NBA ROY Ranking 2021-22 : un trio de tête se dégage, en attendant que d’autres allument le moteur

Le 01 déc. 2021 à 20:04 par Arthur Baudin

Rookies
source image : montage TrashTalk via NBA League Pass

C’est reparti pour un tour. Qui dit saison NBA dit récompenses individuelles, et la course au Rookie of the Year est l’une des plus suivies par le grand public. Comme un vent de fraîcheur sur une Ligue qui au terme d’une saison complète, manquait alors cruellement de nouveauté, les premières années se livrent une bataille sans merci pour décrocher le graal. Qui sont les leaders de la ROY race après un gros mois de saison régulière ? C’est parti pour le checkpoint !

(Stats arrêtées au 1er décembre)

# Mentions individuelles

Qui sont les petits nouveaux dont les performances certes honorables, sont encore trop légères pour prétendre au Top 10 ? Pas de mensonge, cette cuvée n’est pour l’instant pas exceptionnelle, et seules 3 mentions honorables sont distribuées. On tope évidemment l’intérieur Herb Jones pour sa grosse défense sous le maillot des Pelicans. Sélectionné en trente-cinquième choix l’été dernier, il a dégoté un vrai rôle en Louisiane et joue en moyenne… 26 minutes par soir ! Propre. Même topo pour Jeremiah Robinson-Earl qui bosse bien dans l’Oklahoma. Sur les bases d’une vingtaine de minutes par match, il propose de chouettes choses dans la raquette du Thunder et envoie 7,1 points et 5,6 rebonds à 44% au tir, dont un très prometteur 38% à 3-points. Le cas du troisième larron est plus spécifique. Il n’a pas encore beaucoup joué mais Cam Thomas remporte le prix de l’encouragement. Après s’être baladé en G League (40,5 points de moyenne en deux rencontres), la gâchette des Nets pourrait vite grapiller des places dans la rotation new-yorkaise. Il a d’ailleurs claqués 12 points dans le derby face aux Knicks ce mardi, potentiel point de départ d’une belle aventure chez les adultes.

#10 Jalen Suggs et Alperen Sengun

Quoi de plus logique que de regrouper la paire des « deuxièmes meilleurs rookies de leur team » sur ce dixième spot. Cinquième choix de la dernière draft, Jalen Suggs connaît un début de saison… tempéré. Il montre d’excellentes facettes de son jeu, notamment en défense où il intercepte plus d’un cuir par match, mais aussi de l’autre côté du parquet. Bien qu’irrégulier au tir, sa marge de progression semble réelle au sein d’un Magic prêt à le laisser murir sans lui foutre une pression folle. Seul bémol, le meneur de 20 piges s’est fracturé le pouce. Les dernières nouvelles n’indiquent pas de nécessité chirurgicale, mais un retour à la compétition qui attendra quand même plusieurs semaines. Pour ce qui est d’Alperen Sengun, la vie est belle. Le seizième choix de cette cuvée 2021 est le monsieur propre d’une équipe bien poussiéreuse. Sans sa vista et une belle utilisation de son corps, on ne sait pas si les Rockets surferaient sur la même dynamique (3 victoires en 3 matchs).

Stats de Jalen Suggs 2021-22 : 12,3 points, 3,4 rebonds, 3,6 assists et 1,1 interception en 27,8 minutes de jeu, à 34% au tir dont 26% du parking

Stats d’Alperen Sengun 2021-22 : 8,5 points, 4,8 rebonds, 2,5 assists et 1,2 interception en 18,2 minutes de jeu, à 49% au tir dont 41% du parking

#9 Davion Mitchell

Elle est tellement bête cette neuvième place, car le petit écureuil de Sac Town peut encore faire mieux. Il est un défenseur que l’on ne présente plus – bien qu’encore un peu car tout le monde ne regarde pas les matchs des Kings – Davion Mitchell a lock-down quelques des plus grands attaquants de cette Ligue. Pour ses trois premiers matchs en NBA ? Un Steph Curry maintenu sous la barre des 30 pions, un Donovan Mitchell embêté et un Damian Lillard réduit au statut de chouette passeur. Bon, pour Damian Lillard, en fait même Hoopsidia peut le défendre cette saison donc faut pas trop prendre en compte. M’enfin, il va s’améliorer avec le temps mais c’est surtout une certaine consistance offensive que l’on attend de Davion Mitchell, trop crado sur ses pourcentages.

