R.J. Barrett : après les rumeurs de transfert et la signature d’un nouveau contrat, il est l’heure de lâcher les chevaux

Le 26 sept. 2022 à 12:30 par Nicolas Meichel

R.J. Barrett New York Knicks 16 novembre 2021 résumé
Source image : NBA League Pass

Sélectionné en numéro 3 de la Draft 2019 derrière Zion Williamson et Ja Morant, R.J. Barrett s’est pas mal retrouvé dans les rumeurs récemment dans le cadre d’un potentiel trade avec Donovan Mitchell. Mais ce dernier a finalement pris la direction de Cleveland, et Barrett a eu droit à une belle extension de contrat. La quatrième année de R.J. peut-elle être celle de l’explosion ?

L’intersaison a été mouvementée pour R.J. Barrett. Après trois années sous les couleurs des Knicks, l’ancien de Duke était éligible pour une grosse extension de contrat, comme ses copains Zion et Ja. Mais dans le même temps, il a également entendu son nom dans les rumeurs de transfert, la franchise de New York semblant en pole position pour s’attacher les services de l’arrière All-Star Donovan Mitchell. Finalement, le dossier Barrett s’est débloqué le 1er septembre, quand R.J. a obtenu sa prolongation de 120 millions de dollars sur quatre ans, mettant ainsi fin à la malédiction Knicks qui n’avaient pas prolongé le contrat d’un joueur évoluant sur un rookie deal depuis plus de… deux décennies et un certain Charlie Ward. Un jour seulement après cette signature, on a eu droit au blockbuster trade entre Cleveland et Utah envoyant Mitchell aux Cavaliers.

Cet épisode est très symbolique de la perception que possèdent les dirigeants des Knicks à l’égard de R.J. Barrett. D’un côté ils ont fini par poser 120 millions de billets verts sur la table afin de le prolonger, mais de l’autre ils possèdent des doutes par rapport à sa capacité de véritablement devenir le visage de la franchise new-yorkaise. Des doutes qui ne sont pas illégitimes étant donné que les trois premières saisons NBA de Barrett ont été composées de hauts et de bas, pendant qu’un phénomène comme Morant – ou même Zion malgré ses gros problèmes de blessure – exposait au grand jour son potentiel de superstar. Selon certaines rumeurs provenant de la Grosse Pomme, des membres du front office de New York considèrent plus Barrett comme une troisième option dans une équipe qui joue le titre qu’un joueur calibre franchise player. Et pour rappel, quand R.J a été drafté en 2019, ce n’est pas Leon Rose qui était le président des opérations basket mais Steve Mills (avec Scott Perry dans le costume de manager général), et Tom Thibodeau n’était pas encore sur le banc new-yorkais.

“Les Knicks auraient préféré ne pas donner cette grosse extension à R.J. Barrett tout de suite. Ils voulaient attendre au moins jusqu’à la deadline de mi-octobre afin de le voir au camp d’entraînement, voire même jusqu’au 1er juillet au moment où il serait devenu agent libre restrictif.

Ils aiment bien R.J., mais il n’est pas l’un de leurs gars. Leur préférence était de le transférer dans un deal pour récupérer Mitchell. S’ils avaient récupéré Donovan tout en conservant R.J., ils ne l’auraient pas payé tout de suite. Avec Mitchell parti à Cleveland, ils devaient faire quelque chose.”

– Marc Berman, du New York Post

Si la situation entourant R.J. Barrett est pour le moins particulière, elle a le mérite de clarifier le principal objectif du numéro 3 de la Draft 2019 en amont de la campagne à venir : prouver aux Knicks qu’il peut vraiment devenir un patron de l’équipe et donc l’un des piliers du projet new-yorkais. Et pour cela, il va devoir surfer sur la vague de la fin de saison 2021-22.

Restant sur sa saison la plus productive en carrière (20 points, 6 rebonds et 3 passes de moyenne), R.J. Barrett a notamment profité de la campagne compliquée de Julius Randle et d’un surplus de responsabilités offensives pour gonfler ses chiffres. Des chiffres qui ont particulièrement explosé après la trêve du All-Star Break mi-février. Son premier match après le week-end étoilé de Cleveland ? 46 pions au Madison Square Garden face à Miami, record en carrière s’il vous plaît. De quoi booster sa cote auprès de la Knicks Nation. Sur les 22 derniers matchs de la saison, R.J. a tourné à plus de 24 points, 6 rebonds et 4 caviars par soir, le genre de stats qui peuvent laisser entrevoir un avenir plutôt brillant pour l’ancien protégé de Mike Krzyzewski. Ses détracteurs pointeront logiquement du doigt son manque d’efficacité sur le plan offensif (40% au tir sur la période, 41% sur l’ensemble de la saison) et un shoot à 3-points (34% de réussite lors de la campagne 2021-22) encore loin de représenter une menace vraiment fiable, mais les signaux envoyés par Barrett sont positifs.

Il sera très intéressant de voir la dynamique dans laquelle va s’inscrire R.J. Barrett cette saison. D’un point de vue individuel évidemment, où on attend de lui qu’il continue son ascension et qu’il justifie son nouveau contrat tout en rassurant les dirigeants des Knicks qui ont du mal à croire en ses qualités de numéro 1. Mais aussi sur le plan collectif, alors que Julius Randle a des choses à se faire pardonner et qu’un certain Jalen Brunson est arrivé pour assurer la mène.

“Jalen Brunson bosse vraiment dur. Il travaille beaucoup son jeu. C’est un leader naturel. J’ai pu le côtoyer un peu. On jouera bien ensemble, surtout qu’on est tous les deux gauchers.”

– R.J. Barrett

Le trio Brunson – Barrett – Randle sera évidemment au cœur de la réussite (ou de la faillite) des Knicks version 2023-23. Et même si les rumeurs ne sont jamais bien loin dans la Big Apple, c’est avec ce groupe que New York va tenter de rebondir après l’échec de la saison passée. Dans une Conférence Est de plus en plus hardcore, il semble très compliqué d’imaginer l’équipe de Gotham retrouver les Playoffs comme lors de la saison magique en 2021, et même une place au play-in est loin d’être assurée. Mais l’équation pourrait changer si R.J. franchit un gros cap cette année pour permettre à New York d’augmenter son plafond. Et c’est spécifiquement pour cette raison qu’on gardera un œil attentif sur ses prestations.

Devenu l’un des chouchous du public de New York mais pas vraiment des dirigeants des Knicks, R.J. Barrett est devant une saison charnière dans sa carrière. Peut-il répondre au challenge et dissiper les doutes que possèdent certains à son sujet ? Nous on a envie d’y croire !


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