La trade deadline des Mavericks : pas le choix, Dallas doit garder tout le monde, impossible d’envoyer un message régressif à Luka

Le 01 févr. 2022 à 20:26 par Loic Duthoit

Luka Doncic mavericks 3 juin 2021
Source : YouTube

Gagner l’Euroligue en étant MVP du championnat et du final four à seulement 19 ans ce n’est pas anodin. Personne n’aime perdre, mais l’histoire montre que certains prennent ça personnellement. Doncic est de cette trempe de joueurs qui ont fait de la victoire une obsession. Le verbe gagner doit se conjuguer au présent sous peine de réveiller l’impatience du Slovène. Pour des Mavericks qui préparaient la suite du grand Dirk, l’arrivée de Doncic est une bénédiction. Aussi beau soit-il, ce don du ciel s’accompagne de devoirs : l’impatience mène à la frustration et Dallas prendrait le risque de voir son merveilleux cadeau se volatiliser vers de nouveaux horizons en le frustrant par des choix peu ambitieux.

En faisant un petit tour du côté des finances texanes, on se rend compte que deux joueurs du cinq majeur des Mavs sont agents libres cet été : Dorian Finney-Smith et Jalen Brunson. À priori, rien ne garantit qu’ils vont rester des Mavericks et, s’ils le font, un chèque bien sympathique sera réclamé. Face à cette situation contractuelle, le management pourrait commencer à flipper alors que Luka va entrer dans son contrat à 207 millions sur cinq ans la saison prochaine. La tentation d’aller voir ce qu’il est possible de récupérer contre ces contrats expirant avant la trade deadline du 10 février est grande et pourtant ce n’est plus l’heure des calculs prudents à Dallas. À 22 ans, le meneur des Mavs est déjà l’un des meilleurs joueurs de basket de la planète et la franchise doit lui montrer qu’elle souhaite être compétitive maintenant. Trader un ou deux membres du cinq majeur serait un terrible message alors que Finney-Smith et Brunson jouent un rôle très important dans l’excellente dynamique des Mavs. Le premier est l’un des 3&D les plus en vogue en NBA tandis que le second est un parfait lieutenant de Luka Doncic, capable de le soulager à la création et au scoring. Il a magnifiquement pris le relais du Slovène en son absence mi-décembre et n’a plus quitté le cinq majeur depuis. Il délivre 2 passes de plus que la saison dernière (5,6 contre 3,5) et score trois points de plus (15,7 contre 12,6) tout en restant au-dessus des 50% de réussite au tir. Le message des Mavs à Luka doit donc être très clair : les copains Jalen et Dorian seront du voyage pour des Playoffs ambitieux.

Dallas peut en effet commencer à rêver de printemps heureux. L’équipe est en forme en ce début d’année 2022. Onze victoires sur les quinze derniers matchs joués et une jolie sixième place quasiment ex-aequo avec les Nuggets et le Jazz qui les surpassent encore. L’objectif des Mavs est on ne peut plus clair cette saison : il faut réussir à passer ce premier tour de Playoffs qui a glissé entre les doigts des Texans ces deux dernières années. Même si elle n’a pas encore le matos autour de Luka pour prétendre jouer le titre, l’équipe doit montrer qu’elle progresse et grandit. Pour cela elle compte s’appuyer sur de la continuité. Seul le coaching a changé. Adieu Rick Carlisle, en froid avec Luka et qui n’avait plus passé un tour de Playoffs depuis le titre de 2011, et bonjour Jason Kidd. L’ancien assistant coach des Lakers champions en 2020 a débuté la saison avec l’envie de mettre fin à la Luka-dépendance. On a vu l’an dernier en Playoffs les difficultés qu’avaient les Mavs en fin de match avec un Luka exténué d’avoir dû tout faire en attaque depuis la première minute de jeu. Pour remédier à cela, Kidd a responsabilisé le reste du roster et cela fonctionne. Dallas a gagné cinq des 10 matchs en l’absence du Slovène à la mi-décembre et depuis début janvier l’équipe surfe sur une excellente dynamique sans que la pépite ait besoin de scorer à outrance. Les Mavs peuvent également s’appuyer sur une excellente défense. Leur cinquième place au defensive rating symbolise leurs énormes progrès dans ce domaine. Dallas compte donc s’appuyer sur sa muraille et son collectif mieux huilé, en plus des dingueries du Slovène, pour passer enfin un tour de Playoffs.

Les choses sont assez simples jusqu’aux Playoffs pour le front office qui devrait donc rester calme et s’appuyer sur la continuité. Tout se corsera cet été. Brunson et Finney-Smith seront en position de force pour demander une sacrée kichta vu les saisons qu’ils sont en train de faire et la cote qu’ils ont en NBA. À ce moment-là, il faudra faire du mieux possible pour réussir à les prolonger sans se mettre non plus trop dans le rouge financièrement. En plus du contrat de Doncic, on rappelle que Porzingis touche 33 millions la saison prochaine avant une player option à 36 millions. Alerte spoiler : il va l’activer. Avec Brunson et Finney-Smith prolongés à un prix relativement raisonnable Dallas sera dans une bonne position pour les prochaines années. Si le process continue à bien se développer c’est tout bénef et si tout ne se goupille pas bien Brunson et Finney-Smith deviendront des pièces de choix pour aller chercher une superstar dans un trade.

Dallas est dans une situation idéale, la franchise a l’avenir devant elle avec un des plus grands talents de la ligue à seulement 22 ans dans ses rangs et elle peut compter sur un collectif solide qui lui permet d’assurer sa régulière pour l’instant. Les choix à venir seront cruciaux : elle peut monter sur le toit de la NBA dans un futur assez proche ou stagner et se retrouver dans une situation embarrassante dès la saison prochaine. Pour l’instant, il s’agit de se faire discret et de jouer sur la continuité. Rendez-vous en avril pour les Mavs, c’est à partir de là que toute leur saison va se jouer.