Sixième homme de l’Année 2020-21 : Jordan Clarkson a déjà mis un écart à tout le monde, dès le mois de janvier

Le 01 févr. 2021 à 11:37 par Giovanni Marriette

Jordan Clarkson 1er février 2021
Source image : YouTube

Nouveau point mensuel dans la course aux trophées : le sprint vers le 6th Man Of the Year award. Montrezl Harrell avait raflé la mise la saison passée, Lou Williams les douze précédentes environ, et cette année un loulou fait plus que passer le nez à la fenêtre après un mois et demi de compétition. Un indice ? Cette saison le trophée devrait enfin partir de Los Angeles, direction un peu plus à l’est, et peut-être un peu plus au nord.

Statistiques arrêtées au 29 janvier 

# Mentions pour les vieux : Lou Will et Derrick Rose

Alors si on cite le nom de Lou Williams ce n’est clairement pas pour le féliciter pour sa saison hein, mais plutôt par respect pour celui qui possède dans sa collection les trophées de 2015, 2018 et 2019, faisant de lui le co-maître incontesté du game avec Jamal Crawford, autre spécialiste des dribbles chaloupés et autres shoots assassins. Loulou est dans le dur cette saison et nous lâche à peu près la pire saison de toute sa carrière, dans les moyennes comme dans les pourcentages. Alors bisou Lou, mais désolé car ce sera peut-être la dernière fois cette saison. Mention également à Derrick Rose, dont les stats n’ont rien de honteuses mais sont en chute libre par rapport à la saison passée. A voir si un trade rapide pourrait relancer le MVP 2011, auquel cas on le reverra peut-être cette saison dans ce classement.

# Mentions rookies (Ball, Edwards, Wiseman, Haliburton, Quickley…)

On commence tranquillement avec quelques mentions pour ne pas mettre la pression à nos U21, mais certains d’entre eux pourraient bien gravir quelques échelons ici et ce dès leur saison rookie. On pense notamment à deux d’entre eux, LaMelo Ball et Immanuel Quickley pour ne pas les nommer, en train de devenir tellement forts et tellement tôt que la seule épine qui pourrait les empêcher de figurer dans ce classement à court-terme est peut-être… qu’ils méritent déjà tous deux d’être titulaires, et qu’ils le seront peut-être bientôt. Infernaux en sortie de banc, les deux meneurs font partie des darlings de ce début de saison et suivent à quelques centimètres derrière ces messieurs Tyrese Haliburton, James Wiseman ou Anthony Edwards, même si le dernier cité pourrait lui aussi très vite switcher sur un poste de titulaire avec les Wolves.

# Big up DeMarcus Cousins

Dernière bise et ensuite, promis, on passe au classement. Messieurs dames DeMarcus Cousins est officiellement de retour, en forme, et dans la peau d’un… remplaçant. Alors si vous avez tapé une sieste de trois ans ça peut effectivement paraitre étrange mais pourtant, c’est bien sur le banc des Rockets que la bête commence désormais ses matchs, et si les stats ne sont pas folichonnes le simple fait de le voir tomar et prendre des techniques nous ravit au plus haut point.

Statistiques : 8,8 points, 7,6 rebonds, 2,6 passes, 0,8 steal et 0,8 contre en 18,3 minutes (13 matchs, 4 titularisations)

#10 Jalen Brunson et Trey Burke

On a longuement hésité entre le duo de snipers texans et un autre venu de l’Oregon mais malgré les perfs souvent folles de Gary Trent Jr. et de l’éternel Carmelo Anthony, “tout ce qui est petit est mignon” alors partons plutôt du côté de Dallas. Deux meneurs ultra-efficaces, pas loin d’être les seules satisfactions chez les Mavs en ce début de saison, et deux profils complètement différents mais ô combien important dans le système de Rick Carlisle. Trey Burke shoote dès qu’il a le ballon, Jalen Brunson est plus modéré mais tourne mine de rien en… 50/40/90, et les deux hommes sont en tout cas le substitut parfait à Luka Doncic, que ce soit pour le faire souffler ou tout simplement le délester un peu de ses responsabilités en ball handling. Jalen Brunson et Trey Burke sont en quelques sortes le joueur parfait… s’ils fusionnaient, ce qui n’est pas possible et c’est en partie pour ça qu’ils ne sont que dixièmes de ce classement. Ca vous va comme explication ?

