Les Wizards ont lâché les chevaux cette saison : courir pour ne pas mourir, les mecs auront au moins rempli cet objectif
Le 25 mars 2020 à 14:23 par Alexandre Taupin
Ils rêvaient (encore) de jouer les premiers rôles il y a un an et les voilà en pleine reconstruction. Eux, ce sont les Washington Wizards, la franchise chère à John Wall et Bradley Beal. Amputée de plusieurs joueurs durant l’été et avec un meneur All-Star à l’infirmerie, l’équipe de D.C. n’avait pas trop d’espoir pour la saison 2019-2020. Mais quitte à perdre des matchs… autant le faire avec la manière non ?
Pas de John Wall, un effectif de bric à brac et aucune ambition sportive, voilà le tableau que pouvait se faire chaque fan des Wizards en octobre dernier au moment d’attaquer la saison. A quoi s’attendre alors en termes de résultats ? Pas grand chose. Entendons nous bien, il y a se vautrer sans ne rien montrer ou presque (Detroit, Cleveland..) et il y a se vautrer en provoquant du click sur le League Pass. Washington est, sans le moindre doute, dans le second groupe. Scott Brooks le savait, il n’avait aucun spécialiste défensif dans son équipe. Alors, quitte à s’en prendre 130 chaque soir, autant essayer d’en mettre 140 à l’adversaire. Pour cela, et comme toutes les jeunes équipes en reconstruction (Atlanta, New Orleans, Memphis), tu ne jures que par le rythme. Vous avez bien compris, il sera question de PACE aujourd’hui, ce petit détail qui te fait passer de Glen Davis à Speedy Gonzales. Plus sérieusement, la colonne PACE correspond au nombre de possessions par match. Forcément, plus tu joues vite, plus tu as de possessions et plus tu as de chances de planter des points (et d’en prendre par la même occasion). L’an dernier, Sacramento avait magnifiquement suivi ce style de jeu avec un De’Aaron Fox en mode TGV et des scores dignes du All-Star Game toute la saison, et cela ne les avait pas empêché de finir à une très correcte neuvième place en impressionnant pas mal de monde.
Quid de Scott Brooks et des siens cette saison ? Déjà neuvièmes NBA en terme de rythme en 2018-2019, ils ont fait encore mieux avec le cinquième tempo cette saison. Très fort, notamment quand on sait que Jean Mur, pourtant l’un des joueurs les plus rapides du circuit, est cloué à l’infirmerie. Pourquoi jouer encore plus vite ? Parce que D.C n’avait pas le choix, tout simplement. Ils prendront des valises de points quoiqu’il arrive derrière alors autant jouer rapide pour booster l’attaque et espérer marquer un point de plus que l’adversaire. Dans les faits ça donne une équipe qui vit sur la transition et le jeu rapide pour espérer trouver une match-up favorable ou un coéquipier délaissé par une défense mal replacée. Un plan de jeu qui a donné des résultats puisque, avant la coupure, Washington pointait à la neuvième place à l’Est et n’était pas encore totalement cuit pour les Playoffs. Il y a également eu du beau gibier au tableau de chasse : Miami, Denver, Boston, Dallas et même Philadelphie ont lâché un match contre les Wizards cette saison. Pas mal pour une équipe montée à l’arrache et qui a perdu le peu d’ossature qu’elle avait pendant l’été. Dans ce jeu tout pour l’attaque, certaines individualités ont d’ailleurs pu sortir du lot et se montrer : on pense à Jordan McRae (depuis transféré), Ish Smith, un peu de Rui Hachimura, Thomas Bryant et surtout l’indispensable Davis Bertans, tristement sacrifié par les Spurs. Bradley Beal a également sorti la saison BB comme Big Boss avec 30 points, 6 passes et 4 rebonds de moyenne malgré un vide intersidéral autour de lui et des défenses en mission. A se demander comment il a pu être zappé du All-Star Game. A voir désormais si l’addition du revenant John Wall permettra à ce groupe survitaminé d’espérer mieux que le ventre mou l’an prochain…
Washington a donc carburé cette saison. Si les résultats n’ont pas forcément suivi le rythme endiablé des hommes de Scott Brooks, il y a eu des satisfactions notables et on attend de voir quel est la suite du projet avec un Bradley Beal qui est désormais le vrai patron de D.C et un John Wall qui sera bientôt revenu et qui risque de devoir s’effacer un peu devant son pote. Et ça, c’est pas gagné.