Ja Morant remporte son duel contre Nikola Jokic : 38 points à 58% au tir, il y a une discussion que beaucoup sont prêts à ouvrir
Le 22 janv. 2022 à 08:05 par Arthur Baudin
Il ne faudra pas parler créole quand Pascal va passer les portes du FedExForum puis plaquer Ja Morant contre un mur : « tu ne respectes pas tes parents toi ? ». À force de pilonner chaque franchise qu’il rencontre, le jeune meneur des Grizzlies fait grimper son nom dans le débat public. Ce vendredi, sa prestation XXL contre Nikola Jokic ne risque pas d’atténuer cet incendie de hype. Débrief.
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Ne l’ayant pas bloqué à l’aéroport façon Novak Djokovic, les douaniers de Denver sont les premiers à avoir mal défendu sur Ja Morant. Quand un petit gars de la sorte débarque en ville, la moindre des choses est de se creuser la tête pour lui refuser la visite, quitte à lui inventer des antécédents. Sinon quoi ? À seulement 22 ans, Ja Morant est en train de nous réussir une saison tah Derrick Rose 2011, laquelle rassemble highlights en haute altitude et résultats collectifs satisfaisants. Ce vendredi, le 2ème choix de la Draft 2019 a profité d’un déplacement à Denver pour sécher Nikola Jokic devant son public. Un peu comme si Messi venait à battre Cristiano Ronaldo au Portugal (pas du tout). Symbole de ce nouvel argument glissé dans ses dossiers MIP & MVP 2021-22, le match de Ja Morant prolonge un peu plus encore son excellente forme. Son agressivité envers le cercle lui a permis de scorer 23 points en première période, son record en carrière sur une seule mi-temps. Mais la réussite d’un leader dépend de la dévotion de ses partisans : le guard de 22 ans a effectivement pu compter sur une bonne second unit, représentée par De’Anthony Melton, Jarrett Culver et Brandon Clarke. Ce sont ensuite les cadres du cinq majeur qui se sont chargés de clore le match côté Grizzlies : à 40 secondes du terme, Ja distille un superbe caviar pour Jaren Jackson Jr. qui fait mouche à 3-points.
JAREN JACKSON JR LA CLIM
(Comment Ja fait cette passe 💀)pic.twitter.com/yRIaryDTq3
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 22, 2022
Dindon de la farce, Nikola Jokic n’a de bon entourage que sa famille. Ses Nuggets peinent à hausser leur niveau de jeu simultanément, ce qui donne souvent une feuille de match cocasse avec un fossé entre les plus/minus de chacun. Rien que ce vendredi, le banc de Denver a morflé la poussière, à l’instar de Facundo Campazzo qui termine la partie avec un plus/minus de -23. Dommage de ne pas se pointer au rendez-vous lorsque ton pote serbe envoie 26 points, 11 rebonds, 12 assists, 2 interceptions, 1 block et 0 ballon perdu à 69% au tir dont 2/4 du parking. Sauf que deux jours après sa passe lumière contre les Clippers, Nikola Jokic passe de l’autre côté et devient la victime. La victime d’un Ja Morant tout feu tout flamme, qui n’a pas hésité à prendre 26 tirs pour saborder les bons matchs de Will Barton, Monte Morris, Jeff Green et… Nikola Jokic. C’est là que l’Ourson marque un gros point dans la course au trophée de Most Valuable Player, avec cette double-casquette de chef d’orchestre efficace & magicien de Venice Beach. Il est bien rare de trouver de la cohérence – ou ne serait-ce qu’une once de playmaking – dans un jeu aussi foufou. Il est bien rare qu’une telle liberté d’un franchise player soit autant dans l’intérêt de l’équipe. C’est là toute l’unicité de Ja Morant, à savoir léguer son instinct au service du collectif.
after scoring the most first half points in his career, here’s how Ja Morant just opened the third quarter. pic.twitter.com/5K2Mbg9hOx
— Rob Perez (@WorldWideWob) January 22, 2022
C’est officiel : Ja Morant n’est plus un problème en devenir, il est un problème tout court. Le meneur des Grizzlies continue d’affirmer le cap franchi cette saison de par des performances aussi gloutonnes que calibrées MVP. On en reparle dans quelques mois.