Les Raptors remportent un marathon épique face au Heat : 4h de match, 3 prolongations et un 5 majeur à plus de… 55 minutes
Le 30 janv. 2022 à 06:43 par Giovanni Marriette
On a bien cru que ce match ne se terminerai jamais. Sur les réseaux les blagues potaches fusaient, entre des ados qui avaient grandi entre le début et la fin du match et d’autres partis réserver leur restau de midi entre la deuxième et la troisième prolongation. Mais au final Fred VanVleet a enfin rentré ses tirs, les jeunes freaks de la bande à Nurse ont sorti le paquet et le Heat a fini par craquer. Mastermatch !
Les stats maison du marathon du mois de janvier c’est juste ici !
Il fallait se la fader cette équipe du Heat, première de la Conférence Est faut-il le rappeler et quasiment au complet puisqu’il ne manque désormais à Erik Spoelstra que Kyle Lowry et l’Arlésienne Oladipo dans son roster. Mais depuis quelques longues semaines les Raptors n’ont plus rien à voir avec la victime du toute offert du début de saison et cette nuit les desperados canadiens ont offert à Mayami une incroyable opposition physique et psychologique. Un match rondement mené durant lequel Jimmy Butler aura très longtemps tenu la baraque floridienne seul, comme un grand, très vite abandonné par un Duncan Robinson déguisé en Davis Bertans et par un Tyler Herro dépositaire de l’un de ses pires matchs de la saison, ça arrive. Des Dinos qui font la course en tête donc, qui mènent de dix points à l’orée du dernier quart, et sur le terrain dix joueurs qui se la donnent, dix joueurs qui ne le savent pas encore mais qui vont alors passer une heure supplémentaire sur le parquet. Gabe Vincent, Jimmy Butler, Tyler Herro, P.J. Tucker et Bam Adebayo seront les derniers soldats d’Erik Spoelstra, alors que côté Raptors Fred VanVleet, Gary Trent Jr., Scottie Barnes, OG Anunoby et Pascal Siakam sont sur le terrain depuis environ trois jours, symbole d’un roster une fois de plus très resserré à Toronto, au sein duquel quatre joueurs font partie du Top 12 des joueurs les plus utilisés cette saison dans toute la Ligue.
A +10 donc, ça commence à siffler côté Dinos, et si Jimmy Butler continue de jouer les darons il trouve en Bam Adebayo le compagnon parfait, en défense notamment puisque Bam Bam déploie ses ailes et renvoie une bonne partie des attaques adverses. En attaque Tyler Herro rentre deux tirs ultra-clutch, Jimmy Butler mets les tirs qu’il faut et, surtout, P.J. Tucker sort une nouvelle fois de sa boîte pour donner deux points d’avance au Heat dans la dernière minute. On sent les arbitres fébriles et ce n’est que le début, et le fait de match suivant voit le rookie Scottie Barnes arracher un rebond et aller gratter deux lancers salvateurs dans les dernière secondes avant de les filocher sans aucune forme de pression. That’s my rook. 100 partout, première prolongation, cinq minutes de rab ne feront pas de mal dans ce choc de l’Est.
Cinq minutes de rab, lol.
Dans le même temps Kyrie Irving commence à faire du sale aux Warriors et notre capacité à faire deux choses en même temps est mise à rude épreuve, d’autant plus qu’à South Beach ça se renvoie coup pour coup. La fatigue commence néanmoins à se faire ressentir, Gary Trent Jr. a dépassé la trentaine depuis un bail mais ne rentre plus rien, Tyler Herro, ça y est, ne rentre plus rien non plus et perd des ballons, Jimmy Butler peine à être clutch et c’est finalement Bam Adebayo qui chauffe des deux côtés du terrain alors que pour les Raptors Fred VanVleet passe en mode brouette et rentre quelques tirs incroyables. Une prolongation, deux prolongations, trois prolongations, tout le monde est défoncé et manque logiquement de lucidité, Fredo répond par deux fois à un tir de Tyler Herro, Pascal Siakam tutoie le five by five et confirme sa vraie belle forme actuelle, Scottie Barnes n’en a plus rien à secouer et prend la mène comme un vrai tonton et après un dernier gros trois de Gabe Vincent à deux minutes de la fin de la troisième overtime, faut suivre hein, le Heat ne rentrera plus un tir, à bout de souffle, et Pascalou ira chercher deux lancers au terme de dix minutes de review et de re-review qui nous prouvaient que les trois hommes en gris, eux aussi, étaient fatigués.
124-120 au final, un Pascal Siakam en 21/13/6/4/4, Scottie Barnes qui plante ses 19 pions plein de testostérone, Gary Trent Jr. rajoute 33 pions et 5 steals et enchaine d’ailleurs avec un troisième match de suite à plus de 30 points, FVV émarge à 19 dont une bonne dizaine ultra-clutch, Jimmy Butler claque un énorme 37/14/10/3/2 mais était émoussé sur la fin. LA statistique de ce match ? 57, 56, 56, 54 et 56, comme le nombre de minutes jouées par le cinq de départ de Nick Nurse, cinq de départ, cinq de milieu et cinq de fin en gros, quintet magique, quintet record et sûrement complètement explosé à l’heure de ces lignes. Un match qui s’inscrit en tout cas parmi les marathons les plus notables de la saison entre deux équipes que l’on retrouvera à n’en pad douter en Playoffs, et si le Heat s’inscrit depuis le début de saison comme un contender logique aux sommets de l’Est, les Raptors commencent pour leur part à se muer dans la peau de l’équipe à éviter. Car si Playoffs il y a au Canada, bien emmerdée sera la franchise qui devra les battre quatre fois.
63 minutes de bonheur pourrait être le nom d’un documentaire sur les Lopez de Clermont, mais pour cette nuit c’est plutôt le titre du résumé de ce Heat – Raptors. On espère que ces messieurs récupéreront vite parce que, même nous, même dans notre canapé… on a encore du mal à retrouver notre souffle. Merci messieurs, repos mérité !