Isaiah Thomas y était presque : une demi-saison réussie avec les Wizards puis… retour au chômage, ça commence à faire beaucoup

Le 25 mars 2020 à 14:20 par Giovanni Marriette

Isaiah Thomas 24 mars 2020
Source image : YouTube

La carrière d’Isaiah Thomas est sans aucun doute l’une des plus étranges de notre époque. L’une de celles dont le sommet représente l’une de ses plus belles histoires, mais également et malheureusement l’une de celles dont l’état actuel n’a rien de joyeux. 25 mars 2020, Isaiah Thomas a 31 ans et sa carrière est à l’arrêt, une fois de plus.

Pour ceux qui débarquent ? On va la faire courte parce qu’on a l’impression de se répéter, à chaque fois que cette chienne de vie met des bâtons dans la roue de pauvre Isaiah. Il y a bientôt trois ans jour pour jour, c’est à la fois énorme et si peu, I.T. était au sommet de son art. Drafté en soixantième position, tradé à droite et à gauche mais assez fort pour mettre le couvercle en ce printemps 2017 sur une fabuleuse histoire. Une fabuleuse histoire entre lui et les… Celtics. Quasiment 29 points et 6 passes de moyenne cette saison-là, et des Playoffs terribles émotionnellement, lors desquels il perdra sa petite sœur, lors desquels il rentrera dans l’histoire de la mythique franchise du Massachusetts à grands coups de perfs sensationnelles. La plus folle de ces performances ? Demi-finale de conférence face à l’ennemi de Washington, 33 points et 9 passes au Game 1 en lendemain de funérailles et, surtout… 53 points, 4 rebonds, 4 passes, 3 interceptions, 18/33 au tir, 5/12 du parking, 12/13 aux lancers et le squelette des Wizards dans son sac à dos au Game 2, grâce notamment à 29 points inscrits entre le quatrième quart et la prolongation. Chyna peut être fière de son bro’, et les Celtics se sont trouvés une nouvelle légende, une de plus.

Ces quelques jours de pure folie seront néanmoins les derniers à Boston, du moins en ce qui concerne leur génial meneur de jeu. En Finale de Conférence face aux Cavs, la hanche de I.T. l’extra-terrestre grince et sa saison merveilleuse se termine en eau de boudin, quelques semaines avant l’évènement qui va faire basculer sa carrière. Isaiah est tradé à… Cleveland, Kyrie Irving fait le chemin inverse, et si le mariage Thomas / Ohio ne fonctionnera jamais à cause d’un physique qui commence à faire des siennes, ce n’est alors que le début d’une lente descente aux enfers pour le nain le plus génial de la Ligue. Banc des Lakers, banc des Nuggets, infirmerie des Lakers, infirmerie des Nuggets, puis les Wizards tentent finalement le coup l’été dernier, à moindre coût évidemment. Une cinquième franchise en trois ans pour petit I.T., et l’on se dit alors que dans le bordel qui s’annonce à Washington… l’ancien crackito des C’s peut peut-être retrouver quelques sensations. Manque de bol, encore une fois, le nouveau pari de Scott Brooks – lol – doit se faire opérer du pouce et manquera le tout début de saison. Pas un drame hein, mais quelques litres de pisse en plus dans un seau déjà bien plein… Isaiah fera finalement ses débuts le 27 octobre face à des Spurs qui n’étaient encore pas trop nuls, et l’intéressé parait alors aussi motivé que réfléchi sur ces trois dernières saisons :

“Les deux dernières années ont été dures, je ne vais pas vous mentir. Ça m’a fait mal mais la tempête ne peut pas durer éternellement et le soleil doit se lever un jour. J’ai beaucoup de foi en Dieu et je sais qu’il nous fait affronter des obstacles que l’on peut toujours surmonter. J’ai la chance d’avoir un bon cercle d’ami et une belle famille autour de moi. Ils m’ont beaucoup aidé ces deux dernières années. […] Je suis passé d’une moyenne de 30 points par match à un contexte totalement différent où je jouais 20 minutes de moyenne ou bien je jouais sans ballon. Tout était contre moi et c’était dur mais j’ai essayé de m’en sortir comme je pouvais. […] J’ai choisi les Wizards parce qu’ils m’ont regardé dans les yeux et m’ont dit qu’ils me donneraient une chance et je ne les remercierai jamais assez.”

Rapidement notre loulou retrouvera les joies du cinq majeur, rapidement on se rend compte que sa présence pose de sacrés soucis en défense mais rapidement également on se souvient de ses skills maison. Rien d’exceptionnel mais un joueur lambda dans une équipe lambda, qui envoie un ou deux highlights de temps en temps, et mine de rien c’est déjà pas mal quand on connait l’histoire récente du garçon. S’en suit alors une saison tout à fait honnête, 12,2 points et 3,7 passes de moyenne en une grosse vingtaine de minutes, une altercation en tribunes avec un dégénéré histoire de montrer qu’il avait encore quelques punchlines en stock et un peu de testostérone, puis vint… ce fameux 6 février, trade deadline t’as vu. Andrew Wiggins, D’Angelo Russell ou encore Andre Drummond sont les stars de la soirée mais en catimini un autre trade va venir écrire une page de plus dans le roman dramatique d’Isaiah. Les Wizards, les Clippers et les Knicks se font un call à trois, Mo Harkless part à New York, Marcus Morris part pour Los Angeles, Jerome Robinson part oublier le cross de Ja Morant dans la capitale et Isaiah Thomas a pour sa part la chance de rejoindre un sacré projet du côté de L.A., chouette on va enfin revoir I.T. en Playoffs. Sauf qu’on le sentait très fort… les Clippers choisiront de ne pas conserver le meneur et le libèreront à peine le trade tombé. Retour à l’envoyeur, Isaiah Thomas retourne au Pôle Emploi.

Les performances du petiot n’auront donc pas suffi aux Wizards et Isaiah a donc repris son bâton de pèlerin et son C.V. sous le coude. On l’a par exemple entendu crier son amour à Boston, parait qu’il ne serait pas contre un retour là où tout a véritablement commencé, là où tout s’est finalement… terminé. Quoiqu’il en soit on parle aujourd’hui d’un joueur d’1m75 terriblement dépassé par la NBA actuelle, incapable de défendre sur qui que ce soit et dont la flamme offensive semble diminuer jour après jour. Tellement triste, ça va tellement vite.


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