EuroBasket 2022 : Elie Okobo, un meneur-arrière polyvalent qui pourrait faire du sale au mois de septembre

Le 29 août 2022 à 15:33 par Nicolas Vrignaud

Elie Okobo EuroBasket Équipe de France
Source : FIBA

À quatre jours du début de l’EuroBasket, revue d’effectif obligatoire afin de vous présenter chacun des douze Bleus qui tenteront de monter le 18 septembre sur le toit de l’Europe, neuf ans après Ljubljana. A l’heure de ces lignes on est d’ailleurs plutôt sur treize joueurs, voire quatorze avec le grand Fall qui zone non loin de la ligne, mais pas une seconde à perdre alors on se mouille en causant de ceux qui devraient sans trop de souci voir leur place pour Berlin validée dans les prochains jours. Au programme aujourd’hui : Elie Okobo, la double menace au poste 1 et au poste 2. 

  • Nom : Okobo
  • Prénom : Elie
  • Âge : 24 ans
  • Taille : 1m91
  • Poids : 86kg
  • Poste : meneur
  • Surnom : Le roi du Béarn (ouais on a inventé ouais)
  • Sur le CV : JSA Bordeaux, Élan Béarnais, Suns de Phoenix (Northern Arizona Suns), Long Island Nets, ASVEL, Monaco
  • Palmarès en EDF : erreur 404 (pour le moment)

He’s from Bordeaux, played well with Pau, now he’s in the NBA, it’s Elie Okobo” Voilà le chant qui résonnait  dans les couloirs de la rédaction de TrashTalk, le 21 juin 2018. Seul tricolore sélectionné – en 31e position – à la Draft de la même année, Elie Okobo représentait à l’époque une jolie trouvaille pour les Suns, aux côté des deux autres rookies récupérés par Phoenix, Deandre Ayton et Mikal Bridges. Deuxième tour de Draft, synonyme de contrat non garanti… un peu les boules d’être à la porte du premier tour chez Elie ? Pas du tout, puisque les Suns choisiront presque dans la foulée de lui proposer un contrat de quatre années dont deux garanties. Le top pour faire son trou en NBA l’esprit tranquille. La première saison est une belle réussite, puisque le jeune bordelais jouit d’un temps de jeu très correct (18 minutes) et de responsabilités assez larges, notamment la création offensive. Hélas, les choses n’iront pas toujours aussi bien,  puisque la deuxième saison sera plus poussive et qu’il se blessera à la cheville contre les Warriors en milieu d’exercice. Relégué dans la salle de soins, les douleurs mettent plus de temps que prévu à s’estomper, et le recrutement de Chris Paul par les Suns quelques mois plus tard enterrent les perspectives d’avenir d’Elie dans l’Arizona. Il enchaînera avec un essai chez les Nets, mais rien de bien concluant et après quelques matchs au sein de l’équipe G-League affiliée à Brooklyn, il se résout à rentrer au pays.

Un retour qui s’effectuera du côté de l’ASVEL, pas le pire endroit pour reprendre une carrière basket en Europe, et encore moins dans l’Hexagone. Entouré par un staff médical aux petits soins avec lui, Elie va se remettre sur pattes très vite, et se remettre à faire la totale aux défenses de France et de Navarre, mais pas seulement. Positionné comme arrière, Elie jouit d’une grande liberté offensive, un vrai plus. Il sera pendant plusieurs semaines le meilleur marqueur de l’Euroleague, symbole de son efficacité offensive. N’en oublions pas non plus son talent pour la création qui reste l’un des tous meilleurs sur le continent. On vient de mettre le doigt sur quelque chose ? Sans doute que oui, car il s’agit de l’un, si ce n’est le secteur où Elie Okobo a enfin réussi à trouver l’équilibre. Le poste de meneur est parfois un vrai casse-tête, car il doit permettre au joueur de s’exprimer offensivement tout en laissant la priorité à l’organisation du jeu. La stratégie de T.J. Parker a payé, puisque le repositionnement d’Okobo au poste 1 pour la fin de saison de l’ASVEL a été un succès total.

Elie Okobo et son step back sont à l’échauffement 👌 #TeamFranceBasket x @ElieOkobo_0 | #PassionnémentBleu | #FRACZE pic.twitter.com/1RxVsiak5o

— Équipes de France de Basket (@FRABasketball) August 24, 2022

Un succès et du talent qui intéressent forcément beaucoup Vincent Collet. Déjà sélectionné avec les Bleus pour préparer le Mondial 2019, sans pour autant être dans la liste finale, Elie est cette année en position de force dans l’effectif tricolore. Une moyenne de temps de jeu autour de la vingtaine de minutes, pour des statistiques séduisantes à 11 points, 1,5 rebond et 2 passes en préparation, et 9,5 points, 2,5 rebonds et 3 passes en qualifications pour le prochain Mondial. Son profil de pur scoreur n’est pas effacé, non. Il est simplement mieux réparti, mieux tempéré pour permettre aux autres de profiter aussi de caviars et d’ouvertures vers le cercle. Une nouvelle preuve, s’il en fallait une, que le joueur a progressé sur sa gestion globale du jeu. En équipe de France, il est désormais l’un des éléments importants du groupe, tant par son niveau de jeu que par l’expérience qui – mine de rien – commence à s’accumuler et à se ressentir dans son basket. Derrière Andrew Albicy et Thomas Heurtel – et en l’absence notable de Nando De Colo – Elie possède donc une vraie carte à jouer dans un registre certes très offensif, mais appréciable pour relancer un groupe potentiellement en difficulté lors d’un match, via quelques paniers primés en contre attaque ou en percussion. Autant à l’aise à la mène qu’en soutien de celle-ci, il pourra souvent tirer son épingle du jeu. L’absence d’Isaïa Cordinier officialisée ce lundi et celle de Théo Maledon au dernier match pourrait verrouiller sa place dans les douze, alors comme on dit : “y’a plus qu’à“.

Sa renaissance à l’ASVEL après des pépins physiques un peu relous n’aura échappé à personne, et surtout pas à l’équipe de France. C’est sûr de son talent et de ses capacités qu’Elie Okobo va très certainement s’envoler pour l’Allemagne avec les Bleus, avec pour quête le sommet de l’Europe du basket. Hâte de rajouter “He won the Euro” dans la chanson tiens. 

Sources : FFBB, LNB, basketball-reference.com, ESPN