Les notes de la Finale des Jeux Olympiques France – Team USA : les Bleus ont tout tenté mais Kevin Durant vient d’une autre planète

Le 07 août 2021 à 09:06 par Clément Hénot

Rudy Gobert Kevin Durant
Source image : FIBA - TrashTalk

Les Bleus avaient rendez-vous avec l’histoire, mais surtout avec leurs victimes du match d’ouverture de ces Jeux Olympiques, alors inutile de dire que l’espoir était plus que permis. D’un côté des Frenchies qui voulaient plus que tout cette fameuse médaille d’or, de l’autre des Américains qui voulaient laver l’affront, se venger et conforter leur suprématie.

Entre Evan Fournier et Rudy Gobert qui obtiennent enfin une breloque du métal tant souhaité et Khris Middleton et Jrue Holiday qui gagnent un deuxième titre majeur en trois semaines… il n’y a qu’un pas. Et malheureusement, ce pas a été effectué par Team USA, car nos Bleus nous ont donné beaucoup de fierté et d’espoir mais ont finalement dû rendre les armes. Dans un début de match lors duquel onze joueurs sur les dix présents sur le parquet étaient bourrés, ce sont les Américains qui ont d’abord (tout le temps) fait leur loi, en imposant une grosse défense et en faisant parfaitement déjouer les Français. Ces derniers ont maintenu l’espoir (la pire chose du monde après les sandalettes-chaussettes), mais ont toujours été trop juste. Après une ficelle vient une grosse briquasse fissurant le plexi ou un sous-marin allant défier les lois de la physique, la France a tout tenté mais a donc dû s’incliner face à un Kevin Durant dont il va falloir prouver un jour qu’il vient bien de notre planète Terre. Ce qui ne vient pas non plus de cette planète c’est le bulletin de notes de cette Finale des JO de Tokyo, déchiffrable seulement par les plus aguerris, à la fois sérieux et déconnant. Allez, on vous laisse y jeter un œil.

Pour un débriefing plus sérieux du match, c’est ici que ça se passe.

FRANCE

Rudy Gobert (7) : malgré sa maladresse aux lancers-francs, il est celui qui maintient les Français dans le match en étant toujours présent en défense et en sachant jouer de son avantage de taille en attaque. Le gratte-ciel le plus à la mode de ces Jeux Olympiques, ce ne sont bientôt plus ceux de Dubaï mais bien celui-ci que les influenceurs viendront photographier en pagaille.

Guerschon Yabusele (6) : il a un temps semblé comme pris par l’enjeu en début de match, et a ensuite été mieux lorsqu’il a laissé le jeu venir à lui. Faut dire qu’en même temps, se coltiner KD pendant de longues minutes est forcément susceptible de faire baisser sa note finale. Par contre, si vous avez besoin de quelqu’un qui sauterait volontiers sur une grenade pour préserver les autres, Guerschon est votre homme, avec un bonus track s’il se met à planter ses propres bombes du parking.

Nicolas Batum (4) : il a été discret comme il sait l’être, mais on avait clairement besoin d’un Nico prêt à dégommer les premières noisettes qui se présentent à lui pour ce match. Toujours important, comme sur ce shoot du bout du monde en fin de troisième quart… mais trop emprunté. Un véritable Stylo BIC, mais aujourd’hui c’était celui avec le capuchon mâché.

Evan Fournier (5,5) : bien muselé par Jrue Holiday, il a inscrit ses points habituels mais a manqué d’adresse, surtout derrière l’arc. Il était l’homme à abattre chez les Bleus, et les cainris ont encore envoyé des tueurs à gage à ses trousses. Il n’a pas été assez à cheval sur l’adresse, et nous avons écrit cette phrase au dada. Allez, il est bientôt l’heure d’aller pioncer (non c’est faux).

Nando De Colo (5) : “plus c’est gros plus ça passe”, voilà ce que devait se dire Nando à chaque décision arbitrale contre lui. Contestant absolument tout, il a semblé par moments saisi par les émotions. Il marque toujours ses shoots mais l’accumulation de matchs lui a fait mal, au moins autant que le plan américain préparé contre sa personne. Vieillissant mais pas dépassé, Nando De Colo est une PS4, qui fonctionne toujours mais dont le moteur fait beaucoup plus de bruit qu’à ses débuts.

Timothé Luwawu-Cabarrot (5,5) : potentiel facteur X du banc pour cette finale, TLC a répondu présent. Important des deux côtés du terrain, il a bonifié le jeu des Français. Ce n’est pas encore Vegedream mais ça ressemble un peu à un mini tube de l’été.

Thomas Heurtel (3) : malheureusement, même Andrew Albicy a fait un meilleur match que lui. Un gros tir au deuxième quart mais une sélection de shoot catastrophique, un ou deux picks and rolls savamment exécutés mais des pertes de balles en pagaille, et un rôle trop important dans ce match pour ce qu’il a apporté. Thomas Tourtel.

