Suns – Bucks en Finales NBA, une affiche inédite et inattendue : depuis quand n’a-t-on pas eu droit à une telle surprise ?

Le 05 juil. 2021 à 14:13 par Nicolas Meichel

WTF Fantasy League Face
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Il y a quelques mois, bien avant le début des Playoffs, on était nombreux à prédire une Finale NBA entre les Brooklyn Nets et les Los Angeles Lakers. New York d’un côté, L.A. de l’autre, Kevin Durant, James Harden, Kyrie Irving, LeBron James, Anthony Davis… tout semblait réuni pour avoir un combat de titans. Finalement, on se retrouve avec un surprenant Phoenix – Milwaukee qui plaît sans doute moins à Adam Silver, mais qui apporte sa dose d’excitation et de petites histoires. Parfois, ça fait du bien aussi de voir de nouvelles têtes non ?

Les Suns d’un côté, les Bucks de l’autre. Si on nous avait dit avant le début de la saison 2020-21 que ces deux équipes se disputeraient le titre NBA en juillet, on aurait sans doute haussé les sourcils. Entre une franchise de Phoenix qui restait sur une décennie en Playoffs et celle de Milwaukee qui s’est forgée une réputation d’équipe de saison régulière ces deux dernières années, autant dire que ça semblait assez improbable comme scénario. Certes, les Suns ont fait venir Chris Paul à l’intersaison 2020 pour tenter de retrouver la lumière, pendant que les Bucks recrutaient Jrue Holiday tout en prolongeant Giannis Antetokounmpo pour le supermax. Mais de là à se retrouver en Finales NBA ?! EN FINALES NBA ?! Il y a encore quelques semaines, certains misaient sur une victoire des Lakers de LeBron James et Anthony Davis face aux Suns au premier tour des Playoffs, alors que ces derniers ont terminé à une surprenante mais très belle deuxième place à l’Ouest. Dans l’autre conférence, les Nets version Big Three faisaient figure de favoris, tandis que les Sixers abordaient la postseason dans le costume de leader de l’Est. Et si les Bucks faisaient aussi partie des poids lourds de leur conf’, leurs échecs successifs en Playoffs ne donnaient pas forcément confiance malgré les ajustements réalisés en saison régulière. Pourtant, nous y sommes : Phoenix – Milwaukee, deux petits marchés face à face, deux franchises qui retrouvent les Finales NBA pour la troisième fois seulement dans leur histoire, et après des décennies d’absence.

L’ascension fantastique des Suns et la percée des Bucks après plusieurs grosses déceptions devraient nous offrir une série aussi indécise qu’intrigante. Mais on aura surtout l’occasion de voir de nouvelles têtes sur la plus grande des scènes : Chris Paul (enfin), Giannis Antetokounmpo (on croise les doigts), Devin Booker, Khris Middleton, Jrue Holiday, Deandre Ayton… une belle petite brochette de ballers réunis sur le même parquet pour une confrontation qui promet. Cette fois-ci, pas de LeBron James, pas de Stephen Curry, pas de Kawhi Leonard, pas de Kevin Durant. Non, rien de tout ça. Et si on adore toujours voir ces monstres du jeu se rentrer dedans pour tenter de remporter le titre, le changement peut aussi faire du bien parfois. En NBA, où les superstars dominent, où les gros marchés ont tendance à bouffer les petits, où la parité est relative vu la structure du salary cap et où les surprises sont finalement assez rares, ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un tel vent de fraîcheur. Depuis 2015, on a eu cinq fois les Warriors en Finales, idem pour LeBron James avec Cleveland et les Lakers. Entre 2011 et 2014, le Heat de LeBron, Dwyane Wade et Chris Bosh avait participé quatre fois de suite à la dernière série de la saison, dont deux fois d’affilée contre les éternels Spurs de Gregg Popovich, Tim Duncan, Tony Parker et Manu Ginobili. Tout ça pour dire que sur la décennie qu’on vient de vivre, on a rarement eu droit à de véritables surprises jusqu’à obtenir une affiche de Finales NBA aussi inattendue que Phoenix – Milwaukee. Juste pour rappel, les Suns possédaient un bilan de 26 victoires pour 39 défaites en mars 2020, synonyme de treizième place à l’Ouest. Et malgré les performances très convaincantes dans la bulle de Mickey l’an passé et l’arrivée de Chris Paul, personne n’avait vu venir une telle ascension. Un retour en Playoffs ? Oui. Des Finales NBA ? Clairement pas.

Sur les vingt dernières années, on peut tout de même citer quelques scénarios qu’on n’attendait pas forcément et qui ont bouleversé le destin de la saison NBA. L’an dernier dans la bulle de Mickey, le Heat avait chauffé au bon moment pour prendre les commandes de l’Est dans son costume de seed #5, éliminant au cours de son parcours les Bucks – meilleure équipe de saison régulière – avant de s’incliner face aux Lakers de LeBron et Anthony Davis. Si on veut, on peut citer les Raptors de 2019, qui ont tenté un énorme pari avec le transfert de Kawhi Leonard pour finalement remporter la bague sur un one-shot après des années de déceptions en Playoffs. En 2015, les Warriors ont commencé à marcher sur la Ligue pour ensuite se transformer en dynastie. Mais si leur domination est assez rapidement devenue la norme, on n’avait pas vraiment vu venir l’arrivée d’un tel rouleau compresseur après une sortie au premier tour des Playoffs 2014. Alors oui, Stephen Curry et Cie montaient gentiment en puissance et donnaient plusieurs avertissements concernant l’ouragan qui était sur le point de frapper la NBA en provenance de la Baie, mais de là à devenir l’une des meilleures équipes all-time, ce n’était pas trop prévu. On peut citer également le magnifique titre des Mavericks de Dirk Nowitzki en 2011 – face au Heat version Big Three en Finales NBA s’il vous plaît – après de nombreux craquages en Playoffs, ou les Cavaliers d’un jeune LeBron James en 2007 qui ont dégagé les expérimentés Detroit Pistons, habitués des Finales de Conférence et vainqueurs du titre 2004 sans vraie superstar. Et comment ne pas citer la présence surprise des Nets en Finales 2002 contre les Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant ? Juste pour info, la franchise du New Jersey était passée d’une saison à 26 victoires – 56 défaites en 2000-01 à champion de l’Est l’année suivante sous l’impulsion de l’arrivée du meneur Jason Kidd (bon ils ont pris cher contre Shaq et Kobe mais passons). Tiens, ça rappelle un peu les Suns de Chris Paul ça non ? La qualification des Knicks pour les Finales 1999 en tant que huitièmes de conférence – un exploit qui n’était jamais arrivé auparavant et qui n’est pas arrivé depuis – est évidemment immanquable aussi, même si Latrell Sprewell et Cie ont fini par s’incliner 4-1 face aux Spurs de Tim Duncan et David Robinson.

Pour ceux qui veulent aller encore plus loin dans l’histoire, vous pouvez vous intéresser aux Houston Rockets de 1995 et 1981, qui s’étaient frayés un chemin jusqu’en Finales NBA en étant sixièmes de leur conférence. Grosse mention aussi pour les Suns de 1976, finalistes après avoir remporté seulement 42 matchs en saison régulière. Décidément, ces Cactus, ils aiment bien piquer quand on ne les attend pas.