Stats 2021-22 : 8,9 points, 2,6 rebonds, 3,5 assists et 0,8 interception en 25,4 minutes de jeu, à 37% au tir dont 27% du parking

#8 Nah’Shon Hyland

Bien qu’il ait le blaze d’un nouveau Far Cry, Nah’Shon Hyland a réussi son entrée chez les darons. Qu’est-il de moins qu’un vingt-sixième choix posé à la table des meilleurs, avec un vrai rôle décroché au sein de la rotation de Michael Malone. Les Nuggets ont eu le flair avec cette belle trouvaille sur le poste 1, puisqu’âge de 21 ans, il va être amené à progresser sur les années à venir. On lui demandera sans doute de se faire à ce rôle de scoreur en sortie de banc, jusqu’à performer en tant que sixième ou septième homme de l’effectif. Le chemin est encore long, la saison aussi, donc on garde les jumelles en sa direction.

Stats 2021-22 : 8 points, 1,9 rebond et 1,7 assist en 15,8 minutes de jeu, à 38% au tir dont 35% du parking

#7 Jalen Green

Confucius disait, « le flow ne fait pas tout ». Eh oui, parce qu’il a beau danser au milieu d’un Foot Locker, Jalen Green ne s’est pas encore acclimaté au niveau NBA. La production statistique n’est pas zéro, mais le chemin qui le sépare d’un jeu cohérent, lucide ainsi que d’une bonne utilisation de son énergie, est encore long. Le deuxième choix de cette cuvée est aussi le troisième meilleur scoreur de tous les rookies, mais les deux premiers marqueurs – Evan Mobley (14,4) et Scottie Barnes (15,1) – squattent les deux premières places de ce classement. Cela montre bien qu’il manque quelque chose à Jalen Green pour transformer ses offensives pleines de talent, en actions réfléchies et utiles au collectif texan. On y est pas encore, on y sera sans doute bientôt, donc patience.

Stats 2021-22 : 14 points, 3,1 rebonds et 2,3 assists en 30,8 minutes de jeu, à 38% au tir dont 28% du parking

#6 Josh Giddey

Le sosie de John B. dans Outer Banks, mais surtout un All-Star en devenir. Les mots sont durs, mais quand il tient le cuir en main, l’émotion dure. On arrête la prose en cours de route, simplement histoire de noter à quel point Josh Giddey est l’un des rookies les – si ce n’est le – plus agréables à regarder jouer. Il construit pour les autres avant de s’en aller slasher, et mélange handle, passion, audace et créativité. Ses pourcentages sont à parfaire, ou même à faire, mais il a cette fibre du surfeur australien qui prend la vague sans se demander ce qu’elle cache. Un grand blanc ? Six requins bulldogs ? Fichtre, c’est dans l’expérience que l’on progresse et Josh Giddey l’a bien compris.

Stats 2021-22 : 10,4 points, 7,2 rebonds, 5,8 assists et 1 interception en 29,4 minutes de jeu, à 39% au tir dont 26% du parking

#5 Franz Wagner

Il n’avait absolument rien pour réussir en NBA. Un frère déjà connu des services du Magic, le blaze d’un offici… ouai non. Sélectionné en huitième position de cette draft, Franz Wagner répond pour l’instant plus que présent. Face à Philly, il a rejoint la liste très cheloue des rookies du Magic ayant déjà lâché un match en 25/5/5 : Cole Anthony, Victor Oladipo, Jameer Nelson, Penny Hardaway et Shaquille O’Neal. Alors oui, la stat est un peu foireuse, mais c’est toujours cool de rejoindre un club aussi (peu) select. De l’autre côté du parquet, c’est aussi la fiestoche pour le frère de Moritz qui peut défendre sur plusieurs postes. Ses 206 centimètres ne le contraignent pas à la peinture et, couplés à sa mobilité, lui octroient l’utilisation parfaite d’une belle envergure. C’est très prometteur tout ça.

Stats 2021-22 : 13,4 points, 4,4 rebonds, 2,4 assists et 1 interception en 31,5 minutes de jeu, à 43% au tir dont 35% du parking

#4 Cade Cunningham

Il est là, stoppé un peu tôt par d’autres pépères dans ce classement. Vous savez, marcher n’est pas courir et à moins d’un oiseau tombé en travers de sa route, le curé n’ira pas à la cantine. Oui, ça ne veut rien dire, tout comme le début de saison de Cade Cunningham. Ce n’est pas parce que le first pick galère un poco à régler la mire qu’il faut déjà parler de bust. Ceci étant, on sait qu’arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, et les critiques injustifiées – bien que bruyantes – restent moindres par rapport aux observations lucides. Le 22 novembre dernier, Cade s’est fait sécher à deux reprises par Anthony Davis sur la dernière possession de Detroit. Il n’a pas réussi à faire gagner son équipe, au terme d’un match mué en combat YFC d’Ibra TV. Mais il n’a pas eu peur d’essayer, ni d’y retourner, ce qui – à l’instar de Jalen Green – est déjà une bien belle qualité. Ça viendra.