Jalen Brunson : 11,7 points à 51,8% au tir dont 41,7% du parking et 91,2% aux lancers, 2,7 rebonds et 3,6 passes en 23,5 minutes (14 matchs, 6 titularisations)

Trey Burke : 11 points à 42,7% du parking et 85,2% aux lancers, 1,8 passe et 0,9 steal en 22,5 minutes (17 matchs, 0 titularisation)

#9 Monte Morris

On ne change pas une équipe qui gagne, et malgré l’arrivée d’un Facundo Campazzo plein de hype (mais qui galère à produire de manière constante) et l’émergence de P.J. Dozier, c’est bien le petit Monte Morris qui assure le plus lorsqu’il s’agit de sortir du banc des Nuggets. Big-up également à Michael Porter Jr. qui est bien plus qu’un remplaçant, à JaMychal Green qui s’est bien fait à son nouvel environnement, mais le patron du banc c’est bien Monte. Meilleur Morris de NBA ? Probablement, en tout cas le seul Morris intelligent ça c’est sûr, et la productivité et la régularité du back-up de Jamal Murray n’ont carrément rien à envier à la productivité et à la régularité de… Jamal Murray himself. Alors Monte ne plantera peut-être jamais 50 pions en Playoffs c’est vrai, mais Monte descend rarement en dessous de sa moyenne et finalement c’est tout ce qu’on luii demande.

Statistiques : 11,1 points à 50% au tir, 2,3 rebonds, 3,3 passes et 0,8 steal en 26,4 minutes (18 matchs, 1 titularisation)

#8 Terrence Ross

Il est le personnage préféré des fans de Friends un peu l’arbre qui cache la forêt en ce début de saison à Orlando. Markelle Fultz et Jonathan Isaac au purgatoire, Mo Bamba à deux doigts de switcher sur le volley, Evan Fournier qui se cherche et Nikola Vucevic très bon mais très seul, voilà que Terrence Ross porte une partie des résultats du Magic sur ses épaules. Vous remarquerez que l’on n’a pas mentionné Aaron Gordon, voilà c’est fait, et on peut donc passer à un vrai basketteur avec un Terrence Ross toujours parmi les joueurs frissons de la Ligue et capable de coller dix paniers du parking à tout moment et en deux quarts-temps et demi. Un gros mois de décembre pour débuter la saison, un mois de janvier en dents de scie, et attend donc le second souffle le mois prochain pour aider sa franchise à accrocher une fabuleuse huitième place dont toute la Floride rêve. Youhou.

Statistiques : 14,7 points à 35,4% du parking et 88% aux lancers, 2,8 rebonds, 1,9 passe et 1,2 steal en 28,3 minutes (18 matchs, 0 titularisation)

#7 Norman Powell

Plus les années passent plus Norman Powell assure, le seul problème de NoPo étant, en plus de son horrible nez, que l’arrière est peut-être déjà bientôt arrivé à son pic. Mais le monde n’est pas fait uniquement de super-héros alors Powell est utile, dans son rôle, à savoir celui d’un mec qui allume des feux en sortie de banc. Capable d’être injouable comme il peut être imblairable, le protégé de Nick Nurse a en tout cas gagné un peu en constance cette saison et forme avec Chris Boucher (voir plus bas) un one-two punch assez incroyable au pays des second units. Shooteur compulsif et impulsif, drone inarrêtable lorsqu’il décolle et donc quasi 15 points de moyenne qui ne cassent pas trois pattes à un canard mais qui lui assurent en tout cas une septième place dans notre classement. A dans un mois… à la septième place ?

