Clifford Robinson n’est plus : Uncle Spliffy est parti à son tour, à 53 ans, un chapitre de plus dans une bien sale année

Le 29 août 2020 à 18:41 par Giovanni Marriette

Clifford Robinson
Source image : Youtube

Décidément, on enchaîne les mauvaises nouvelles. On les enchaîne depuis un petit peu trop longtemps maintenant, et aujourd’hui c’est donc avec une immense tristesse que l’on a appris il y a quelques minutes le décès de Clifford Robinson. Clifford, Cliff, Uncle Cliffy et même Uncle Cliffy, les surnoms sont nombreux et les faits d’armes aussi, pour un homme qui aura marqué son époque par sa polyvalence sur le terrain et son authenticité en dehors…

Là n’est pas l’endroit ni l’heure pour vous dresser un portrait complet du bonhomme, on s’y était d’ailleurs essayé il y a quelques semaines, mais nous nous contenterons aujourd’hui de rendre hommage, discrètement, à un homme qui, discret… ne l’était pas vraiment. Drafté en 89 par les Blazers, assez bas car sa réputation étrange le précédait, Clifford ne mettra pas longtemps à se faire à la vie de joueur NBA. Véritable couteau-suisse, l’homme qui portait le bandeau mieux que tout le monde à Portland va ainsi devenir l’un des hommes forts de la franchise d’Oregon, aussi bien au poste d’ailier qu’à celui de… pivot. 2m08, adroit, costaud, Cliff sait tout faire alors autant s’en servir. Lors de ses huit saisons à Portland ? Clifford ira chercher un All-Star Game (93), un trophée de 6th Man Of the Year, et deux Finales NBA en 90 et 92, perdues face aux Pistons et aux Bulls de Jordan. Puis Uncle Cliff s’en ira ensuite emmener ses talents du côté de Phoenix et Detroit notamment, avant de terminer son tour du pays avec les Warriors et les Nets. Deux petites nominations dans une All-Defensive Team au passage, car on vous l’a dit Cliff savait tout faire, et une carrière qui vaut au final quasiment 20 000 pions au total. Pour vous situer c’est plus que Tony Parker, Bob McAdoo, Isiah Thomas ou Scottie Pippen, ses 10 000 pions sous le maillot des Blazers le placent d’ailleurs également à la cinquième place des scoreurs all-time de sa franchise, et le garçon dénotera également en fin de carrière en étant l’un des rares à jouer au-delà des 40 ans.

Une longévité qu’il expliquera d’ailleurs par la consommation fréquente de… cannabis. Parce que si la balle orange est la première de ses amours, la feuille verte en est la deuxième. Arrêté en 2001 pour possession de verte et conduite sous l’emprise de stupéfiants, suspendu à deux reprises par la NBA pour contrôle positif mais pas à la grenadine, Cliff n’était alors, pour le grand public, qu’un amateur de gandja comme beaucoup d’autres. Sauf qu’en réalité c’était beaucoup plus que ça, si bien qu’une fois sa carrière terminée le coquin s’est dirigé vers une carrière de businessman originale. Uncle Cliffy est ainsi devenu Uncle Spliffy, on y arrive, l’ancien All-Star se muant donc en défenseur de la consommation de son herbe préférée, à des fins médicinales bien sûr, et devenant même par  cette occasion l’une des références en la matière dans tous les Etats-Unis, relançant bien souvent les discussions en NBA concernant la difficile relation entre le sport de haut niveau et la belle verte.

C’était ça, Clifford Robinson, un personnage, à la fois plein et tellement à part. Une nouvelle étoile qui nous quitte, à 53 ans, et qui se rajoute à une bien trop nombreuse liste cette année. Car 2020 là, et notamment si t’es fan de basket, ça commence à bien faire.