Joel Embiid voulait être drafté par les Lakers en 2014 : le Process a failli être surnommé le Shaq 2.0
Le 18 mars 2020 à 17:12 par Ruben Dias
Imaginez Joel Embiid en pourpre et or. Ça semble presque impossible en fait, mais cela aurait bel et bien pu arriver en 2014. C’était ce que voulait le Camerounais à l’époque en tout cas. Alors comment a-t-il bien pu atterrir complètement à l’Est ?
Y a-t-il meilleur synonyme de Philadelphie que Joel Embid ? Pourtant, la Pennsylvanie était loin d’être la priorité du natif de Yaoundé en 2014… Back to the future, enfin vers le passé, bref t’as capté. Nous sommes alors en fin de saison 2013-14, une campagne encore bien cheum pour les Sixers. Avec 19 victoires pour 63 défaites, Arnett Moultrie, Spencer Hawes et consort finissent juste devant les Bucks à l’avant-dernière place de la régulière. Les yeux rivés vers la Draft, Sam Hinkie, le visage derrière ce fameux Process se frotte déjà les mains. Mais la loterie ne sourit pas à nos amis de Philly qui repartent tout de même avec le troisième choix. Pendant ce temps, Jojo impressionne. Révélation à Kansas comme un certain Wilt hein… Le pivot et sa grosse carcasse forcent le respect et on le compare déjà aux plus grands. 216 centimètres, même taille qu’un certain Shaquille O’Neal, certes pas le même poids, mais 113 kg, c’est honorable. D’ailleurs, Embiid n’a commencé le basket qu’à 15 ans et a un développé un excellent jeu de jambes… De quoi rappeler un autre grand poste cinq africain. Un workout est alors organisé avec les Cavs, qui à l’instar des Pelicans l’année dernière, ont hérité du premier choix avec 1,7 % de chances de l’obtenir. Le GM de l’époque, David Griffin, est alors ébloui par la technique du Camerounais, qui lui lance même un “Comment pourriez-vous ne pas me choisir en n°1”, déjà trashtalkeur à l’époque le coquin. Mais crac ! Quelques jours plus tard, opposé à l’actuel pivot de Charlotte, le pied de Joel Embiid se brise et tous ses espoirs de jouer un jour avec Scotty Hopson ou Shane Edwards avec, mince alors. C’est finalement Andrew Wiggins qui débarque à Cleveland. Comme quoi l’avenir peu se jouer à un Bismack Biyombo près. Mais sans rire, c’est un vrai what if. Est-ce que les Cavs auraient tradé Jojo pour récupérer Kevin Love comme ils l’ont fait avec leur rookie canadien ? Est-ce que du coup LeBron revient au bercail ? Gagne-t-il un autre titre ? Mais où va Karl-Anthony Towns l’année d’après ? Tyronn Lue devient-il un coach bagué ? Mais où est donc Ornicar ? Autant arrêter là. Une profonde désillusion pour Joel, conscient que sa cote vient de chuter, il espère alors retomber à la septième place, celle des Lakers. C’est en tout cas ce que raconte Yaron Weitzman dans son livre Taking to the top parue hier.
“Griffin avait besoin d’un joueur qui pourrait aider l’équipe à gagner immédiatement. Il voulait prendre Embid, mais les médecins des Cavaliers ne lui ont pas donné le feu vert. Les Bucks, avaient choisi Jabari Parker et de toute façon Joel n’avait aucune envie d’aller à Milwaukee jouer. ‘Cet endroit est ringard’, disait-il à Nyam [l’un des agents du pivot, ndlr]. Ce qu’il voulait vraiment, c’était tomber sur les Lakers en septième choix. Il avait vécu à Los Angeles et s’était senti à l’aise dans cette ville. ‘Faites travailler votre magie’, a-t-il dit à Tellem [l’autre agent du Camerounais]. Tellem savait qu’il n’y avait aucune chance qu’Embiid tombe autant dans la Draft, alors Nyam et lui ont vendu Embiid à Philadelphie. Après un moment, Joel à accepté l’idée.”
Aujourd’hui, avec le recul, sous savons que Jojo a loupé ses deux premières saisons NBA à cause de ses pépins de santé. Il n’aurait donc probablement pas joué avec le Mamba. Mais qui sait, si ça se trouve, il n’aurait pas pris sa retraite en 2016 et nous aurions peut-être eu un remake de Shaq et Kobe 2.0… Avec des si hein… On coupe du bois évidemment. Une chose est sure, Embiid a finalement atterri dans la ville de l’amour fraternel et a embrassé la franchise de toutes ses forces, le premier acte du Process était née. Le plan dessiné par Sam Hinkie était ambitieux, mais son fameux Trust the Process devenu le slogan de l’ancien de Kansas, a pris forme au fil des années. Et le tanking a parfois payé (Ben Simmons) et parfois pas (Markelle Fultz). Être la pire équipe pour devenir la meilleure, c’est notre projet comme dirait l’autre. Après deux années de galère, Joel a tout cassé. 20 points de moyenne, presque 8 rebonds et 2,5 contres de moyenne pour sa saison rookie, alors certes avec quelques rides mais on a l’habitude avec les Sixers. Le potentiel était bien là et il n’a fallu que deux années au bonhomme pour se faire une place de contender pour le titre MVP. 27,5 points, 13,6 rebonds et presque 4 passes, taille patron et Philadelphie passe alors des bas-fonds de la NBA au Top 3 de l’Est, la Finale de Conférence est même passé à un poil de c** de Kawhi… De quoi avoir quelques regrets au vu de la situation actuelle.
Embiid est sûrement le pivot le plus dominant à avoir foulé les parquets NBA ces dernières années. Et son destin aurait pu être tout autre. Foutu Bismack. Mais aujourd’hui le Process représente tellement bien la ville de l’amour fraternel qu’il nous est presque impossible de le voir ailleurs. L’amour fraternel sera t’il partagé avec Ben Simmons ? Voilà la vraie question.
Source texte : Taking to the top de Yaron Weitzman via NBC Sports