’Équipe de France

Luis Scola just finished his fifth Olympics. He gave us the gift of watching a masterpiece be painted in real time. Gracias, @LScola4! (via @Olympics) pic.twitter.com/7dO8SFEuxY

— SLAM (@SLAMonline) August 3, 2021

# ANDRES NOCIONI : LE TAUREAU BAD BOY

Il faut toujours un peu de vice et de sang chaud pour faire d’une équipe un groupe de champions. Et si les deux légendes précédemment nommées n’en manquaient certainement pas, notre troisième larron, lui, a ça dans le sang justement.

Même à l’échelle des années 2000, l’ami Andres est jugé un peu dur. Et on parle d’une époque qui a vu jouer Kevin Garnett, Ben et Rasheed Wallace, ou encore Ron Artest, ça donne le ton. On parle ici d’un gars limite dirty, qui aujourd’hui prendrait 4 matchs de suspension pour chacun de ses highlights. Andres Nocioni, c’est le col bleu des Bulls pendant la deuxième moitié des années 2000, sans oublier de courts passages à Sacramento puis Philly en fin de carrière. Certes, on ne parle pas ici des périodes les plus glorieuses des franchises en question, et l’amigo Nocioni n’a été titularisé “qu’à” 203 reprises sur les 514 matchs de sa carrière pour une production dépassant à peine les 10 points de moyenne. Mais le Wild Bull of the Pampas a tout de même laissé certaines marques dans la Ligue, à l’image de son poster sur Oleksiy Pecherov.

Après sa retraite NBA, El Chapu retourne en Europe, où il remporte l’Euroleague 2015 avec le Real Madrid en étant élu MVP du Final Four. Et en sélection nationale, le bad boy de l’Albiceleste a un palmarès bien fourni : or olympique à Athènes en 2004, bronze à Pékin en 2008, mais aussi une médaille d’argent aux championnats du monde 2002 sans oublier les cinq médailles du championnat des Amériques (dont deux en or en 2001 et 2004), ni le formidable poster 180 sur la truffe de Kevin Garnett (Team USA).

# CARLOS DELFINO : LE SNIPER DE LA BANDE

Les choses étant bien faites pour les Argentins, la variété des profils a permis à la Generación dorada de briller, et dans la catégorie “J’étais une mitraillette à trois points avant que ça soit à la mode”, le nom de Carlos Delfino n’est pas un intrus.

Carlos a l’avantage d’avoir intégré la Grande Ligue plus jeune que ses compatriotes, à “seulement” 22 ans. La plupart des Argentins de NBA sont arrivés trop vieux pour s’inscrire à la Draft, tandis que d’autres comme El Manu ou Luis Scola se sont révélés en tant que steals après avoir été sélectionnés au fond de celle-ci. Delfino, lui, devient le premier Argentin drafté dès le premier tour. Il rejoint les Pistons qui viennent d’être sacrés champions en 2004 et restera trois saisons dans le Michigan avant de migrer de l’autre côté du Lac St. Clair, à Toronto. Après une saison jouée en Russie, Delfino revient en NBA du côté de Milwaukee pour trois nouvelles campagnes, dont une grosse série de Playoffs face aux Hawks (en 2010) aux côtés de Brandon Jennings, avant de terminer sa carrière NBA sur le banc des Rockets.

Mais au final, c’est bien en équipe nationale que Delfino écrit sa renommée. Quand l’Argentine l’emporte en 2004, le jeune Carlos n’est (clairement) pas le joueur le plus sollicité mais il aura tout de même droit à sa médaille d’or, et prend une place bien plus importante lors de l’épopée 2008 (tournant notamment à 44,2% de loin sur 6,5 tentatives). Enfin, Carlos peut lui aussi se vanter d’avoir postérisé une superstar :

# MENTIONS HONORABLES

  • Fabricio Oberto, l’intérieur des Spurs qui a malheureusement vu sa carrière NBA être stoppée par des problèmes cardiaques.
  • Walter Herrmann, l’homme à qui les JO 2004 ont donné une “carrière”.
  • Facundo Campazzo, le meneur de poche passé par les Nuggets et les Mavs.
  • Pablo Prigioni, non drafté en 1999 mais passé par les Knicks, les Rockets et les Clippers.
  • Leandro Bolmaro, le sophomore du Jazz, dernier joueur argentin actif en NBA.

Pas sûr que la génération actuelle puisse égaler ces grands noms du basketball argentin, mais il semble évident que cette belle nation de basketball aura les moyens de fournir des talents à l’avenir. En attendant, on va continuer d’idolâtrer Manu et ses potes à travers toute l’Amérique Latine.