Karl-Anthony Towns a eu 5 GM et 4 coachs différents en 6 ans : la recette parfaite pour dégoûter un crack

Le 23 sept. 2021 à 15:26 par Nicolas Meichel

Karl Anthony Towns KAT 14 janvier 2020
Source image : YouTube

En renvoyant leur président des opérations basket Gersson Rosas hier, à seulement quelques jours du début des camps d’entraînement, les Wolves ont écrit une nouvelle page de leur légende. La franchise où évolue le talentueux Karl-Anthony Towns vient une nouvelle fois de prouver à quel point elle est dysfonctionnelle. Pauvre KAT…

“wtf…”. Un simple tweet qui veut tout dire. Quand Karl-Anthony Towns a appris le licenciement de Gersson Rosas hier, il a comme nous tous été pris par surprise (bonjour la communication chez les Wolves mais bref, passons…). Mais encore plus que la surprise, c’est l’incompréhension et sans doute le dépit qui ont dominé l’esprit de KAT après ce nouveau rebondissement au sein de sa franchise, qui les accumule depuis l’arrivée de Towns en ville en 2015. On ne le dit pas assez, mais la réussite d’un joueur et la réalisation d’une belle carrière dépend beaucoup de l’environnement dans lequel celui-ci se trouve, encore plus pour les jeunes qui débarquent dans la Grande Ligue. En tant que numéro 1 de draft, KAT est vite devenu le franchise player des Loups et a assez rapidement prouvé qu’il faisait partie des meilleurs intérieurs de la NBA avec quasiment 23 points et plus de 11 rebonds de moyenne en six saisons. Rookie de l’Année en 2016, double All-Star (2018 et 2019) et membre de la All-NBA Third Team en 2018, le produit de Kentucky est cependant habitué à la lose. Si on excepte une participation en Playoffs en 2018 aux côtés notamment de Jimmy Butler et sous les ordres de Tom Thibodeau, c’est le désert. Six campagnes, cinq qui se terminent avec un bilan négatif (185 victoires – 279 défaites) et dans les profondeurs de la Conférence Ouest, et surtout des mouvements constants en coulisses qui empêchent de construire quelque chose de sérieux sur la durée.

Nombre de managers généraux chez les Wolves depuis 2015 : 5

  • Flip Saunders : décédé en octobre 2015 (RIP)
  • Milt Newton : 25 octobre 2015 – 20 avril 2016
  • Tom Thibodeau : 20 avril 2016 – 6 janvier 2019
  • Scott Layden : 6 janvier 2019 – 3 mai 2019
  • Gersson Rosas : 3 mai 2019 – 22 septembre 2021
  • ?

Nombre de coachs chez les Wolves depuis 2015 : 4

  • Sam Mitchell : 2015-16
  • Tom Thibodeau : 2016 à janvier 2019
  • Ryan Saunders : janvier 2019 à février 2021
  • Chris Finch : février 2021 à aujourd’hui

wtf…

— Karl-Anthony Towns (@KarlTowns) September 22, 2021

Cinq managers généraux, six si on compte Sachin Gupta, et quatre coachs, tout ça en six ans seulement. Traduction, KAT se retrouve dans un très gros bordel et cela ne va pas en s’arrangeant. Les raisons de ces nombreux changements sont multiples : du décès de Flip Saunders aux dysfonctionnements du mandat Gersson Rosas, en passant par la chute de Tom Thibodeau suite à la saga Jimmy Butler, on ne peut pas dire que la sérénité ait régné dans les bureaux de la franchise. Et sur le banc, après le renvoi de Thibs, Ryan Saunders (35 ans) n’a pas fait long feu, le fiston de Flip montrant assez rapidement ses limites liées à son inexpérience en tant qu’entraîneur.

L’arrivée de Chris Finch en février dernier sur le banc des Wolves a permis à ces derniers de finir la campagne 2020-21 sur une note encourageante pour la suite, avec dix victoires sur les 19 derniers matchs. De quoi être un minimum optimiste en vue de la campagne à venir avec Karl-Anthony Towns, D’Angelo Russell, Anthony Edwards & Cie. Mais le renvoi brutal de Gersson Rosas a immédiatement rappelé à KAT où il était : chez les Wolves, dans l’une des franchises les plus claquées de la NBA actuelle. Alors oui, Towns a ses défauts malgré son énorme talent, lui qui n’a jamais été réputé pour sa défense. Certains pointent également du doigt son soi-disant côté soft, comme son ancien coéquipier Jimmy Butler par exemple. Ses récentes absences (blessures et COVID) n’ont pas aidé non plus, Towns ne jouant que 85 matchs sur 136 au cours des deux dernières années alors qu’il était l’un des joueurs les plus durables de la NBA sur ses quatre premières saisons (seulement cinq matchs ratés entre 2015 et 2019). Mais au final, KAT est clairement le symbole de ce joueur ultra talentueux qui est tombé au mauvais endroit et qui, malgré ses belles performances individuelles, n’arrive pas à changer le destin de sa franchise. Difficile de ne pas se sentir mal pour le bonhomme, qui a en plus traversé une période très sombre avec le COVID (il a perdu plusieurs membres de sa famille, dont sa mère). Jusqu’ici fidèle aux Wolves, avec qui il a signé un contrat XXL de cinq ans et 190 millions de dollars en novembre 2018 après son rookie deal, KAT doit forcément se poser des questions sur son avenir dans le Minnesota après ce nouveau tremblement de terre et le renvoi de Gersson Rosas. Et si le prochain gros poisson à aller pêcher, c’était lui ?

Karl-Anthony Towns a aujourd’hui 25 piges, il est lié aux Wolves pendant encore trois longues saisons, et il vient de voir son grand copain Devin Booker – également drafté en 2015 – atteindre les Finales NBA avec les Suns après avoir connu également de nombreuses années de galère à Phoenix. KAT rêve évidemment d’un scénario similaire mais ça n’en prend pas le chemin. Et si les Loups ne surfent pas sur la petite vague de la fin de saison dernière, il faudra vraiment soutenir le KAT car sinon il va craquer…

Je veux bien qu’on le tacle l’ami Towns sur sa défense ou ses blessures ou un manque de dureté parfois.

Mais faut dire les choses clairement, noir sur blanc.

Towns est dans la franchise la plus dysfonctionnelle de toute la NBA et ce n’est même pas un débat.

Sauvez KAT, please. https://t.co/wvExJRCHwL

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 22, 2021