Kevin Durant de retour, que peut-on attendre des Nets en 2022-23 ? En théorie ça vise le titre, en pratique on demande à voir…

Le 24 août 2022 à 10:00 par Nicolas Meichel

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Source image : NBA League Pass

C’est la grosse bombe de ce début de semaine. Mardi, Kevin Durant a annoncé qu’il restait finalement à Brooklyn et qu’il partageait désormais l’objectif commun avec les Nets de ramener un titre NBA à la franchise new-yorkaise. Mais que peut-on vraiment attendre de Brooklyn en 2022-23 après une intersaison aussi chaotique ? 

En théorie, une équipe armée pour jouer le titre

Malgré la demande de transfert de Kevin Durant juste avant le début de la Free Agency à la fin du mois de juin, les Nets n’ont jamais vraiment changé leur fusil d’épaule au cours de l’intersaison. Non seulement ils n’ont pas flanché face à la pression exercée par le camp Durant, non seulement ils n’ont jamais baissé le niveau de l’énorme contrepartie qu’ils attendaient pour une superstar comme KD, mais en plus la franchise de Brooklyn a continué à recruter comme si Durant et Kyrie Irving (qui a activé sa player option pour la saison 2022-23) faisaient partie des plans. Outre Royce O’Neale qui est arrivé à Brooklyn le même jour que la demande de trade de KD, les Nets ont également signé l’ancien Pacer T.J. Warren, tandis que le vétéran Patty Mills a lui prolongé pour deux saisons à Brooklyn.

Résultat, sur le papier, les Nets ont tout ce qu’il faut pour jouer les premiers rôles au sein de la Conférence Est la saison prochaine. L’un des cinq meilleurs joueurs du monde en Kevin Durant, l’un des attaquants les plus forts de l’histoire avec Kyrie, un joueur d’une rare polyvalence et calibre DPOY avec Ben Simmons, et des role players de qualité autour : Joe Harris en premier lieu, mais aussi le sniper Seth Curry, Royce O’Neale et Patty Mills. Vous ajoutez à ça un revenant qui tournait à 20 points de moyenne nommé T.J. Warren, ainsi qu’un noyau de jeunots pas inintéressant (Cam Thomas, Nic Claxton, Kessler Edwards, Day’Ron Sharpe), et vous obtenez un roster qui peut regarder droit dans les yeux la plupart des autres équipes NBA.

En pratique, une équipe destinée à… se planter ?

Kevin Durant de retour et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Si seulement c’était si simple. Sans aucun doute, l’intersaison va laisser des traces chez les Nets. Le refus du manager Sean Marks d’offrir un contrat à long terme à Kyrie avait déjà refroidi un peu plus les relations entre les superstars de Brooklyn et le management de la franchise, la demande de transfert de KD en étant le plus grand symbole. Mais c’est surtout l’ultimatum posé par Durant au proprio Joe Tsai il y a un peu plus de deux semaines qui risque de plomber l’ambiance à l’intérieur du groupe dès le début du camp d’entraînement en septembre prochain. “C’est Sean Marks – Steve Nash ou moi !”, voilà ce qu’avait balancé KD au boss de Brooklyn dans un ultime effort pour forcer son transfert. Sans succès puisque Joe Tsai a ensuite apporté son soutien au duo Marks – Nash tout en gardant les services de sa superstar. Mais aujourd’hui, on a forcément des doutes concernant la légitimité/crédibilité de Nash auprès de son groupe ainsi que la dynamique qui existera entre le meilleur joueur de l’équipe (KD) et le coach de Brooklyn la saison prochaine. Les deux camps ont beau dire “qu’ils veulent aller de l’avant dans leur partenariat”, c’est typiquement le genre d’épisode qui peut enrayer le bon fonctionnement de la machine à l’avenir.

En plus de ça, la prochaine saison des Nets va dépendre de plusieurs facteurs X qui peuvent ajouter des doutes supplémentaires sur la capacité de la franchise de Brooklyn d’atteindre ses objectifs. Ben Simmons n’a pas joué le moindre match depuis les Playoffs NBA 2021, soit une durée de 14 mois. Comment sera-t-il physiquement et mentalement ? Son profil correspond bien aux besoins des Nets mais arrivera-t-il pour autant à bien s’intégrer dans le collectif new-yorkais ? Autre incertitude et pas des moindres : Kyrie Irving. On connaît l’immense talent du bonhomme, mais aussi sa tendance à disparaître des radars. Bon, normalement, pas de problème de vaccin cette année, néanmoins on connaît la créativité d’Uncle Drew quand il s’agit de trouver des raisons pour quitter le groupe inopinément. Si le fait que Kyrie entre dans sa dernière année de contrat peut le motiver à jouer plus qu’un match sur deux, on vous rappelle qu’on parle d’un homme qui a sacrifié des millions de billets verts pour rester fidèle à ses convictions. Autant dire qu’on ne peut absolument rien garantir concernant Irving, qui n’a joué que 103 matchs sur un total de 226 depuis son arrivée à Brooklyn en 2019. On ne peut pas exclure non plus un scénario dans lequel Kyrie se fait trader au moment de la prochaine deadline de février étant donné qu’il deviendra agent libre en 2023 (coucou les Lakers), mais ce scénario est sans doute moins probable désormais sachant que Kevin Durant – grand pote d’Irving – a décidé de continuer l’aventure à Brooklyn.

Pour ne rien arranger, les incertitudes autour des grands noms sont également accompagnées par des questionnements concernant certains role players de Brooklyn. Joe Harris, élément hyper important dans le système de Steve Nash, revient de plusieurs mois d’absence (son dernier match remonte à novembre 2021) à cause d’une cheville très capricieuse. Est-il bien remis de ses deux opérations ? On demande à voir. Ensuite, on aime bien T.J. Warren, mais à quel niveau évoluera-t-il sachant qu’il n’a joué que quatre matchs en deux saisons à cause de gros bobos au pied ? Enfin, on se souvient que le Boomer Patty Mills a pas mal tiré la langue la saison dernière. En même temps, ce n’était pas vraiment prévu qu’il soit titulaire pendant 48 rencontres et qu’il joue 29 minutes par match, son plus gros total en carrière. Mais les absences de Kyrie Irving associées aux diverses blessures (dont Kevin Durant, out pendant 27 matchs l’an passé) ayant frappé l’effectif de Brooklyn ont obligé Patty à tirer un peu sur la corde. Pourvu qu’il n’en paye pas le prix la saison prochaine.

Quand on prend tout ça en compte, et qu’on ajoute le fait que la Conférence Est s’annonce bien hardcore en 2022-23 avec des équipes comme les Bucks, les Celtics ou encore les Sixers, on se rend vite compte que la route vers les sommets est semée d’embûches pour les Nets, peu importe le talent qui existe dans cette équipe. La franchise de Brooklyn peut-elle vraiment repartir de l’avant après la saga KD qui a rythmé tout l’été ? Permettez-nous d’en douter…