Warriors – Celtics, l’apologie de la formation : stars draftées, confiance aux jeunes, les Finales 2022 sentent bon le fait-maison
Le 02 juin 2022 à 18:09 par Alexandre Taupin
À quelques heures du début des Finales NBA, petit zoom sur le mode de construction de la version 2022 des Warriors et des Celtics. Petit (gros) point commun entre les deux équipes : des bons choix à la Draft et l’accent sur le fait-maison.
C’est peut-être la plus belle réponse possible face à la mode des superteams qui a envahi le paysage de la NBA depuis quelques années désormais. Golden State – Boston, deux équipes qui ont axé leur stratégie sur la draft et la formation et qui retrouvent les Finales NBA cette saison. Pas de trade XXL à la James Harden, pas de All-in en balançant le futur de la franchise comme pour Anthony Davis, Warriors et Celtics jouent la gagne tout de suite mais ils ne mettent pas leur futur en danger pour autant. Les tours de draft pour les prochaines années ? Ils sont toujours au chaud au TD Garden ou au Chase Center. Les projections pour le futur ? Avec Jayson Tatum et Jaylen Brown qui ne dépassent pas les 25 ans, Boston a de quoi voir venir. Côté Dubs, la jeune génération dorée autour de Jordan Poole, Jonathan Kuminga, James Wiseman et Moses Moody a également de quoi promettre un beau futur à San Francisco. Alors, quels sont les ingrédients de cette recette miracle qui semble être presque trop belle pour être vraie ? Il y a la Draft bien sûr, la capacité de faire des bons choix parmi les jeunes prospects mais aussi le fait de faire confiance à ces jeunes sur la durée. Plus de la moitié des effectifs sont composés de joueurs draftés par les Celtics ou les Warriors. Ils sont huit chez les Dubs (Curry, Thompson, Green, Poole, Kuminga, Looney, Wiseman et Moody) et sept chez les Celtics (Tatum, Brown, Smart, G. Williams, R. Williams, Pritchard et Nesmith). On remarque que c’est largement le cas chez les titulaires aussi (4/5).
On peut aussi aussi rajouter à cette liste déjà longue les noms de Damion Lee et Juan Toscano-Anderson pour Golden State. Ils ne sont pas draftés mais ils ont été formés par les Dubs, notamment en passant longuement par la case G League. La petite soeur de la NBA justement, il s’agirait qu’on en parle. Utilisée depuis de nombreuses années pour donner des minutes aux jeunes en couveuse (ou simplement redonner du rythme à certains joueurs), la ligue mineure a été un outil bien utile pour le développement de certaines jeunes pousses des deux équipes. Au lieu de faire banquette et de gratter trois ou quatre minutes par ici par là, les joueurs pouvaient avoir de plus grosses responsabilités à l’étage inférieur et montrer de quoi ils étaient capables. Un palier qui a notamment aidé à l’ascension d’un joueur comme Jordan Poole pour les Dubs. Fun fact : 20 joueurs présents dans les rosters (incluant les two-way players) ont joué à un moment ou un autre en G League. Une publicité bienvenue pour la petite Ligue, qui en a profité pour rappeler qu’Ime Udoka était également passé par cette case du temps où il parcourait encore les terrains.
Le made in local est donc à la mode du côté de Golden State et Boston et c’est une situation qui ravit Steve Kerr, qui ne peut que louer les mérites d’une telle politique sportive. Des propos relayés par Anthony Slater de The Athletic.
“Ce que j’aime, c’est qu’il s’agit de deux équipes qui ont été construites avec patience, grâce au recrutement et au développement, au développement des joueurs et à la continuité. Je pense que c’est bon pour le sport.”
On sait que certains vont nous expliquer que GS était dans la case superteam avec Kevin Durant puis le court passage de DeMarcus Cousins mais les Warriors sont revenus à leurs premiers amours. Ils s’appuient sur le Big 3 local et ont responsabilisé les pépites récupérées par la Draft. Ils auraient pu utiliser Wiggins et les jeunots pour récupérer un gros poisson mais ils ont préféré miser sur le développement pour revenir au sommet. De la même façon, Boston aurait pu sacrifier un de ses Jay Brothers et des jeunes pour tenter de récupérer une star mais Brad Stevens a préféré croire en ses tauliers. Un pari réussi qui a permis aux deux équipes de jouer les premiers rôles dès maintenant tout en imaginant l’avenir avec sérénité. Elle est pas belle la vie ?
Golden State-Boston, un modèle tourné autour des jeunes et de la formation et un retour au premier plan qui sent bon le fait-maison. À l’heure où certaines superteams partent à la course à l’armement, d’autres optent pour la continuité et le développement. Vu les résultats des uns et des autres ces derniers mois, pas difficile de savoir qui a opté pour la meilleure stratégie.
Source texte : Anthony Slater / The Athletic