Domantas Sabonis, clap de fin dans l’Indiana : arrivé sur la pointe des pieds et reparti comme un double All-Star, on apprécie le glow-up

Le 09 févr. 2022 à 17:00 par Arthur Baudin

Source image : YouTube/Indiana Pacers

Au beau milieu d’un trade qui a fait parler, beaucoup, Domantas Sabonis a quitté l’Indiana pour Sacramento. Le fils d’Arvydas laisse derrière lui 5 saisons qui ne se sont jamais décidées entre les ambitions d’un groupe et sa platitude. Que retiendra-t-on du grand blondinet sous le maillot des Pacers ? Laisse-t-il d’autres souvenirs que sa seule progression individuelle ?

Ah, la Draft 2016. Un podium fait de Ben Simmons, Brandon Ingram et Jaylen Brown. D’indéniables talents aujourd’hui confortablement installés dans la Ligue. Ce n’est qu’en 11ème choix – après Dragan Bender, Kris Dunn, Marquese Chriss et Thon Maker – que le Magic d’Orlando sélectionne Domantas Sabonis, le fils d’Arvydas. Il est le neuvième môme d’un Hall of Famer à entrer en NBA. Pour l’anecdote, le premier était Larry Mikan, le fils de George Mikan, un gars qui dominait à l’époque des torses poilus et des shorts qui remontent au nombril. Là n’est pas le sujet. À peine a-t-il le temps de poser ses valises que le jeune Domantas est envoyé avec Ersan Ilyasova au Thunder, en échange de Serge Ibaka. Il passera sa saison rookie dans l’Oklahoma – pour de timides moyennes de 5,9 points, 3,6 rebonds et 1 assist à 40% au tir – avant de rejoindre l’Indiana à l’été 2017. Eh oui, Paul George débarque en renfort de Russell Westbrook, pendant que Dom Sabonis et Victor Oladipo empruntent le chemin inverse. C’est le début d’une longue histoire entre le blondinet et les Pacers. Sur sa saison sophomore, il envoie 11,6 points, 7,7 rebonds et 2 assists à 51% au tir en sortie de banc. La progression est nette, sans bavure, et messagère d’un grand potentiel. Mais si l’on dézoome un peu, les Pacers sont pour la troisième fois consécutive éliminés au premier tour des Playoffs. Cette fois, les Cavaliers édition 2017-18 ne passent pas le balai (4-3). Sur la série, Victor Oladipo est bien trop esseulé face à un LeBron James à… 34,4 points, 10 rebonds, 7,7 assists, 1,4 interception et 1 block de moyenne, le tout à 55% au tir. Un revers ô combien décevant, l’effectif reste à polir.

La saison 2018-19 est un bis repetita des plus frustrants. Les Pacers terminent une nouvelle fois cinquièmes de la régulière, une nouvelle fois avec 48 victoires pour 34 revers. La progression collective n’est pas notable, car même si Domantas Sabonis performe désormais à hauteur de 14,1 points, 9,3 rebonds et 2,9 assists à 59% au tir – toujours en sortie de banc – les Pacers se font sweeper par Boston au premier tour des Playoffs. Ce foutu premier tour. Il faut des ajustements, le velleda de Nate McMillan gribouille dans tous les sens. Alléluia, le petit Malcolm Brogdon – rookie de l’année en 2017 – débarque dans l’Indiana. De quoi apporter un équilibre intéressant entre les lignes extérieures (Malcolm Brogdon, Victor Oladipo et T.J. Warren) et la raquette remplie par Myles Turner et… Domantas Sabonis. Le Lituanien est enfin titularisé et débute ses 62 rencontres. Il clapote au passage des moyennes de 18,5 points, 12,4 rebonds et 5 assists à 54% au tir, et est nominé pour la première fois de sa carrière au All-Star Game. Ça y est, ça décolle. Les mentalités ont changé et, au beau milieu d’une saison reprogrammée dans la Bulle d’Orlando, les Pacers font peur. Ils font si peur qu’au premier tour des Playoffs, ils se font sweeper par le Heat. C’est horrible. À leur décharge, Domantas Sabonis s’est blessé au pied et n’a pas pu disputer un seul match de la série. C’est quand même horrible. Les dirigeants décident d’envoyer un message fort en remerciant Nate McMillan, remplacé par Nate Bjorkgren, le coach adjoint des Toronto Raptors.

Cette petite vidéo ci-dessus est signée par un certain MaxaMillion711. Le blaze a beau faire collégien qui stream Minecraft après les cours de techno, quand le travail est bien fait, il mérite d’être partagé. Bref, quid de la saison 202-21 ? Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, mais là, c’est l’inverse. L’arbre qui pousse fait plus de bruit d’une forêt qui tombe. Les progrès de Domantas Sabonis font de l’ombre à un collectif qui ne mérite toutefois pas de lumière. Ce nouvel exercice tire les extrêmes : le Lituanien progresse et est une nouvelle fois All-Star, mais son équipe termine 9ème de la Conférence Est. Merci tonton Adam, le play-in existe. Les Pacers ont donc une ultime chance de participer à la postseason. Ils écartent d’abord les Hornets, avant de se faire laver par les Wizards du binôme Russell Westbrook – Bradley Beal. Passe un nouvel été et l’équipe du Dom tombe encore plus bas. Cette saison, les jaunes – on n’a vraiment plus de qualificatifs en stock – sont treizièmes de la Conf’ Est avec 19 victoires pour 37 défaites. Le bouton « reconstruction » est enfoncé. Victime du néant qui l’entoure, Sabonis Jr. file avec quelques de ses potes à Sacramento en échange de Tyrese Haliburton et Buddy Hield. Les Pacers sont désormais focus sur les prochaines saisons, dans l’espoir que ce retour à zéro insuffle un vent nouveau dans leurs rangs. Même topo pour Domantas Sabonis qui souhaite enfin goûter à la victoire sous le maillot des Kings. Un mal pour un bien donc, les deux partis pouvant tirer le meilleur de cette séparation.

Nota bene, Domantas Sabonis quitte l’Indiana avec 18 triple-doubles, le record dans l’histoire de la franchise. Il possède aussi le meilleur pourcentage avec 55% au tir, symbole d’une évidente propreté que l’on a su apprécier sur ces 5 belles années. 

Peut-être reportera-t-il un jour le maillot jaune, en attendant, Domantas Sabonis fait cap sur la Californie où il espère trouver un challenge collectif propre à ses ambitions individuelles. À dans quelques années pour dresser un bilan de ce trade, que l’on espère empli de sélections All-Star et surtout… de seconds tours de Playoffs.