Jerami Grant a posé ses valises et ses baloches à Detroit : la famille est à l’abri, le garçon peut jouer libéré

Le 11 janv. 2021 à 15:49 par Arthur Verdelet

jerami grant
Source image : NBA League Pass

Reconnu comme un bon défenseur et un joueur athlétique depuis son arrivée en NBA en 2014, Jerami Grant a peu à peu développé sa panoplie offensive au cours des dernières années. Critiqué à la suite de la signature de son contrat avec les Pistons durant l’intersaison, il est l’une des seules satisfactions de l’équipe du Michigan sur ce début de saison et se place même comme un candidat au trophée de MIP.

Le basket est une affaire de famille chez les Grant. Neveu d’Horace, ancien ailier-fort des Bulls et du Magic notamment, et fils d’Harvey, ailier ayant passé onze saisons en NBA dans les années 1990, Jerami Grant n’est pas le descendant de n’importe qui. Voulant transmettre sa passion de la balle orange, le bon Harvey a assuré la présence de la famille Grant sur les parquets avec ses trois garçons, tous devenus joueurs professionnels. Tandis que les aînés Jerai et Jerian n’ont pas su s’imposer dans la durée en NBA et enchaînent les expériences plus ou moins réussies entre Europe et Amérique, le petit dernier est en train de largement dépasser les attentes le concernant. En effet, signé pour 60 millions de dollars sur trois ans par les Pistons au cours de la Free Agency 2020, l’ailier de 26 ans est en train de confirmer qu’il pouvait prétendre à un rôle plus étendu que ceux qu’il a pu remplir jusque-là. Si les Pistons végètent dans les bas-fonds de la Conférence Est avec un bilan bien peu reluisant de deux victoires et huit défaites, Grant tire son épingle du jeu. Alors qu’il n’était jusqu’alors qu’un ailier bon défenseur capable d’apporter sa dizaine de points en attaque, le nouveau chouchou des fans de Detroit prend désormais de très grosses responsabilités offensives sur le dos. Devenu l’option principale de son équipe au scoring, Grant n’est pas spécialement intimidé par ce nouveau rôle. Sa production des dix premières rencontres de la saison le place parmi le gratin de la NBA. Avec ses 25,1 points à 46,5% au tir dont 37,5% à 3-points, 6,2 rebonds, 1,9 passe, 0,8 interception et 1,2 contre en près de 37 minutes sur les parquets en moyenne, Grant a coupé net le clapet à tous ceux qui se sont bien bidonnés à l’annonce des termes de son deal avec Detroit. Le garçon a un objectif en tête et progresse constamment depuis son arrivée en NBA.

“Ma progression en tant que joueur est extrêmement importante pour moi.”

– Jerami Grant au Denver Post à propos de son départ des Nuggets pour les Pistons

Choisi en 39e position de la Draft 2014 par les Sixers, Grant a tout du parfait steal avec du recul. Bien timide au départ mais déjà performant défensivement, le jeune homme a pris le temps de grandir, d’apprendre. À Philadelphie pendant deux ans, puis dans l’Oklahoma par la suite. Après trois saisons de progression constante au Thunder, l’ancien de la fac de Syracuse a pris la route de Denver en échange d’un premier tour de Draft 2020. Déjà à l’époque, la contrepartie semblait faible au vu du potentiel du joueur, mais aujourd’hui, elle perd le peu de sens qu’elle pouvait alors avoir. Amené à défendre sur des ailiers du calibre de Kawhi Leonard ou encore LeBron James, Grant a impressionné par son impact et sa constante énergie des deux côtés du terrain. Courtisé à la suite d’une saison aboutie, bouclée avec 12 points de moyenne à 38,9% à 3-points en 26 minutes de jeu et au terme d’une élimination en Finale de Conférence Ouest face aux Lakers (1-4), la pépite a logiquement décidé d’aller tâter le marché. Même si rester dans le Colorado ne l’aurait pas gêné, et que d’autres projets intéressants se présentaient, Grant a décidé de choisir la moula et le contrat à 60 patates sur trois ans que Detroit lui proposait. C’est assez simple à comprendre : la daronne est à l’abri et l’opportunité d’avoir beaucoup plus la gonfle en main va se présenter chaque jour de match à présent. Que demander de plus ?

Difficile de donner tort au joueur au vu du scénario actuel. Très performant depuis l’entame de l’exercice 2020-21, Grant assume avec une grande aisance un rôle qu’il découvre pourtant. S’il est bien sûr dans une équipe ne jouant rien cette saison, le cadet de la famille a déjà récupéré les clés de la ville et s’est inscrit en nouveau patron d’un groupe accueillant tout de même Derrick Rose et Blake Griffin. Si les deux sont plus près de la maison de retraite que du top de leur forme, la performance est tout de même notable. Après un premier match raté (9 points à 4/11), Jerami n’est plus retombé sous la barre des 20 points lors des neuf rencontres suivantes. Combinant qualités athlétiques et shoot de plus en plus fiable du parking (2,7 tirs primés inscrits par match cette année), Grant a notamment tapé deux pointes à 31 unités de suite. La première couplée à 10 rebonds face aux Bucks (115 à 130) puis la seconde lors d’un succès face aux Suns (110 à 105) dont il a été l’acteur majeur. Dimanche soir, l’effronté s’est même permis un duel yeux dans les yeux avec Donovan Mitchell. Si son équipe n’a finalement pu l’emporter face au Jazz (défaite 86 à 96), Grant a marqué autant de points que son jeune adversaire (28 pions) et porté une attaque des Pistons bien naze, il faut le reconnaître. Pour résumer le tout, le garçon est en train de nous livrer de sacrés travaux. Sur le plan personnel, la réussite est totale et devrait rapidement réveiller l’intérêt de plusieurs équipes déjà intéressées auparavant. On peut également penser à une réelle candidature au trophée de MIP en fin de saison au vu de l’ampleur de sa progression. Même s’il lève un peu le pied lors des prochains mois, Grant aura tout de même prouvé qu’il valait bien plus que ce qu’on attendait de lui au départ et ça, c’est déjà une énorme réussite !

Ce qu’est en train de vivre Jerami Grant avec les Pistons est l’une de ces belles histoires que nous offre parfois la NBA. Ce joueur en progression constante et qui arrive à maturation un peu plus tardivement que les autres est en train d’exploser le plafond qu’on lui annonçait. Si Detroit ne joue pas grand-chose cette saison, la franchise a peut-être trouvé un joueur autour duquel construire lors des prochaines années pour retourner au plus vite en Playoffs… ou pas.

Source texte : NBA.com et DenverPost.com