Statistiques : 14,3 points à 40,6% du parking et 84,7% aux lancers en 25,9 minutes (18 matchs, 7 titularisations)

#6 Montrezl Harrell

Lauréat en titre du trophée sous le maillot rouge des Clippers, Montrezl Harrell a rejoint cet été l’ennemi pourpre et or des Lakers pour une bouchée de pain, avec pour ambition évidente d’aller gratter un titre. De deux choses l’une ? 1) Ren n’indique aujourd’hui que le choix était le bon et 2) rejoindre le roster cinq étoiles de Frank Vogel a pour conséquence de mettre un sacré coup à ses stats moyennes. Presque 19 points la saison passée, à peine 13 en 2021, tout ça ne veut pas dire que Trezz est moins fort bien sûr, mais plutôt qu’il joue un peu moins et qu’il se fond désormais dans un groupe plus profond, qui fait la part belle à LeBron James et Anthony Davis dans un premier temps, et au shoot longue distance dans un deuxième. Ce qu’il y a à gratter Montrezl le gratte, à grands coups de hurlements et hustle pays qui font du bien à sa nouvelle équipe et des deux côté du terrain, mais pour aller chercher ce titre il fallait sacrifier une partie du bagage et ce sera donc son trophée de 6th man, incompatible cette saison avec la réussite des Angelinos. En somme ? Montrezl est toujours l’un des meilleurs remplaçants de la Ligue mais ce n’est simplement… plus le meilleur.

Statistiques : 12,8 points à 61,3% au tir et 6,6 rebonds en 24,3 minutes (20 matchs, 0 titularisation)

#5 Shake Milton

On en parlait dans le ranking des meilleures progressions de l’année, et voilà que… revoilà la sous-préfète Shake Milton. Leader de la second unit de la meilleure équipe de l’Est, Shake a surtout connu un énorme coup de chaud en décembre, putain de réchauffement de la planète, puis il s’est évertué par la suite d’être simplement très bon et très régulier. A 24 ans seulement, celui qui est passé de 4 à 9 puis à 14 points de moyenne poursuit sa progression et selon nos sources se positionne déjà pour le trophée de MIP… 2023, lorsque les Knicks lui auront proposé 120 millions sur quatre ans et qu’il sera le fer de lance de l’attaque de Tom Thibodeau en compagnie de Tim Hardaway Jr., Andrew Wiggins et Steven Adams. Ne riez pas, vous savez tous que c’est très possible.

Statistiques : 14,7 points à 46,8% au tir et 88,5% aux lancers, 1,9 rebond, 3,2 passes et 1 steal en 25,4 minutes (16 matchs, 1 titularisation)

#4 Goran Dragic

Qui peut bien arrêter Goran Dragic ? Pas son âge en tout cas, puisque le meneur remplaçant du Heat est comme le bon vin et vous connaissez la suite. Le MIP 2014, champion d’Europe 2017, All-Star 2018 et All-Sad des Finales 2020 aura 35 balais en mai prochain mais il est toujours aussi solide, drivant d’une main de maître sur le banc de Miami un mélange de jeunes cracks et de randoms sortis de nulle part. Valeur sûre balle en main, capable de gérer des fins de match et alter ego parfait du duo Butler / Adebayo, le Dragon continue ainsi de former Tyler Herro en essayant de garder le Heat en vie malgré l’avalanche de blessures et de malades dans le groupe de Coach Spoelstra. Quoiqu’il en soit Goran c’est 16 points et 5 passes de moyenne en sifflotant, parce que c’est encore dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs sixièmes hommes, la preuve… juste en dessous.

Statistiques : 15,9 points à 47,6% au tir dont 36,8% du parking et 80,4% au lancer, 2,9 rebonds et 5,3 passes en 26,9 minutes (14 matchs, 5 titularisations)

#3 Patty Mills

Transition, quand tu nous tiens. Double-transition même car lorsque l’on parle de vieux pots et de … transition, Patty Mills n’est jamais loin. A bientôt 33 ans, le sosie de Blacko de Sniper (au moins autant que Dillon Brooks est celui d’Alexandre Astier) nous lâche… la meilleure saison de sa carrière, et chaque soir de match est quasiment synonyme de coup de chaud pour le foufou australien. Cinq bombes face aux Blazers, aux Wolves ou aux Raptors, huit dans un démo face aux Clippers, et Patty devient donc de ce fait le vétéran parfait pour garder les ados de Gregg Popovich. Toujours aussi actif en défense, à sa manière hein, plus proche de celle d’un Pat Beverley que d’un Kawhi Leonard, coéquipier parfait et donc dans la forme de sa vie au tir, Patty Mills n’est pas seulement en train de s’offrir une seconde jeunesse puisqu’il est tout simplement en train de gonfler son dossier dans le chapitre des… maillots retirés à San Antonio. Alors peut-être qu’en janvier 2021 on abuse un peu mais 1) rendez-vous dans quatre ans quand il caressera les quinze saisons avec les Spurs et 2) sa magnifique saison fait en tout cas de lui l’un des trois meilleurs remplaçants de la Ligue, plutôt pas mal pour “un crackhead qui ne joue au basket que l’été”, oui on l’a lu.

