Défenseur de l’Année 2019-20 : mettez les trois premiers sur un frontcourt et essayez donc de passer les 65 points

Le 03 mars 2020 à 10:51 par Giovanni Marriette

defensive player of the year février 2020
Source image : montage TrashTalk via NBA League Pass

Place pour commencer 2020… aux gardiens du temple. Aux libéros, aux stoppeurs, aux milieu-récupérateurs. Place à ces mecs sans qui certaines équipes gagneraient beaucoup moins de match même si cela ne se voit pas forcément dans les boxscores ou les Top 10. Allez, on file au royaume des défenseurs, alors munissez-vous immédiatement de votre plus grosse doudoune parce qu’on préfère vous prévenir, il y en a certains qui mordent.

NB : on essaie d’être objectif, mais on regarde surtout les matchs, quasiment tous et toutes les nuits. Bien conscients que l’on risque parfois de déborder du moule habituel, mais le classement suivant est bien souvent davantage… un ressenti qu’un pronostic sur le futur lauréat désigné par la NBA, une NBA qui a élu il y a deux mois, on le rappelle, Carmelo Anthony meilleur joueur de la semaine à l’Ouest. Voilà, c’est tout.

Les mentions honorables : Royce O’Neale, Torrey Craig, Bam Adebayo, Jimmy Butler, Joel Embiid, tous les Raptors, Jonathan Isaac, Dorian Finney-Smith, Matisse Thybulle.

#10 Robert Covington

On ne s’en rendait pas forcément compte quand RoCo jouait encore dans le Minnesota car tout le monde se fout de ce qu’il se passe dans le Minnesota. Puis Bébert a débarqué dans le Texas, tout le monde s’est foutu des Rockets et de leurs pivots d’1m60, et aujourd’hui… on se rend clairement compte de l’impact du garçon dans une équipe de basket. P.J. Tucker a trouvé son copain défenseur, big-up à Pidjay d’ailleurs, et dès son arrivée l’ancien membre du Process a élever d’un coup le niveau défensif des Rockets. On dit que ça va mieux à Houston depuis que Russell Westbrook a épuré son jeu ? Ça va également mieux à Houston depuis que Bobby s’occupe du cas des snipers adverses. Et ça, dans un mois et demi, ça risque de compter.

#9 Hassan Whiteside

Il pourrait être sur le podium, sauf qu’Hassan n’en fait qu’à sa tête et reste capable d’être le Bill Russell 3.0 le lundi et le Carlos Boozer du pauvre le lendemain. Sur courant plus qu’alternatif, le pivot des Blazers s’avère parfois être un redoutable rempart mais gâche encore un paquet d’occasions de briller à cause de ses micro-siestes. On parle d’un mec qui va faire six contres dans le même match mais qui va refaire son lacet sur la dernière possession, qui s’auto-proclame meilleur défenseur de l’une des équipes qui encaisse le… plus de points en NBA, et vous comprenez donc aisément pourquoi ce brave garçon ne peut pas prétendre à une place plus haute dans notre classement. Sans rancune ? Si ? On s’en fout.

#8 Marcus Smart

Un et un font deux, il pleut dans l’Illinois, Benjamin Griveaux est un coquin et Marcus Smart est un cauchemar pour tous les attaquants de la Ligue. Légèrement moins exposé en défense depuis qu’il se prend pour un fake Steph Curry, le chien fou du backcourt des C’s continue néanmoins à sauter à la gorge de tout ce qui bouge. Parfois plus dans la représentation que dans une réelle efficacité, ça c’est pour lui trouver un défaut, Marcus n’en reste pas moins un malade mental dès lors qu’il s’est donné la mission d’éteindre la star adverse. Il ne sera peut-être jamais DPOY, mais Marcus est déjà l’un des plus grands défenseurs de sa génération, Tony Allen style.

#7 Kawhi Leonard

A le voir enchainer les cartons offensifs en prime time, on en oublierait presque qu’il est également l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue depuis sept ans. Des bras interminables, des mains gigantesques, des vols manifestes en mode Casa de Papel, et ce sentiment aussi étrange qu’incroyable que de se dire que le mec est capable de taper un match en 38/12/8 tout en éteignant le leader en face. La particularité de Kawhi ? Il est le seul en NBA à pouvoir faire ce genre de choses, et c’est peut-être bien d’ailleurs pour cela qu’il est toujours champion NBA en titre à l’heure où l’on parle.

#6 Gary Harris

Absent de tous les rankings défensifs ou presque, c’est à se demander si les mecs regardent les Nuggets jouer. Gros pavé dans la mare mais soyons fou. La raison pour laquelle Gary Harris semble snobé dans la course au ROY ? Peut-être finalement car ce sont les Nuggets tout entiers qui défendent le fer, de Paul Millsap à Torrey Craig en passant par Jerami Grant et même Nikola Jokic. Mais très franchement, si on devait nommer un capitaine à ce bateau bien souvent insubmersible… ce serait l’ami Gary. Gary qui a laissé une partie de ses responsabilités offensives au placard pour se gérer les basses tâches, Gary qui donne le ton défensif de l’une des meilleures arrière-gardes de NBA, Gary qui a un beau prénom, Gary qui vous passera le bonjour en mai quand il limitera James Harden à 22 points de moyenne en demi-finale de conférence ?