Stats 2021-22 : 13,8 points, 6,6 rebonds, 4,6 assists et 1,3 interception en 31,4 minutes de jeu, à 36% au tir dont 27% du parking

#3 Chris Duarte

Combien il y a-t-il de lettres dans « Chris Duarte » ? Onze, soit autant que dans « Regie Miller ». Certains diront que l’on a dû changer l’orthographe pour trouver une vieille coïncidence, d’autres, aux esprits plus ouverts, y verront un heureux hasard qui peut être le point de départ d’une belle histoire en NBA. Sélectionné en seizième position par les Indiana Pacers, Chris Duarte décroche un bas de podium tout à fait inattendu. Il a déjà le sang-froid d’un grand, tir proprement et participe intégralement au jeu de son équipe. Après ce fameux match poussé en prolongation par un énorme buzzer du rookie, LeBron James avait avoué que Chris Duarte était venu, l’été dernier, faire des essais avec les Lakers : « Il n’a pas manqué un tir. Je me disait qu’il n’y avait aucune chance pour que nous le draftions avec notre vingt-deuxième choix ». Ce lundi, il a cependant été expulsé face aux Wolves après avoir reçu deux fautes techniques. Un petit point de frustration à gommer.

Stats 2021-22 : 13,1 points, 4,1 rebonds, 2 assists et 0,9 interception en 29,2 minutes de jeu, à 42% au tir dont 37% du parking

#2 Scottie Barnes

Vive le sirop d’érable, Winterfell et Scottie Barnes. Dans le Nord, la dernière draft fut prolifique avec la sélection en quatrième position du jeune poste 4/3. Un regard dans le dos avant de tomar sur une contre-attaque, et la signature du jeune homme est toute trouvée. Il est impressionnant d’efficacité, de lecture du jeu et tient la plupart de ses vis-à-vis sans forcer. Il pourrait être le filleul de Pascal Siakam mais est déjà meilleur que lui. Et en plus de cela, il est vraiment marrant. Quels points négatifs ? Honnêtement, ils ne sont pas légion et s’il ne performait pas, on aurait sûrement parlé d’une petite négligence de temps à autre. Bon, en fait on ne sait pas trop quoi lui reprocher. Le jeune Dino fait déjà partie de ces hommes parfaits avec Thomas Pesquet, Victor Wembanyama et Habib Beye. Ceux qui t’énervent parce qu’ils sont trop intelligents, doués, matures et absolument pas méchants.

Stats 2021-22 : 15,4 points, 8,2 rebonds, 3,3 assists et 1,2 interception en 35,4 minutes de jeu, à 49% au tir dont 35% du parking

#1 Evan Mobley

La muraille. Evan Mobley est cette demoiselle qui a embelli son copain, vraiment laid avant de la rencontrer. Mais les Cavs avaient au moins le mérite d’être bien marrants, et on sous-estime beaucoup trop le pouvoir d’un homme marrant. Aujourd’hui, ils ont perdu en humour et gagné en maturité, grâce notamment à cette tour de contrôle qui court d’un bout du terrain à l’autre en 3,2 secondes. On craignait un joueur encore adolescent, trop négligeant, qui sur une perte de balle, accepterait de se manger un dégagement au pied de Kevin Love dans le paquet. Il n’en est rien. Posé tranquilou à la huitième place de notre premier ranking sur le Defensive Player of the Year, Evan Mobley est pour l’instant le grand favori de cette course au meilleur jouvenceau. Son impact est visible des deux côtés du terrain et petit mea-culpa, n’est pas restreint par un vieux système de J.B. Bickerstaff (ce qu’on aimait beaucoup annoncer entre les murs de la rédac). Allez, on se retrouve dans cinq mois pour lever les bras en l’air et remercier la mif.

Stats 2021-22 : 14,4 points, 8 rebonds, 2,5 assists, 1,8 block et 0,9 interception en 33,8 minutes de jeu, à 49% au tir dont 31% du parking

Sources : basketreference et ESPN