Moustapha Fall (5) : son insouciance faisait sa force pendant tout le tournoi, il a apporté de vraies bonnes minutes en première mi-temps, mais face au physique et à l’expérience des américains, Fall est tombé, et si vous avez révisé vos verbes irréguliers en anglais alors vous l’avez.

Vincent Poirier (3) : lui aussi a semblé emprunté en début de match, refusant des shoots ouverts alors qu’il en a la technique et cherchant plutôt ses coéquipiers au lieu de tenter sa propre chance. La solution aurait pu être de flinguer le nez de Kevin Durant, mais ce serait à priori aussi interdit qu’efficace.

Frank Ntilikina (4,5) : entré pour sonner la révolte après un passage cata de Thomas Heurtel, il a alterné le bon et le moins bon. Capable d’envoyer ses tirs et de faire de belles actions défensives comme de s’enfermer ou d’envoyer un gigantesque sous-marin. On dirait un “action ou vérité” qui a mal tourné.

ETATS-UNIS

Bam Adebayo (7) : du shoot à mi-distance, de la défense d’ancien et une vision du jeu supérieure à la moyenne pour son poste. On pourrait croire qu’Edrice vient de l’époque où le bermuda était à la mode et où le lecteur MP3 représente l’avenir de la musique. Bim Bam Boum, comme dirait Valérie Garnier.

Draymond Green (6) : même pas besoin de shooter pour avoir un impact significatif sur ce match. Le bouledogue a distribué les coups en défense mais a su se muer en labrador pour distribuer des ballons remplis de love à ses coéquipiers. Devrait logiquement fêter ça en mettant des coups de boule à ses coéquipiers dans un hangar désaffecté du Texas.

Kevin Durant (8) : tout simplement IN-FER-NAL, de la première à la dernière minute, KD a semblé balancer un caillou dans un lac tellement le cercle était immense pour lui aujourd’hui. On a bien envoyé nos Durant stoppers pour lui demander d’arrêter, mais… il a refusé. Relou de se dire que “là il est dans son jardin”, peu importe l’endroit où il reçoit la balle. Le vrai Captain America c’est bien lui, détestez-le autant que vous voulez mais il s’en cogne complet. Note à tous ceux qui hallucinent encore devant son match : KD fait ça toute l’année, depuis treize ans.

Zach LaVine (5,5) : beaucoup de discrétion de la part du meilleur vin de ces Jeux Olympiques donc. Son principal highlight étant effectivement son dunk après le coup de sifflet final, comme pour humilier nos Bleus. Etant donné que c’est un rider, Dwyane Wade aurait probablement donné 10.

Damian Lillard (6) : en continuant sur son niveau des JO, Dame n’aura plus besoin de demander un trade puisque sa franchise ne lui demandera pas son avis, ou alors C.J. McCollum le fera pour lui. Peu d’impact et une sélection de shoots digne des gamins qu’on appelle à la fin des quizz de culture générale de la JAPD “juste pour vérifier un truc”. Ses tirs rentrés sauvent son match mais personne n’est dupe.

Jayson Tatum (7) : jaillissant du banc, le générique de Netflix a cuisiné ses adversaires tel un Heisenberg en plein désert. Son shoot a bien souvent été chirurgical, mais aussi sa coupe, qui vient prouver que les coiffeurs de GTA existent bel et bien. Mais si, tu sais, ceux qui font pousser les cheveux là. Tu devrais tenter Evan.

Jrue Holiday (7,5) : un défenseur vraiment époustouflant, un attaquant vraiment chiant. Capable de mettre en prison absolument n’importe quel joueur se dressant sur son chemin et même Michael Scofield n’arriverait pas à s’évader du Hebs Holiday. Après avoir joué environ 15 938 matchs cette saison, va donc te reposer mon garçon.

Devin Booker (4,5) : chargé de marquer De Colo, le dernier finaliste NBA avait trop les lyrics d’A$AP Ferg “flying high f*cking up Nandos” en tête. Il l’a bien souvent décapité façon MMA sans toujours récolter des fautes, encore une affaire de maltraitance dans un EHPAD.

Khris Middleton (5) : une bague de champion et une médaille aux Jeux Olympiques, en 3 semaines, Kate could never.

Voilà, c’est un peu dur de garder le sourire en ce moment, alors on espère donc que ce bulletin de notes saura provoquer quelques rictus, même chez les plus déçus. Car le sentiment principal à retenir est très probablement la fierté d’avoir assisté à une telle épopée et de les voir tenir tête jusqu’au bout à l’ogre américain. Eh, on sera là pour retourner Paris en 2024, mark our words.