#5 Jaylen Brown

Si Jayson Tatum a mis un énorme coup d’accélérateur depuis un ou deux mois, son Jaypote n’est pas en reste et c’est sur l’aspect défensif qu’on le met en avant aujourd’hui. Toujours aussi solide en attaque hein, mais alors quand il s’agit de stopper une hémorragie, Marcus Smart a trouvé cette année un sacré interne en la personne de Jaylen. Athlétiquement parmi les plus beaux bébés de la Ligue à son poste, le nouveau riche de Boston justifie grandement son contrat cette saison et est devenu en quelques mois ‘un des meilleurs two-way players de la Ligue. La maturité diront certains, la promesse d’une carrière somptueuse pour d’autres, et en touts cas un talent dans sa partie de terrain qui nous oblige à le mentionner dans la course au DPOY.

#4 Ben Simmons

Timing délicat puisque Benny est actuellement out et en train d’assister à l’avènement de… Shake Milton, mais alors quand l’homme qui ne shoote pas est sur le terrain, attention les dégâts pour les attaquants adverses. Pratique de faire 2m08 quand on joue meneur, on peut défendre sur les cinq postes, mais pas évident non plus de le faire avec le talent et l’application de l’Australien. Grand Ben qui est finalement à l’image de son équipe, capable d’empêcher cinq joueurs de marquer pendant plus de dix minutes mais coupable aussi de relâchements trop fréquents. Si le trophée s’appelait “Potentiel DPOY” ? On aurait déjà notre lauréat. Sauf qu’on s’appuie aussi sur des faits, et cette saison dans les faits… les Sixers ne méritent pas spécialement d’être honorés tant ils soufflent le chaud et le froid.

#3 Giannis Antetokounmpo

Quand on dit que Giannis Antetokounmpo est un putain de cannibale, en voici une preuve supplémentaire. Déjà quasiment assuré d’aller chercher un rarissime back-to-back MVP, ce ne serait pas non plus déconnant de le voir se saisir cette saison du trophée de DPOY. Trop grand, trop long, trop présent, Giannis est le leader de son équipe de deux côtés du terrain et ses stats s’en ressentent évidemment. Le gars nous tape des matchs à 20 rebonds, à 5 contres et j’en passe, et la tête des mecs qui pénètrent dans la raquette des Bucks depuis deux ans parle pour elle. Peut-être encore un peu juste cette saison mais le simple fait de voir le Greek Freak sur ce podium en mars prouve une nouvelle fois à quel genre de fifou on a affaire…

#2 Rudy Gobert

Rudy est désormais All-Star, le Jazz trace sa route vers les Playoffs… mais ce mois-ci le pivot de Saint-Quentin glisse d’une place au classement. Pas qu’il ai ralenti la cadence hein, mais plutôt car… vous verrez dans trente secondes. Rudy, lui, continue de distribuer de la crêpe à gogo, à prendre quelques posters aussi mais c’est le jeu, et si le Jazz reste une équipe solide en défense – à défaut d’être un vrai verrou cette saison – c’est évidemment grâce à Rudy plutôt qu’à Bojan Bogdanovic. Du rebond, du contre, de la dissuasion et un statut reconnu de tous, le Rudy 2020 est devenu un homme et surtout une valeur sûre en NBA. Allez Roudoudou, le back-to-back-to-back est encore possible, et alors là… ça se mettra à causer très fort.

#1 Anthony Davis

On y est, et on a donc un nouveau leader. Sept contres face à Memphis, six contre les Pels, huit en janvier à Detroit, et plus globalement une domination physique incroyable à chacune de ses sorties. Seul bémol pour Tonio cette année, une bonne dizaine de matchs manqués pour blessure officielle ou diplomatique, mais en cas de fin de saison sérieuse cela ne devrait pas influer sur le jury. Parmi les meilleurs défenseurs de la Ligue depuis des années, AD a cette fois-ci passé un step de plus puisque la très grande partie des attaquants de NBA ne s’amuse même plus à mettre un pied dans la raquette lorsqu’il y est installé. En cas de tentative la sentence est bien souvent terrible et si les Lakers sont aujourd’hui la sixième meilleure défense de la Ligue ce n’est certainement pas grâce à Kyle Kuzma. Spoiler ? Si les Lakers ne doivent gagner qu’un seul trophée cette saison, il pourrait bien être pour Adé.

Giannis, Rudy, Antho… faîtes-nous signe si vous apercevez des mecs au corps humain normalement constitué, merci. Et pour vous tiens, qui est LE mec qui sur-domine en défense cette saison ? Qui mérite les lauriers ? Section commentaires, première à gauche et au feu à droite après la fromagerie, vous connaissez le chemin.