Statistiques : 14,3 points à 47% au tir dont 41% du parking et 90,9% aux lancers, 1,7 rebonds, 2,9 passes et 0,5 steal en 25,7 minutes (18 matchs, 0 titularisation)

#2 Chris Boucher

Encore un gonze qui apparait également dans notre ranking MIP, et à vrai dire Chris Boucher pourrait, cette saison, apparaitre dans à peu près tous les classements de la Ligue. Explosion statistique et rôle décuplé en sortie de banc pour votre artisan préféré, à tel point que Christian peut être considéré aujourd’hui et à juste titre comme l’une des (la ?) plus belles raisons de sourire pour les fans des Raptors. Kyle Lowry est quoiqu’on en dise en fin de parcours bien que toujours aussi utile et solide, Pascal Siakam n’en finit plus de faire la toupie, Fred VanVleet cherche la constance mais son salaire est plus impressionnant que sa production… et il y a Chris Boucher. Chris Boucher dont l’histoire personnelle est magnifique, lui qui a débuté le basket à 17 piges après avoir un peu trop galéré, lui qui est ensuite devenu MVP et DPOY de G League, lui qui est aujourd’hui l’une des piles électriques les plus all-around de toute la NBA. De près comme de loin en attaque, de près comme de loin en défense et surtout dans l’intensité déployée, Boucher fait plaisir à tout le monde cette saison et même aux végétariens, de quoi faire de son dossier le plus proche de celui de notre leader du jour, que nous vous invitons à découvrir juste ci-dessous, les transitions, toujours les transitions.

Statistiques : 14,1 points à 53,6% au tir dont 44,9% du parking, 6,4 rebonds et 2,2 contres en 23,2 minutes (18 matchs, 0 titularisation)

#1 Jordan Clarkson

Ding ding ding, notre winner du début de saison nous vient de l’Utah et son nom nous rappelle étrangement les pires blagues vaseuses de notre Tonton Yves à Noël. Dis camion, tire mon doigt, bref, RIP Yves (oui, il est mort) et honneur pour finir à Monsieur Jordan Clarkson, qui a donc fini par trouver son havre de paix à Salt Lake City. Cannibale du tir depuis toujours, Jordan shoote même dans son sommeil, passe la balle uniquement si on le menace avec une arme, mais cette saison la progression est incroyable et la production l’est tout autant. 18 points par soir au relai du duo Conley /Mitchell, leader évident de la second unit de Quin Snyder, JC a carte blanche et c’est ce qu’il préfère. A chaque match son carton, chaque shoot est pour nous l’occasion de lâcher un “noooon” avant de pousser un “wooooow” une fois le tir rentré, et au bout du compte si le Jazz a posé en janvier une série de onze succès de rang, le remplaçant de luxe en est en grande partie responsable. Et vous savez quoi ? Vous pouvez bien prendre les vingt noms que vous venez de lire et les mélanger dans tous les sens possible que ça ne nus dérangera pas, Jordan Clarkson, lui, est le meilleur remplaçant de la Ligue cette saison et ça, ça ne fait absolumejnt aucun doute.

Statistiques : 17,9 points à 47,8% au tir dont 39% du parking et 96,8% aux lancers, 4,6 rebonds, 1,9 passe et 1,1 steal en 25,2 minutes (18 matchs, 0 titularisation)

Un sniper compulsif à Salt Lake City, un homme dont la biographie se vendra pour sûr à des dizaines de milliers d’exemplaires, deux vétérans qui ne veulent pas fléchir et quelques gamins aux dents longues, voilà pour ce premier 6th Man Of the Year ranking de la saison, parce qu’on aime beaucoup De’Anthony Melton et Cam Johnson, mais on trouve qu’on a déjà calé pas mal de monde. Le leader a déjà pris quelques encablures d’avance mais attention, la vérité de janvier est rarement celle du mois d’avril alors restez vigilant et… zieutez donc les bancs !